"Au Moyen-Âge l'Alsace est une mosaïque complexe de possessions de princes tant écclésiastiques (évêque de Strasbourg, abbé de Murbach ...) que laïques (Fleckenstein, Ribeaupierre ...), de villes (Strasbourg, Colmar...), de maisons religieuses (Teutoniques, Marmoutier ...), résultat d'une longue sédimentation de concurrents pour l'exploitation de riches terroirs (vignes, forêts) et de nombreuses fondations religieuses" Odile Kammerer.
Traduction d'un extrait de l'ouvrage : Der dreissigjährige Krieg im Elsass de J. B. Ellerbach / erster Band. B. Meistermann
1. Le Sundgau
1.1 La ville suisse de Mulhouse
Bien que Mulhouse n'appartenait pas à l'Alsace, on ne peut pas passer son cas sous silence. De 1354 à 1515 la ville faisait partie de la Décapole mais adhéra par la suite à la Confédération Suisse avec laquelle elle entretenait déjà d'étroites relations. La ville adopta très tôt la Réforme d'obédience suisse. Une querelle interne appelée « querelle des Finninger1» éclata en 1579 et eu pour conséquence que les cantons catholiques2 exclurent Mulhouse calviniste de la Confédération en 1586. Les rapports entre Mulhouse et la Confédération devinrent difficiles. Comme les empereurs ne renoncèrent pas à récupérer cette enclave suisse et que Mulhouse bénéficiait toujours du statut de ville impériale, la position de la ville, à la recherche de son autonomie, était délicate. Les cantons protestants étaient d'autant plus protecteurs envers cet allié, surtout pendant la Guerre de Trente Ans.
Mulhouse qui comptait environ 4000 habitants pendant la Guerre de Trente Ans possédait aussi en 1437 les villages d'Illzach et de Modenheim. Le château d'Illzach était un fief autrichien indépendant détenu en 1616 par les seigneurs de Breiten Landenberg. A Modenheim il ne restait plus que le Moulin de Modenheim car le village a été détruit en 1468 lors de la guerre des Six Deniers.
1.2 Le comté autrichien de Ferrette (Pfirt)
Au début du 12ème siècle une branche des comtes de Montbéliard pris le nom de Ferrette. La famille des Ferrette, une des plus célèbres familles souveraines d'Alsace, s'est éteinte en 1324 avec Ulrich II qui après son mariage avec Jeanne de Montbéliard devint comte de Ferrette. Il ajouta par ce mariage à ses possessions qui n'étaient auparavant que les Seigneuries de Ferrette, d'Altkirch et de Thann celles de Belfort et de Rougemont (Rotenburg). Sa fille Jeanne épousa Albert II de Habsbourg, archiduc d'Autriche, et apporta en dot les Seigneuries d'origine. Celles de Belfort et de Rougement, suite à une succession d'héritages, entrèrent dans le patrimoine de la maison d'Autriche bien plus tard (la dernière partie en 1560).
1.2.1 La Seigneurie de Ferrette
Faisaient partie de la Seigneurie de Ferrette, la petite ville de Ferrette avec son château perché sur un rocher – jadis siège des comtes de Ferrette – qui était composé d'un Oberschloss et d'un Unterschloss reliés entre eux, le village de Vieux-Ferrette avec son château3, Bettlach, Bisel (en partie, l'autre étant un fief de la Seigneurie d'Altkirch), Bouxwiller avec le monastère franciscain de Paluche. Durlingsdorf, Feldbach avec un vieux prieuré dont les biens furent transmis en 1620 par l'archiduc Léopold, évêque de Strasbourg aux jésuites d'Ensisheim, Fislis, Grenzingen, Kiffis, Knoeringue, Koestlach, Linsdorf, Lucelle ( la plus vieille abbaye cistercienne d'Allemagne) , Luxdorf, Lutter, Muespach, Moernach, Mooslargue, Niederlarg, Oltingue, Pefetterhouse, Raedersforf, Riespach, Roppenswiller, Sondersdorf, Steinsoultz, Volkensberg, Waldighofen avec ses deux châteaux qui appartenaient aux familles d'Eptingen et de Ramstein, Werentzhouse, Winkel et Wolschwiller.
Les fiefs de la Seigneurie étaient Bendorf (de Ferrette), Biederthal et Bouxwiller (Reich de Reichenstein), Durmenach (de Flaxlanden), Leymen (Reich de Reichenstein), Liebenswiller (de Wessenberg), Neuwiller, Niederhagenthal, Oberdorf et Oberhagenthal (les quatre à la famille de Eptingen), Wenzwiller (de Rotberg).
Un autre fief des nobles de Ferrette est la Seigneurie de Morimont. Le centre de la Seigneurie était formé par le château de Morimont érigé par Pierre de Morimont, émissaire de l'empereur auprès du Sultan. Ce château, détruit par les Suisses en 1445 a été reconstruit en 1515 sur le modèle du château de Constantinople. Par manque d'argent, les Morimont vendirent la Seigneurie aux comtes d'Ortenbourg de la branche espagnole dite de Salamanque en 1582. A leur mort le fief fut transmis par Louis XIII au colonel de Vignacourt en 1641. Le fief englobait aussi les trois villages de Levoncourt, d'Oberlarg et de Courtavon.
1.2.2 La Seigneurie d'Altkirch
Faisaient partie de la Seigneurie, Altkirch et son château situé à l'endroit où se trouve maintenant l'église catholique et 7 métairies, Altenach et son château qui devint propriété des Kloetzlin qui se firent appeler Kloetzlin d'Altenach, Aspach, Ballersdorf, Berenzwiller, Bettendorf, Emlingen, Franken, Friesen avec une commanderie de Saint Jean qui dépendait de Soultz depuis 1541, Fullern, Hausgauen, Henflingen, Heiwiller, Hindlingen, Hirtzbach avec son château appartenant aux de Reinach, Hochstatt, Hundsbach, Illfurth, Jettingen où les nobles de Ramstein possédaient le droit de juridiction, Largitzen avec le lieu-dit Luffendorf, Merzen, Obermorschwiller, Manspach et son hameau Saint-Léger, le prieuré de Saint-Morand, Saint-Ulrich et son prieuré, Schwoben, Struth, Tagolsheim, Tagsdorf, Ueberstrass avec la chapelle Gruenenwald, Wahlbach, Walheim, Wittersdorf, Zaessingen, Zillisheim avec ses châteaux.
Les fiefs de la Seigneurie étaient Brunstatt avec son château (de Ortenbourg), Bisel en partie aux Ferrette et en partie aux de Frohberg, Carspach avec deux châteaux (de Ferrette), Didenheim (de Rust), Dornach et son château (de Rhein), Froeninge (de Reinach), Hagenbach et son château (de Hagenbach), Heidwiller avec un château (de Reinach), Heimersdorf avec un château (de Frohberg), Hirdingen (de Frohberg), Luemschwiller avec son château (de Reinach) et sa chapelle ND des Neiges, Lutterbach et son prieuré dépendant de Lucelle, Niedermorschwiller avec son château (de Rhein), Pfastatt et son château (de Ortenbourg puis de Rhein), Richwiller en possession des Waldner de Freundstein de 1521 à 1600 puis de Diesbach., Riedisheim (de Ortenbourg puis mis en gage au profit de la ville de Mulhouse), Ruederbach (de Frohberg).
1.2.3 La Seigneurie de Thann
Elle était divisée en deux bailliages Thann et Traubach qui eux mêmes étaient composés de nombreuses métairies.
Appartenaient au bailliage de Thann, le ville de Thann la collégiale dédiée à Saint Thiébaut, un monastère franciscain et depuis 1622 un monastère capucin, le château de l'Engelsbourg situé au sommet du Schlossberg, Kattenbach où le noble Jean Philippe Truchsess de Rheinfelden , prévôt de Thann, a construit en 1620 un petit château, ainsi que les villages suivants comme Vieux-Thann avec un couvent des dominicains dépendant des dominicains de Guebwiller, Ammertzwiller avec un château appartenant aux Waldner de Freundstein, Balschwiller, Bernwiller avec deux châteaux (de Reinach et de Rhein), Brunighoffen avec un château appartenant aux de Brinighoffen (rattaché à Saint-Bernard), Buethwiller, Diefmatten, Eglingen, Enschingen avec un prieuré clunisien, Galfingue, Gildwiller, Leimbach, Morschwiller, Aspach-le-Bas, Burnhaupt-le-Bas, Soppe-le-Bas, Aspach-le-Haut, Burnhaupt-le-Haut, Spechbach-le-Haut avec son château (de Reinach), Soppe-le-Haut, le prieuré de l'Oelenberg, Rammersmatt, Reiningue, Reppe, Rodern, Uberkuemen (fusionné avec Balschwiller).
Faisaient partie du bailliage de Traubach Bellemany, Bretten, Bréchaumont, Dannemarie, Ellbach, Falkwiller, Gevenatten, Gommersdorf, Hecken, Traubach-le-Bas, Traubach-le-Haut, Retzwiller, Sternenberg, Eteimbes et Wolfersdorf.
Les fiefs de la Seigneurie de Thann se composaient de Kingersheim avec son château (de Andlau), Michelbach (de Reinach), Schweighouse avec le château appartenant aux Waldner de Freundstein, Wittelsheim et Wittenheim avec son château (de Andlau).
1.2.4 La Seigneurie de Belfort
Elle se composait de 5 districts divisés en plusieurs métairies.
Le bailliage de Belfort avec la ville de Belfort avec son château situé sur un rocher (Roche de Belfort), la collégiale et le couvent des capucins et les villages de Bavilliers, Bermont, Béthonvilliers, Botans, Buc, Châtenois-les-Forges avec un prieuré dépendant du monastère de Montbéliard et qui a été sécularisé par les Wurtemberg en 1535, Cravanch, Lagrange, Offemont, Pérouse, Vourvenans. Faisaient aussi partie du bailliage certaines habitations du comté de Montbéliard à Brognard, Dampierre-les-Bois, Nommay et Mandrevillars.
Le bailliage d'Angeot qui comprenait les villages d'Angeot, Autrage, Eschêne, Larivière, Leupe, Morval Novillard, Rechotte, Saint-Cosme et Vauthiermont.
La Seigneurie de l'Assise avec Adelnans, Bessoncourt (en partie, l'autre partie allant à Rougemont), Chèvremont, Danjoutin, Dorans Fontenelle appartenant à la famille Besançon (Bisanzer) depuis 1608, Froideval, le prieuré d'Adelnans dépendant des Antonites d'Issenheim, Petit-Croix, Sévenans et Trétudans.
La Seigneurie de Rosemont avec Anjoutey, Argésans, Auxelle-le-Bas qui appartenait aux Ferrette, Auselle-le-Haut fief détenu par la famille de Heidenbourg, Banvillars, Bourg, Chaux, Evette, Giromany où 'est créé en 1643 un couvent de franciscains, Gros-Magny, Lachapelle-sous-Chaux, La Madeleine, Lepuix, Méroux, Petit-Magny, Rougegoute (de Reinach), Rievescemont, Sermamagnt, Urcerey, Valdoie, Vézelois et Vescemont.
La Seigneurie de Delle (Dattenried) avec la ville de Delle et son château situé sur un rocher, Beaucourt (en partie, en partie aux comtes de Montbéliard), Boncourt (en partie et en partie à l'évêché de Bâle), Boron, Bourogne (en partie et en partie aux Brunighofen), Charmois, Croix, Faverois(en partie et en partie aux Florimont), Fêche l'Eglise, Froide-Fontaine avec son prieuré, Grosne, Joncherey, Lebetain, Montbouton (en partie et en partie aux Montbéliard), Seppois-le-Bas propriété des Hagenbach, Seppois-le-Haut , Rechésy, Récouvrance,Saint-Dizier-le-Haut, Saint-Dizier-le-Bas, Vllescot et Villars-le-Sec.
La Seigneurie de Florimont (Blumenberg) était un fief mis en gage au profit des Fugger en 1617. Elle comprenait les villages de Florimont, Chavanatte, Courcelles, Courtelevant, Faverois (en partie et en partie à la Seigneurie de Delle), Lepuix et Suarce.
La Seigneurie de Montreux, un fief détenu par les familles de Reinach et de Montreux. Cette dernière famille s'est éteinte en 1643 et le fief revint entièrement aux de Reinach. Faisaient partie du fief, Brebotte, Bretagne, Chavannes-les-Grands, Chavanes-l'Etang, Cunelières, Fontaine, Foussemagne, Frais, Valdieu avec son ancienne abbaye bénédictine, Lutran, Magny, Montreux-Château et son château qui était le siège de la Seigneurie, Montreux-Jeune, Montreux-Vieux et Romagny.
La Seigneurie de Granvillars et Morvillars un fief en possession des Andlau avec Granvillars, Morvillars et son château, Méziré et Thiancourt.
1.2.5 La seigneurie de Rougemont
Cette seigneurie a té mise en gage pendant 30 ans au profit des seigneurs de Stadion. Elle englobait le château de Rougemont, les villages de Rougemont, Bessoncourt (en partie et en partie à la seigneurie de Belfort), Denney, Ehuenigue, Essert qui appartenait aux de Landenberg depuis 1620, Felon, La-Chapelle-sous-Rougemont (de Wessenberg et de Reinach), Lacollonge, Leval, Menoncourt, Petite-Fontaine, Phaffans, Romagny, Roppe et son château entouré de douves (de Roppach et de Wessenberg), Saint-Germain, Saint-Nicolas-des-Bois et son prieuré et Vétrigne.
1.3 Le château de Landskron
Ce château, situé sur un rocher, appartenait à la maison de Bade depuis 1503 et lors du partage il entra en possession des Bade-Durlach. Plus tard les Bade-Durlach ne possédaient que la moitié, l'autre allant à l'Autriche. Depuis 1462 ce sont les Reich de Reichenstein qui sont entrés en possession du fief jusqu'à la Révolution.
1.4 La Seigneurie autrichienne de Landser
Cette Seigneurie est divisée en deux parties elles-mêmes subdivisées successivement en 6 et 4 prévôtés.
La première partie comprend Landser, le siège de la Seigneurie avec son château et les villages de Attenschwiller, Bartenheim, Blotzheim avec son château (de Reinach – général de Erlach) et son prieuré dépendant de l'abbaye de Lucelle, Dietwiller, Geispitzen, Helfrantzkirch, Kappelen, Kembs, Kötzingen, Magstatt-le-Bas, Michelbach-le-Bas, Ranspach-le Bas, Magstatt-le-Haut, Michelbach-le-Haut avec le prieuré Saint Apollinaire dépendant de Lucelle, Ranpach-le-Haut, Rantswiller, Schlierbach, Stetten, Uffheim et Waltenheim.
La deuxième partie comprend Baldersheim, Bantzenheim, Battenheim, Blodelsheim, Dessenheim, Habsheim, Hirtzfelden, Munshouse, Ottmarsheim le siège avec l'abbaye bénédictine, Rixheim avec une commanderie et siège de l'ordre des chevaliers teutoniques, Roggenhouse, Rumersheim et Sausheim.
Les fiefs de la seigneurie de Landser sont Brinkheim (de Bade), Bartenheim (en partie aux Hagenbach et en partie à la seigneurie), Bruebach (de Frohberg), Eschentzwiller (de Andlau), Hombourg (de Andlau), Huningue (était au 17ème siècle en possession de Bâle mais a dû être cédé à l'Autriche qui l'a donné en fief aux de Flaxlanden), Petit-Landau (de Andlau), Steinbrunn-le-Bas avec son château (Truchsess de Rheinfelden puis de Reinach), Steinbrunn-le-Haut et son château (de Reinach), Sierentz (Waldner de Freundstein) et Zimmersheim (de Andlau).
1.5 Les possessions de l’évêché de Bâle
L’évêché de Bâle possédait les deux villages de Bourgfelden et Hegenheim donnés en fief aux de Bärenfels.
1.6 La Seigneurie autrichienne de Masevaux
Cette petite seigneurie n'était composée que de Cernay, Steinbach, le pèlerinage de Birlingen témoin du village disparu de Birlingen.
2.1 Le bailliage autrichien de Cernay
Cette petite Seigneurie se composait de la ville de Cernay et du village de Steinbach avec à proximité le lieu de pèlerinage et le hameau de Birlingen.
2.2 Le bailliage autrichien d'Ensisheim
Il comprenait la ville d'Ensisheim avec son château, son collège des Jésuites, son couvent des capucins (le premier en Alsace) et le couvent des fransiscains, Ruelisheim, un tiers de Ungersheim (les deux autres tiers appartenaient aux de Bollwiller). A cela il faut ajouter les fiefs de Biltzheim (Wetzel de Marsilien), Fessenheim (de Falkenstein), Grussenheim (de Rathsamhausen Ehenwihr), Hattstatt (de Schauenbourg), Hattstatt le château (Truchsess de Rheinfelden), Holtzwihr (de Frohberg), Meyenheim dont les revenus allaient au prévôt d'Ensisheim et à partir de 1624 au prévôt Jean Georges d'Ochstein, Munwiller (Stürzel de Buchheim), Nambsheim et son château (de Ribeaupierre), Niederentzen (Truchsess de Rheinfelden), Niederhergheim (de Schauenbourg), Oberentzen (de Frohberg), Oberhergheim (de Frohberg), Obersaasheim (de Andlau), Wilfried (de Rust) Staffelfelden avec son château (Bapst de Staffelfelden), Voegtlingshoffen (de Schauenbourg) et Wickerswihr (de Frohberg).
A une heure d'Ensisheim se trouve le couvent de Dominicaines de Schoenensteinbach.
Nous nous arrêterons sur le cas d'Ensisheim qui bien que n'étant pas une ville importante a joué un rôle politique de premier plan. Ensisheim était le siège de la régence de l'Autriche antérieure qui comprenait outre les possessions du Sundgau et de la Haute Alsace, le Brisgau, la Forêt Noire et les villages situés le long du Rhin de Waldshut, Säckingen, Laufenbourg et Rheinfelden ainsi que les villes de Bräunlingen et de Villingen. Toutes ces possessions sur la rive gauche et la rive droite du Rhin formaient ce qu'on appelait l'Autriche antérieure. Dans les circonstances importantes les bailliages de Haguenau et de l'Ortenau devaient prendre l'avis de la Régence d'Ensisheim. A la tête de la Régence, qui dépendait du gouvernement d'Innsbruck, se trouvait un bailli (Landvogt) issu des familles les plus en vue du pays. Après le bailli, qui ne résidait pas toujours à Ensisheim, venait son représentant le gouverneur (Statthalter). Après le gouverneur venait le chancelier, choisi parmi les juristes éminents, puis six à huit conseillers choisis pour moitié parmi les nobles, le reste étant composé de juristes. A partir de 1570 la Régence s'est adjoint une chambre composé d'un président et de trois à quatre conseillers. Régence et chambre portaient le nom singulier de « die beiden Wesen » (les deux êtres). La Régence était chargée de la gouvernance du territoire à l'exception des problèmes liés aux fiefs qui étaient directement réglés à Innsbruck...
La Régence ne doit pas être confondue avec la gouvernance de la ville qui était assurée par un prévôt qui était aussi conseiller à la Régence, d' un Schultheiss et de douze conseillers.
2.3 La Seigneurie autrichienne d'Issenheim
Au centre de la seigneurie se trouvait le château d'Issenheim entouré de douves et qui était mis en gage au profit des Schauenbourg depuis 1564. La seigneurie se composait du château, du village d'Issenheim avec une commanderie des Antonins et les villages de Merxheim, Rädersheim et Ostein qui a été détruit, ainsi que son château appartenant aux d'Ostein, pendant la Guerre de Trente Ans ou peut-être plutôt lors de l'invasion des Anglais en 1376.
2.4 La Seigneurie de Bollwiller (fief autrichien)
Après l'extinction de la famille de Bollwiller dont les possessions devinrent baronnie en 1739, Marguerite, la seule fille du dernier Bollwiller, apporta la seigneurie en dot à l'occasion de son mariage avec le comte de Fugger (1617). la seigneurie se composait de Bollwiller avec son château entouré de fossés, Feldkirch ainsi que Flaxlanden et Heimsbrunn situés dans les Sundgau, Pulversheim, Reguisheim, et deux tiers d'Ungersheim le tiers restant dépendant d'Ensisheim.
2.5 L'abbaye impériale de Murbach
Sur le plan spirituel l'abbaye bénédictine de Murbach dépendait directement du Pape et non de l'évêque de Bâle. Pour le temporel, elle dépendait de l'Empire car les abbés, depuis 1228, étaient considérés comme princes impériaux et participaient à ce titre aux diètes d'Empire. Pour devenir moine il fallait attester de 16 degrés d'ancienneté. Les possessions de l'abbaye étaient les suivantes :
2.5.1 le bailliage de Guebwiller
Composé de Guebwiller avec le château de Neuenbourg , les couvents des Dominicains et des Dominicaines, la commanderie de l'ordre Teutonique, le château Angret qui appartenait aux Kempf qui se firent appeler Kempf d'Angret, le château de Hungerstein occupé par les Hungerstein et après leur extinction par les Zündt de Kentzingen, le village de Bergholtz avec son château « Wamschturm », Bergholtz-Zell, Buhl, Murbach et Sengern.
2.5.2 Le bailliage de Wattwiller
Composé du village de Wattwiller et de son château occupé par les Flaxlanden, du château de Weckenberg fief depuis 1634 des Waldner de Freundstein et d'Uffholtz avec son château.
2.5.3 Le bailliage de Saint-Amarin
Saint Amarin avec le hameau de Vogelbach et le château Friedbourg situé au Sud, les villages de Altenbach, Bischwiller, Fellering, Geishouse, Goldbach avec son monastère qui ne comptait plus de moines depuis la Guerre des Paysans et qui a été racheté par Murbach en 1567, Husseren-Wesserling avec le château de Stoerenbourg situé entre Husseren et Mitzach et qui appartenait aux Landenberg depuis 1595 héritiers après l'extinction de la famille Stoer de Stoerenberg, Krut, Malmersbach, Mitzach, Mollau, Moosch et le hameau de Mooschbach, Neuhouse, Oderen, Ranspach, Storckensohn, Urbès, Wildenstein et le château situé non loin de Krut.
2.5.4 Le village de Häfingen près de Bâle et son château
Fiefs de Murbach : Berrwiller et Bertschwiller (Waldner de Freundstein). Sur le ban de Berrwiller, entre Wattwiller et Cernay, se trouvait le château de Weckental qui appartenait aux Waldner de Freundstein. Le château de Hirtzenstein près d'Uffholtz était occupé par les Landenberg.
Murbach s'était associé en 1560 à l'abbaye bénédictine de Lure située en Bourgogne. L'abbé de Murbach était donc aussi abbé de Lure. Le prévôt de Lure habitait le château de Passavant4.
2.6 L'Obermundat de Rouffach (évêché de Strasbourg)
Sur le plan temporel, le Mundat de Rouffach, appelé Obermundat par opposition à l'Untermundat ou Mundat de Wissembourg, dépendait de l'évêché de Strasbourg. Sur le plan spirituel il dépendait de l'évêché de Bâle comme tous les territoires du Sundgau et de la Haute-Alsace, à quelques exceptions près.
Le territoire du Mundat comprenait :
2.6.1 le bailliage de Rouffach
La ville de Rouffach qui était le siège de la gouvernance épiscopale avec l'ancien prieuré des bénédictins Saint-Valentin, un couvent franciscain (Récollets), une commanderie de l'ordre teutonique qui a été transférée au 15ème siècle du village disparu de Sundheim à Rouffach et le château d'Isenbourg. La ville de Gueberschwihr avec le prieuré Saint Marc qui dépendait de l'abbaye Sankt Georgen en Forêt Noire, Gundolsheim, Osenbach, Orschwihr avec son château qui appartenait aux Truchsess de Rheinfelden depuis 1510, Pfaffenheim avec la métairie d'Osenbuhr et le pèlerinage du Schauenberg situé à proximité, Soultzmatt avec le château de Wagenbourg qui appartenait aux Breiten-Landenberg et la chapelle du Val du Pâtre, Westhalten et Wintzfelden.
2.6.2 Le bailliage de Soultz
La ville de Soultz avec son château, une commanderie de l'ordre de Saint Jean, un couvent des capucins dont la construction a démarré en 1632 mais dont l'achèvement a été réalisé après la guerre en 1651, près de la ville le prieuré bénédictin de Thierenbach (lieu de pèlerinage), le village de Hartmannswiller avec le château appartenant aux Waldner de Freundstein, Rimabch, Rimbach-Zell et Wuenheim.
2.6.3 Le bailliage d'Eguisheim
La ville d'Eguisheim avec son château5 que certains chroniqueurs admettent comme lieu de naissance du pape Léon IX, d'autres pensent qu'il est né à Dabo, Obermorschwihr et le couvent des augustins de Marbach, Wettolsheim avec le château de Martinsbourg occupé en 1601 par les Link de Durnbourg et en 1630 par les Wapner d'Hombourg.
Fiefs du Mundat : Husseren (de Schauenbourg), Herrlisheim (de Schauenbourg), Jungholtz et son château (de Schauenbourg), Ollwiller et son château (Waldner de Freundstein).
Il faut encore citer le chapitre de la collégiale de Lautenbach qui dépendait de Strasbourg et dont les possessions comprenaient Lautenbach avec le hameau de Schweighouse et Linthal avec le hameau de Höfen.
2.7 Le comté de Horbourg
Le siège du comté était le château de Horbourg entouré d'un mur d'enceinte et de fossés. Ce château a été construit en 1543 par le comte Georges de Wurtemberg-Montbéliard à la place de l'ancien château des comtes de Horbourg et a été modifié par la suite en 1597. Walter IV et Burckhard II de Horbourg, n'ayant pas d'héritiers, vendirent leurs possessions à Horbourg et à Riquewihr, en 1324, à l'heure oncle maternel le comte Ulrich III de Wurtemberg. En 1397 le duc, Eberhard le jeune, épousa Henriette la fille du dernier comte de Montbéliard qui apporta le comté en dot. Riquewihr et Horbourg étaient donc réunis à Montbéliard. C'est à Montbéliard qu'était situé le siège la gouvernance. A Riquewihr résidait un prévôt choisi parmi la noblesse. Pour les affaires importantes il fallait se référer à Stuttgart.
2.7.1 Le comté de Horbourg
Horbourg et son château, Algolsheim, Andolsheim, Appenwihr, Bischwihr, Durrenentzen, Forschtwihr, Munzenheim et Wolgantzen.
2.7.2 La seigneurie de Riquewihr
Riquewihr et son château et les villages d'Aubure, Beblenheim, le château de Bilstein, Hunawihr, Mittelwihr (dont le château dépendait aux nobles de Mullenheim-Rechberg), Ostheim avec le château de Schoppenwihr (de Ferrette – Reich de Reichenstein).
Fiefs de Horbourg : Langenberg (Truchsess de Rheinfelden), possessions et métairie à Hattstatt, Widensolen (monastère de Pairis), Oberratsamhausen (Ratsamhausen-Stein).
2.8 La Seigneurie du Hohlandsbourg (fief autrichien)
Le centre de la seigneurie est le château du Hohlandsbourg situé au-dessus de Wintzenheim. Le célèbre général Lazare de Schwendi acheta le château en 1563 avec l'autorisation de le transmettre aux femmes. C'est ainsi que la seigneurie passa en 1613 au comte Jacques Louis de Furstenberg le premier mari de Hélène Eléonore, la petite-fille de Lazare Schwendi. Jacques Louis de Furstenberg étant mort sans héritier, la seigneurie passa ensuite au deuxième mari de Hélène Eléonore Philippe Nicolas von Leyen (1636).
Le château du Hohlandsbourg, une partie de la ville d'Ammerschwihr (l'autre partie appartenait aux Ribeaupierre et au bailliage de Kayserberg), Ingersheim, Katzenthal avec le château de Wineck (fief détenu en 1595 par les Ratsamhausen), Kienzheim avec son château (Lupfen-Schwendi) qui était la résidence du propriétaire de la seigneurie jusqu'en 1690, Logelheim, Niedermorschwihr en partie (l'autre partie allant au bailliage de Kayserberg), Sigolsheim, Wintzenheim (en partie l'autre partie allant au bailliage de Kaysersberg) avec le château de Thurnburg que la commanderie de Saint Jean vendit au Stettmeister Link de Colmar aux alentour de 1600, Turckheim (en partie l'autre partie allant au bailliage de Kayserberg).
Entre Kayserberg et Kienzheim se trouvait le prieuré de Weinbach à l'emplacement duquel s'installa un couvent des capucins et au-dessus de Niedermorschwihr se trouve aussi le célèbre lieu de pèlerinage des Troi-Epis.
2.9 La Seigneurie de Ribeaupierre
Les possessions des seigneurs de Ribeaupierre , qui ne devinrent comtes qu'à partir de 1670, étaient essentiellement composées de fiefs impériaux, des ducs de Lorraine, des évêchés de Bâle et Strasbourg et de l'abbaye de Murbach. Les terres allodiales étaient peu importantes. Des trois châteaux, Saint Ulrich, Giersberg et Haut-Ribeaupierre, seul le Saint Ulrich avait une petite garnison au début de la guerre de Trente Ans. Au cours de la guerre le château fut détruit et c'est le château situé dans la ville qui devint la résidence des Ribeaupierre. Le seigneur de Ribeaupierre était le président de la noblesse de l’Autriche antérieure.
2.9.1 Bailliage de Ribeauvillé
Ribeauvillé avec son château et le village de Thannenkirch. Près de Ribeauvillé se trouvait le pèlerinage de Dusenbach.
2.9.2 Bailliage de Guémar
La ville de Guémar et son château (Molkenbourg) qui servait de résidence d'été aux Ribeaupierre, les villages de Heidolsheim, Illhaeusern, Jebsheim (en partie l'autre partie à la chevalerie impériale de Basse Alsace), Mussig avec les hameaux de Breitenheim et Ohnenheim.
2.9.3 Bailliage de Bergheim
La ville de Bergheim, les villages de Rodern (en partie et en partie à la chevalerie impériale de la Basse Alsace et Rorschwihr). Du village disparu de Weiler près du château de Reichenberg il ne restait plus que deux fermes habitées en 1618.
2.9.4 Bailliage de Zellenberg
Le village de Zellenberg avec son château, Bennwihr, Ammerschwihr (en partie et l'autre partie aux Landsberg et au bailliage de Kaysersberg).
2.9.5 Bailliage d'Orbey
Orbey, le château du Hohnack, le Bonhomme, Lapoutroie avec le Hameau d'Hachimette, Ribaugoutte, Grand-Trait et Haurupt, Fréland, Hautes et Basses Huttes, Tannach et Labaroche. Près d'Orbey se trouve le prieuré cistercien de Pairis qui dépendait de l'abbaye de Maulbronn qui a été sécularisée au moment de la Réforme. Depuis 1563 Pairis vit sous le régime de la commende (de Turn).
2.9.6 Bailliage de Wihr-au-Val
Wihr-au-Val, Griesbach et Gunsbach qui était des fiefs impériauxdepuis 1586, Walbach, Zimmerbach (en partie l'autre partie appartenant à la ville impériale de Turckheim).
2.9.7 Bailliage de Heiteren
Heiteren et son château, Balgau, Weckolsheim, le hameau de Rheinfelder Hof, la chapelle de Thierhurst.
2.10 Les 4 villes de Haute-Alsace qui faisaient partie de la Décapole
Colmar, Turckheim, Munster et Kaysersberg qui dépendaient du bailliage impérial de Haguenau.
2.11 Les possessions des ducs de Lorraine
Les ducs de Lorraine possédaient Sainte-Marie-aux-Mines (en partie, l'autre partie allant en fief impérial aux Ribeaupierre) avec son château et un couvent franciscain (1617) et les villages de Rombach-le-Franc (Allemand-Rombach) avec le hameau de la Hingrie, Lièpvre avec les hameaux de Musloch et de Bois l'Abbesse, Sainte-Croix-aux-Mines avec les hameaux de Petit et Grand Rombach, Montplaisir, Stimbach et Vraie-Côte, Saint-Pierre-Bois ( en partie et en partie au Val de Villé autrichien, Saint-Hippolyte avec son château.
Fiefs lorrains : la ville de Soultzbach avec son château (de Schauenbourg), Thanvillé avec son château (François Guillaume de Worms), le fief épiscopal (depuis 1558) du château de Haneck, situé au-dessus de Soultzbach, qui était occupé par les Schauenbourg.
2.12 Les possessions de la ville de Brisach (Vieux-Brisach)
Depuis 1568 le ville de Brisach possédait le village de Biesheim.
3.1 L'évêché de Strasbourg
3.1.1 Le bailliage de Benfeld
Benfeld et son château, Urbeis et le château de Bilstein (le château du Haut, le château du bas appartenait aux possessions autrichiennes du Val de Villé), ce château était un fief épiscopal détenu par les Oberkirch de 1543 à 1664, Bindernheim, Blienschwiller avec un château, la ville de Dambach près de Sélestat avec le château du Bernstein qui était le siège du bailliage jusqu'à la fin du XVIème siècle et qui fut abandonné après la guerre de Trente Ans, les chapelles Saint-Jean-Baptiste et Saint-Sébastien restes des villages disparus de Altenwiller et d'Oberkirch, la ville d'Ebermüntser qui après un incendie devint un village avec son abbaye bénédictine, Ehl qui relevait en partie de Benfeld et en partie de Sand avec son couvent franciscain fondé en 1630, Eichhofen, Epfig avec un château et le hameau de Ste Marguerite, Friesenheim avec le lieu de pèlerinage et hameau de Neunkirch, Herbsheim, Hilsenheim, Huttenheim, Itterswiller (en partie et en partie aux Chevaliers Impériaux), Kogenheim, Limersheim, Matzenheim, Mittelbergheim (en partie et en partie aux Chevaliers Impériaux et à la ville de Strasbourg), Nordhouse, RhinauRhinau, Rossfeld, Saint-Pierre, le prieuré d'Ittenwiller, Sand Schäfersheim, Sermersheim, Stotzheim et Wittisheim.
3.1.2 Le bailliage de Marckolsheim
Markolsheim, Artzenheim, Baltzenheim, Elsenheim, hessenheim, Mackenheim (en partie et en partie chevalerie impériale), Richtolsheim, Schwobsheim et Urschenheim.
3.1.2 Le bailliage de Schirmeck
Schirmeck avec son château, Wackenbach, Barenbach, Dinsheim, Grendelbruch avec la métairie de Muckenbach (reste du village disparu de Muckenbach), Heiligenberg, Lutzelhouse avec le hameau de Netzenbach, la ville de Mutzig avec le hameau de Hermolsheim (le couvent franciscain fondé en 1630 par les Landsberg ne fut achevé qu'après la guerre en 1657), Natzwiller, Niederhaslach avec sa collégiale, Oberhaslach avec le château de Nideck détruit par un incendie en 1636, le Ringelstein détruit en 1632, la métairie de Gensbourg (reste d'un village détruit par les français en 1552), Ottrott avec la chapelle Saint-Gorgon et le monastère de Hohenbourg (pèlerinage de Sainte-Odile) qui étaient administrés par les Prémontrés d'Etival en Lorraine depuis 1605, Russ,Schwartzbach, SteSchirmeck inbach, Still avec le hameau de Munchhof, Urmatt et Wisch avec le hameau de Hertzbach.
3.1.3 Le bailliage de Dachstein
Dachstein avec son château épiscopal, Altorf avec son abbaye bénédictine, Avolsheim6, Bischofsheim avec son château et son lieu de pèlerinage du Bischenberg, Dahlenheim, Ergersheim avec le lieu de pèlerinage d'Altbronn, Ernolsheim, Gresswiller, Hindisheim, Goltzheim, Hurtigheim (en partie et en partie à la chevalerie impériale), Lipsheim, la ville de Molsheim avec son château épiscopal, sa Chartreuse (1602) et son collège des Jésuites fondé en 1580 et qui devint université, Rosenwiller près de Rosheim, Soultz-les-Bains avec le hameau de Biblenheim et Wolxheim.
3.1.4 Le bailliage du Kochersberg
La région du Kochersberg (le château de Kochersberg qui a donné son nom à cette région a été détruit en 1592) avec Avenheim, Dingsheim, Dossenheim, Durningen (en partie et en partie aux Hanau-Lichtenberg), Friedolsheim (en partie et en partie à Strasbourg), Gingsheim, Griesheim, Gougenheim avec son château, Ittenheim (en partie et en partie à Strasbourg), Jetterswiller, Kienheim, Kleinfrankenheim, Knoersheim, Crastatt, Littenheim, Lupstein, Maennolsheim, Neugartheim, Offenheim, Pfettisheim, Rangen avec le hameau de Mittelbourg, Rohr, Schaeffolsheim, Truchtersheim, Waldolwisheim, Westhourse près de Marmoutier, Weyersheim (en partie et en partie au comté de Dabo), Willgottheim et Zeinheim (en partie et en partie à la chevalerie impériale).
3.1.5 Le bailliage de la Wantzenau
Wantzenau (Wendelinsau) avec son château, Gambsheim et Bettenhofen, Kilsett, Reichstett et Souffelweyersheim.
3.1.6 Le bailliage de Reichshofen
Reichshofen avec son château et le village de Lauterbach.
3.1.7 Le bailliage de Saverne
Saverne qui comptait environ 2000 habitants au début de la Guerre de Trente Ans, avec sa collégiale, un couvent de fransiscains et le château résidentiel de l'évêque, le château de Haut-Barret les villages Altenheim, Eckartswiller, Kleingoest, Lochwiller, Ottersthal, Otterswiller, Steinbourg avec son château, Saint-Jean-Saverne, le hameau de Zornhoff presque totalement détruit en 1525 lors de la guerre de Paysans avec le monastère bénédictin de Saint-Jean-des-Choux. Près de Saverne se trouvait le moulin de Kreuzfeldermühle reste d'un village disparu et la chapelle Ste-Croix datant de 1621.
Saverne était le siège de la gouvernance de l'évêché et la résidenc de l'évêque. Cette gouvernance qu'il ne faut pas confondre avec celle de la ville était composée d'un représentant de l'évêque qui était souvent absent, d'un chancelier, plusieurs conseillers issus de la noblesse ou juristes, d'un receveur fiscal, d'un régisseur et d'un secrétaire.
3.2 L'ordre de la chevalerie impériale du Bas-Rhin (unterelsässische Reichsritterschaft)
Le chevalier impérial dépendait directement de l'Empereur. Ce cercle équestre, destiné à protéger les droits des adhérents et qui n'existait plus dans le Sundgau et en Haute-Alsace, avait son siège à l'auberge « zum hohen Steg » (Haute Montée) à Strasbourg.
Les biens détenus étaien surtout des fiefs d'empire, des ducs de Lorraine, des Wurtemberg, des Evêchés de Strasbourg, Bâle ou Metz, des Fleckenstein, des Ribeaupierre, des Hanu-Lichtenberg, des abbayes d'Andlau, Murbach ou de Marmoutier. Ces biens étaient dispersés entre les différentes Seigneuries et se composaient des villages et châteaux suivants :
Achenheim avec son château (Wurmser de Schaeffolsheim puis le de Wildenstein), la ville d'Andlau avec une commanderie de l'ordre teutonique, son château et la vallée d'Andlau, le château du Haut-Andlau (de Andlau), Artolsheim (Rathsamhausen Stein), Baldenheim (Rathsamhausen Stein), Behlenheim (de Schönau), Bernardswiller (de Andlau), Berstett (de Berstett et de Dettlingen), le château de Berstett (de Berstett), Birkenwald et son château, Bieschheim (Böcklin de Böcklingsau), Bischoffsheim (le château du bas était occupé par les Landsberg et le château du haut était propriété épiscopale), Bläsheim et son château (de Bock), Blancherupt (de Weilersberg), Boesenbisen (Rathsamhausen Ehnweier), Bolsenheim avec son château (Bapst de Bolsenheim), Boofzheim avec son château (Mieg de Boofzheim), Boozheim (Rathsamhausen Ehnweyer), Breuschwickersheim (Sturm de Sturmeck puis de Weitersheim et de Gailing), Buswiller (en partie aux Flach von Schwarzenberg et en partie Haunau-Lichtenberg), Diebolsheim et son château (de Andlau), Duppigheim (de Landsberg), Duttlenheim(un tiers Andlau, un tiers Landsberg et un tiers Sturm de Sturmeck puis Reich de Platz), Ebersmunster et son château (Uttenheim zum Ramstein), Eckendorf et son château (Zuckmantel de Brumath), Ehenwihr avec deux châteaux (Rathsamhausen Ehenwihr), Entzheim (Zorn de Plobsheim), Ernolsheim (Göller, Bettendorf, Gremp von Freundstein), Eschau (Rathsamhausen Ehnwihr), Fergersheim avec le hameau de Ohnheim (Rathsamhausen Ehnwihr), Château de Fegersheim (de Landsberg), Fessenheim près Marlenheim (Landsberg), Flexbourg (Landsberg et Strasbourg), Furchhausen (Voltz de Altenau), Furdenheim (Koppet Reisseisen jusqu'en 1639 puis Reisseisen seul), Gerstheim (Bock de Gerstheim), Geudertheim et les trois châteaux (Wetzel de Marsilien, de Bëdigheim et de Weitersheim), Hindisheim et le château (Henig, Myerhofen), Hipsheim (de Berstett, de Kageneck et le dernier tiers aux Landsberg), Hoenheim (Uttenheim de Ramstein), Hurtigheim (en partie aux Zorn de Plobsheim et de Ichtrtzheim et évêché), Huttenheim et son château (Mullenheim), Ichtratzheim et son château (fief de l'évêché), Jebsheim et son château (de Bergheim et de Ribeaupierre), Illhausen, château d'Illkirch (Wurmser de Wendenheim), Ostwald et son château (Mieg de Boofzheim), Innenheim (de Seebach et de Bergheim), Irmstett (Boecklin de Boecklinsau), Itterswiller (Andlau en partie et évêché), Kalenberg près de Wingen (de Bernhold), Kogenheim et son château (Uttenheim zum Ramstein), Kolbsheim le château du Bas (Altenau) (Voltz de Altenau), Kolbsheim le château du Haut (Mullenheim-Rechberg), Krautergersheim (de Seebach et de Bergheim), Kunheim (Rathsamhausen Ehnwihr), Lampertheim (Hoffwart de Kirchheim et chapitre de Strasbourg), Landersheim avec son château occupé en partie par les seigneurs de Mittelhausen, puis par les Landsberg et Holzapfel de Herrheim), le château du Landsberg près de Heiligenstein qui a vraisemblablement été détruit en 1632/33 (de Landsberg), Laubenheim (Rathsamhausen Stein) avec un prieuré, Lingolsheim avec son château (Landsberg), le château de Lutzelbourg, le château de Rathsamhausen (Rathsamhausen), Mackenheim (de Herbsheim et fief épiscopal), Meitratzheim (de Landsberg), Mittelbergheim (Andlau en aprtie et fief épiscopal), Mittelhausbergen (Jean de Mundolsheim), Mittelhausen et son château (Boecklin), Mollkirch (Rathsamhausen Stein), Monswiller avec son lieu de pèlerinage (Rathsamhausen Stein et en sous-fief aux Lutzelbourg), Muhlbach près Schirmeck (Rathsamhausen Stein), Muhlhausen (Blicker de Rotenbourg), Muttersholz (Rathsamhausen Ehnwihr), Mundolsheim (Jean de Mundolsheim), Niedernai avec son château (Landsberg), château près de Niedermodern (de Soultz), Niederrathsamhausen (Rathsamhausen Ehnwihr), Nieffern (de Berstett), Nothalten avec le hameau de Zell (de Andlau), Obenheim (Bock et Boecklin de Boeclinsau), , Oberhausbergen (Zorn de Plobsheim), Oberkirch le château et l'église et quelques maisons près d'Obernai (Oberkirch), Schäffoslheim et son château (Wurmser), Odratzheim (Holzapfel de Herrheim), Olwisheim (de Berstett), Osthausen et son château (Zorn de Bulach), Osthofen et son château (de Seebach), Ottrott (Rathsamhausen Stein et Rathsamhausen Enwihr), Pfulgriesheim avec son château (Andlau puis Giffen puis Terrier), Plobsheim avec un château (Zorn de Plobsheim), Quatzenheim et son château (Boecklin de Boecklingsau), le château de Rebmattschloss près d'Erstein ( Zorn de Bulach), Reichsfeld (Andlau), Rodern (Rathsamhausen Ribeaupierre), Rumersheim et son château près Brumath (Prechter), Saasenheim (de Schönau), Schaffhausen près de Hochfelden (Nagel Flaxlanden), Scharrachbergheim avec son château (Dettlingen), Schirrhofen (Niederheimer de Wasenbourg), Schnersheim (de Boecklinsau), Schoenau (de Schoenau), Schweinheim (de Landsberg), Saint-Blaise avec un château (de Weilersberg), Still avec un château (de Landsberg et Zorn de Bulach), Stotzheim avec le château Grunstein (Mullenheim) et le vieux château (de Landsberg et Dettlingen), Stutzheim (Voelch et de Ulm), Gudhausen (Wurmser de Vendenheim), Traenheim (Wölch et de Ulm et Hanau Lichtenberg), Urendorf château d'Ernolsheim (de Urendorf, puis Bettendorf et Landsberg), Uttenheim (de Seebach), Wendenheim (Wurmser de Wendenheim et Wurmser de Schaeffolsheim), Walf avec un château (de Andlau), Wangenbourg avec un château (de Wangen), Westhouse (Rathsamhausen), Weiersbourg château près de Châtenois (Zorn de Plobsheim), Wibolsheim (Rathsamhausen Ehnwihr et Boecklin), Wibolsheim le château (Böcklin), Wilwisheim (de Lutzelbourg), Wintzenheim près Truchtersheim (Zuckmantel de Brumath), Witternheim (Mieg de Boofzheim), Wiversheim (de Wangen), Woerth près de Benfeld et son château (de Seebach) , Zeinheim (Rathsamhausen Enwihr et évêché), Zellwiller et son château (de Landsberg).
3.3 Le territoire de la ville de Strasbourg
Strasbourg était une ville impériale qui comptait environ trente mille habitanst au début de la guerre de Trente Ans. On ne peut pas dire que c'était la capitale de la province au sens où nous l'entendons aujourd'hui car l'Alsace était composée d'un ensemble de Seigneuries indépendantes sans pouvoir central. Strasbour ne faisiat pas partie de baillage de Haguenau comme les villes de la Décapole. Par la bataille Oberhausbergen le 8 mars 1262 qui s'est terminée par une victoire sur l'Evêque elle devint ville libre, indépendante de l'épiscopat. Cette bataille était surtout bénéfique aux nobles qui contrôlaient l'administration de la ville. Les familles influentes étaient les Mullenheim et les Zorn qui contrôlaient presque tous les postes. La haine qu'elles se portaient conduisit à une bataille sanglante entre les partisans de chaque famille le 20 mai 1332.
La bourgeoisie sentait alors le moment propice pour participer à la gestion des affaires. Ils modifièrent la gouvernance pour assurer leur représentativité et se firent remettre les clés, les sceaux et le drapeau de la ville. La nouvelle gouvernance qui fut imposée à la noblesse après beaucoup de résistances et en 1482 la réforme fut au point et dura jusqu'à la Révolution.
Le gouvernement de la ville assurait la représentativité des bourgeois et des nobles avec un Ammeister, 4 Stettmeister et un Grand Conseil de 30 membres. Des 30 membres du Grand Conseil qui étaient renouvelés par moitié chaque année, 20 étaient des bougeois et 10 issus de la noblesse. .
Les 4 Stettmeister étaient issus de la noblesse chacun gouvernait un trimestre par rotation. L'Ammeister était désigné par les 20 membres de la bourgeoisie choisi dans les différentes corporations de la ville. La durée de son mandat était d'un an. L'Ammeister était le principal personnage de la république mais aussi le représentant des corporations. Le Grand Conseil était assité de trois chambres :
la chambre des 13 composée de 4 nobles, 4 ancien stettmeister , 4 membres issus des corporations et de l'Ammeister en exercice, La chambre des 13 était chargée de la politique de la ville, des affaires de défense, de la correspondance avec les puissances étrangères etc...
la chambre de 15 qui était composée de 5 nobles et de 10 bourgeois était chargée de la politique et de l'administration intérieures,
la chambre des 21 composé à l'origine de huit membres de la chambre des 13, 10 membres de la chambre des 15 et de 3 membres issus des corporations.
Au cours du temps, la constitution a subi quelques modifications...
Strasbourg a obtenu le privilège de battre monnaie et était dispensé de l'impôt impérial contrairement aux autres villes impériales.
A Strasbourg s'étaient établis, la commanderie de Saint-Jean (zum grünen Wörth), une commanderie des chevaliers de l'ordre teutonique, un couvent de Dominicaines (Margaretenkloster), le Magdalenenkloster der Reuerinnen, le Grand Chapitre et les deux collégiales de SaintPiere le Jeune et Saint Pierre le Vieux.
Le territoire de Strasbourg comprenait outre la ville , les maisons situées sur les îles des bras du Rhin et de l'Ill et diverses circonscriptions et seigneuries.
Illkirch, Grafenstaden, Ostwald (Illwickersheim), Niederhausbergen, Schiltigheim avec le château qui depuis 1618 est en possession de la famille de Flach ainsi que le château Hegle acheté par la ville en 1508 et qui est entré plus tard en possession des Haus, des Lang et des Geiger et détruit en 1690, Dorlisheim, Handschuhheim et Ittenheim.
La Seigneurie de Barr : la ville de Barr, Bourgheim, Gertwiller, Goxwiller, Heiligenstein et Mittelbergheim (en partie et en partie à l'évêché).
La Seigneurie de Wasselonne : la ville de Wasselonne avec son château, Brechlingen, Flexbourg (en partie et en partie la chevalerie impériale), Friedolsheim (en partie et en partie l'évêché), Ittlenheim (en partie et en partie l'évêché) et Zehnacker.
La Seigneurie de Marlenheim : la ville de Marlenheim, Kirchheim, Cosswiller, Nordheim, Romanswiller avec le château d'Erlenbourg qui appartenait aux Bock.
La Seigneurie de Herrenstein : le siège était le château de Herrenstein près de Neuviller-les-Saverne, Dettwiller, Dossenheim près de Neuwiller avec le hameau de Kugelberg.
Il faut encore évoquer les deux villages de Wangen et de Eckbolsheim. Wangen avec son château appartenaient depuis la Réforme à la fondation des Dames de Saint Etienne de Strasbourg. Cette fondation était administrée par le chapitre de Saint Thomas.
Il faut aussi signaler que l'évêché et la ville avaient des possessions sur la rive droite du Rhin.
3.4 Le territoire du chapitre de la cathédrale
L'essentiel des possessions du chapitre provenaient de l'évêché. La séparation des biens de l'évêché et de ceux du chapitre date du 12ème siècle.
La partie Sud du Val de Villé (Albrechtstal) : la partie Nord était autrichienne, la partie Sud appelée Comte-Ban appartenait jadis aux comtes de Werd. Il s'agit de Diefenbach au Val, Ebersheim, Neubois, Fouchy avec le hameau de Breitenau, Hirtzelbach, la ville fortifiée de Châtenois et le hameau La Vancelle, Neuve-Eglise et Saint-Maurice.
Boersch : la ville de Boersch7, le prieuré de Saint-Léonard, Geispolsheim, Lampertheim (en partie et en partie à la chevalerie impériale) et Saint-Nabor.
Erstein: la ville fortifiée et son château, Eschau (en partie et en partie à la chevalerie impériale) et Krafft.
A côté du chapitre qui se composait de 24 nobles il y avait encore le Choeur (Hohen Chor) qui se composait de 20 membres non nobles dont les possessions n'étaient pas gérées par le chapitre.
3.5 La Seigneurie autrichienne du Val de Villé
Le siège de la seigneurie est le château d'Ortenbourg situé au-dessus de Scherwiller. Cette seigneurie a été mise en gage au profit des Bollwiller et après l'extinction de la famille, est allée aux comtes de Fugger.
Villé, ville fortifiée et centre administratif de la Seigneurie, Albé, Bassemberg, Bourg-Bruche, Breitenbach dans le Val de Villé, Hohawald, Colroy-la-Roche, Dieffenthal, Lalaye, Charbes, Maisonsgoutte avec le hameau d'Engelsbach et de Wagenbach, Ranrupt avec le hameau de Salcée, Stampoumont, Saales, Scherwiller et l'Ortenbourg et le Ramstein fief détenu par les Uttenheim, Saint-Martin avec l'abbaye bénédictine de Honcourt détruite au cours de la Guerre des Paysans dont les biens furent partagés entre l'abbaye d'Andlau et les Jésuites d'Ensisheim, Saint-Pierre-Bois (en partie et en partie lorrain), Hohwarth et Hunschwiller, Steige, Triembach, Urbeis avec le château de Bilstein (le château du bas, celui du haut appartenait à l'évêché).
3.6 La Seigneurie autrichienne du Haut-Koenigsbourg
Cette seigneurie, mise en gage au profit des Fugger, se composait uniquement du château et d'Orschwiller.
3.7 Les villes impériales de Obernai, Rosheim, Haguenau, Wissembourg et Landau
Elles dépendaient du baillage de Haguenau.
3.8 La Seigneurie de la Roche (Palatinat-Veldenz)
Cette seigneurie porte le nom du château ruiné de la Roche situé près de Bellefosse. Et devint, après le rachat aux Rathsamhausen, la propriété des comtes palatins de Veldenz-Lützelstein.
Cette Seigneurie se composait de Rothau (le siège de la Seigneurie), Bellefosse, Belmont, Fouday avec le hameau de Trouchy, Neuwiller la Roche, Solbach, Waldersbach et Wildersbach. Le château de Koenigsberg situé sur le ban de Saint-Blaise faisait aussi partie de la Seigneurie qui était encore habité en 1634 par les comtes palatins de Veldenz.
3.9 Les villages du baillage de Haguenau
Dépendaient directement de l'empire : Haguenau et les villages autour de Haguenau ainsi que les villes de la Décapole.
Les villages étaient au temps de la Guerre de Trente Ans : Batzendorf, Bernolsheim, Berstheim, Bilwisheim, Bitschhofen, Bossendorf, Dangolsheim, Eschbach près de Haguenau, Ettendorf, Forstheim, Gustett avec un château, Hegenen, Hochfelden avec le château que l'archiduc Léopold mis en gage au profit du colonel Ascanio Albertini en 1622 puis le vendit en 1632, Hochstett, Huttendorf, Kindwiller, Kriegsheim, Kutteolsheim, Lixhausen, Minwersheim donné en fief par l'archiduc Léopold à Georges Dietrich de Wangen, Mittelschäffolsheim, Mommenheim, Marschwiller, Mutzenhausen, Niederschäffolsheim, Ohlungen avec le hameau de Kessendorf, Ringeldorf, Rottelsheim, Rumersheim près de Truchtersheim, Scherlenheim, Schweighouse sur Moder fief détenu par les Linanges-Westerbourg, Soufflenheim, Surbourg avec sa collégiale, Uberach, Wahlenheim, Walk, Wingersheim, Wintershausen, Wittersheim avec le hameau de Gebolsheim.
3.10 L'abbaye impériale d'Andlau
L'abbaye impériale d'Andlau a été fondée aux alentours de 880 par Richarde, la femme de Charles le Gros. Elle dépendait sur le plan spirituel du Pape et sur le plan temporel directement de l'Empire. Depuis 1347 les abbesses portaient le titre de princesses d'empire. La dames nobles suivaient la règle de Saint Benoit, puis à partir de 1499 devinrent chanoinesses. La ville d'Andlau et le village de Wangenbourg étaient détenus en fief par les de Andlau.
3.11 Le comté de Hanau-Lichtenberg
Le comté porte le nom du château de Lichtenberg berceau des Seigneurs de Lichtenberg. Avec Jacques de L.ichtenberg, célèbre par la guerre des femmes de Bouxwiller8, qui a ontenu le titre de comte en 1458, la ligneé masculine de la famille s'est éteinte. Le comté alla aux comtes de Hanau et à Simon Wecker de Deux-Ponts-Bitche. Lorsque la lignée Deux-Ponts-Bitche, qui a aggrandi le territoire avec la Seigneurie d'Ochsenstein, s'est éteinte en 1570, l'ensemble des possessionq, à l'exception de la Seigneurie d'Oberbronn, alla au comte Philippe V de Hanau, époux de Ludovika, l'héritière. L'ensemble du territoire s'appela alors Hanau-Lichtenberg. Le siège du Territoire était le comté de Hanau-Munzenberg dans la Wetterau (en Hesse).
Les possessions alsaciennes étaient les suivantes :
3.11.1 Le bailliage de Bouxwiller
Bouxwiller: avec son château, résidence de l'administration, Bosselshausen, Durningen (en partie et en partie à l'évêché), Dunzenheim, Ernolsheim près de Saverne, Geiswiller, Gimbrett, Gottesheim, Griesbach près de Bouxwiller, Hattmatt, Hohatzenheim, Hohfrankenheim, Imbsheim, Issenhaufen, Kirwiller, Melsheim, Menchhofen, Niedersoultzbach, Prinzheim, Reitwiller, Riedheim, Ringendorf, Uttwiller, Wickersheim, Wilshausen, Woellenheim et Zoeberdorf.
3.11.2 Le bailliage d'Ingwiller
Ingwiller : la ville d'Ingwiller et son château qui servait de résidence aux comtes de Hanau, Lichteberg et son château, Mietesheim, Neuwiller les Saverne avec sa collégiale dédié à St Adelphe, Obersoultzbach, Reipertswiller, Schillersdorf et Wimmenau.
3.11.3 Le bailliage de Brumath
Brumath avec l'Hopital du Saint-Esprit (orphelinat et couvent du nom de Stephansfeld), Bietlenheim, Eckwersheim, Geudertheim avec ses châteaux, Gries, Hoerdt, Krautwiller, Kurzenhausen, Mittelhausen, Waltenheim avec un château et la ferme de Bodersheim détruite pendant la Guerre de Trente Ans et Weitbruch.
2.3.4 Le bailliage de Woerth
11La ville de Woerth sur la Sauer avec son château, Dieffenbach les Woerth, Eberbach, Goersdorf, Griebach près de Reichshofen (en partie et en partie à Niederbronn), Lampertsloch, Mitschdorf, Morsbronn, Oberdorf avec Spachbach et Preuschdorf.
3.11.5 Le bailliage d'Offendorf
Offendorf, Drusenheim, Herrlisheim sur Zorn, Oberhofen près de Bischwiller et Rohrwiller.
3.11.6 Le bailliage de Hatten
Hatten avec son château (Burgstaden), Kuhlendorf, Leiterswiller, Niederbetschdorf, Oberbetschdorf, Reimerswiller, Rittershofen, Schwabwiller avec son moulin.
3.11.7 Le bailliage de Niederbronn
La ville de Niederbronn avec son château, le hameau de Reissackerhof et à proximité le château de la Wasebourg donné en sous-fief aux Niedheimer, Griesbach près de Reichshofen (en partie et en partie au bailliage de Woerth), , Gumbrechtshofen près de Niederbronn, Gundershofen avec le Scheuerlenhof, Uttenhofen. La moitié de Dambach près de Niederbronn faisait aussi partie du baillage, l'autre moitié appartenait probablement à l'abbaye de Sturzelbronn et aux Eckbrecht de Durckheim.
3.11.8 Le bailliage de Wolfisheim
Wolfisheim avec son château et Hangenbieten.
3.11.9 Le bailliage de Westhofen
Westhofen, la petite ville avec le château de Rosenbourg qui était un fief épiscopal entre les mains des Mulleheim-Rosenbourg, Balbronn, Traenheim (en partie et en partie à la chevalerie impériale),.
Il faut encore ajouter les villages qui faisaient partie de Seigneurie d'Ochsenstein qui après leur extinction en 1485 allèrent aux Deux-Ponts-Bitche et aux Hanau-Lichtenberg : Allenwiller, Hengwiller, Reinhardsmünster avec Haberacker et le château d'Ochsenstein berceau des nobles d'Ochsenstein, Wolschheim.
3.11.10 Le bailliage de Lemberg
Lemberg, Obersteinbach et les châteaux de Lutzelhardt et Petit-Arnsberg qui sont parvenus aux Hanau-Lichtenberg en 1606.
3.12 Le territoire de Marmoutier
Ce territoire faisait partie des domaines de l'abbaye fondée au VIème siècle. Les Geroldseck dont les châteaux du Grand et du Petit Geroldseck se trouvent à proximité étaient les avoués de l'abbaye.
Ces châteaux appelés aussi Geroldseck des Vosges sont à distinguer du Hohen-Geroldseck dans l'Ortenau et du Niedergeroldseck à Niederstinzel. Nids de chevaliers-brigands, ils furent détruit en 1471 et 1481. Les Geroldseck profitèrent de leur position d'avoué pour s'approprier les terres. A l'extinction de la famille (1390) ces biens de l'abbaye partirent en partages, cessions et mises en gage dans différentes mains. Ce territoire était composé ainsi : un quart alla au duc de Lorraine ; un deuxième quart qui appartenait au Hanau-Lichtenberg depuis 1570 a été cédé au duc de Lorraine en 1631 ; le troisième quart alla au seigneurs de Wangen et le dernier quart aux Ribeaupierre, en 1626 aux Landsberg et en 1642 aux Schellenberg. Les différents propriétaires formaient en quelque sorte un société pour la gestion de l'ensemble du domaine.
Le territoire était composé de la ville de Marmoutier avec le monastère bénédictin, du château Weyerbourg et des hameaux Sindelsberg et et Buchberg, Dimbstahl, Garrebourg, Gottenhausen, Lochwiller, Hägen, Reutenbourg avec le pèlerinage de Reinacker qui appartenait à l'abbaye de Marmoutier depuis 1629, Salenthal, Singrist, Thal avec les hameaux de Schwebwiller et de Saint Gall.
3.13 La Seigneurie de Fleckenstein
Cette seigneurie porte le nom du château de Fleckenstein sur son éperon rocheux qui est déjà mentionné au 12ème siècle et était composé de plusieurs bailliages.
3.13.1 Le bailliage de Fleckenstein
Fleckenstein le château, Lembach avec le hameau de Pfaffenbronn et le château de Froensbourg, Mattstall (en partie et en partie le baillage de Kutzenhausen), Niedersteinbach avec le hameau de Wegelsbach et le château de Wasigenstein, Wingen près de Wissembourg (en partie et en partie à la Seigneurie de Hohenbourg).
3.13.2 Le bailliage de Soultz-sous-Forêt
Soultz est la seule ville du baillage avec son château-fort, Drachenbronn, Hermerswiller, Hohwiller avec un château, Lobsann (en partie et en partie au baillage de Kutzenhausen), Meisenthal, Memmelshofen et Retschwiller.
3.13.3 Le bailliage de Niederroederen
Niederroederen avec son château, Buhl près de Seltz avec un château, Eberbach, Kroettwiller, Niederseebach, Oberlauterbach, Trimbach et Winzenbach.
3.13.4 Le bailliage de Riedgau
Riedgau, Auenheim, Dahlhunden, Forstfeld, Kauffenheim, Roeschwoog avec Gisenheim, Roppenheim et son château, Kunzenheim, Sessenheim avec Dengolsheim et Stattmatten.
3.13.5 Le bailliage de Weiterswiller
Weiterswiller avec son château et Zutzendorf.
3.13.6 Le bailliage de Kutzenhausen
Kutzenhausen avec les hameaux de Oberkutzenhausen et de Feldbach ; Lobsan, Mattstall (en partie aux Fleckenstein), Merkwiller avec le hameau de Hoelschloch.
3.14 La Seigneurie de Beinheim (Markgrave de Bade)
Jadis, cette Seigneurie appartenait aux Fleckenstein, ils l'ont cédée au markfraves de Bade en 1402 et 1404. Lors du partage de la maison de Bade en Baden-Baden et Baden-Durlach la Seigneurie alla aux Baden-Baden. Elle comprenait la ville de Beinheim avec son château Leutenheim, Neuhaeusel. Près de Leutenheim se trouvait le couvent cistérien de Koenigsbruck qui dépendait du baillage de Haguenau.
3.15 La Seigneurie d'Oberbronn
Les deux baillages d'Oberbronn et de Niederbronn appartenaient jadis aux Ochsenstein et après avoir eu des destinées différentes ils se retrouvèrent unis à la maison de Deux-Ponts-Bitche en 1535. Oberbronn et Niederbronn étaient à nouveau séparés de la Seigneurie et devinrent propriété d'Amélie, la fille de Simon Wecker V de Deux-Ponts-Bitche. Le comte Jacques de Deux-Ponts-Bitche racheta Niederbronn en 1543 et la seigneurie alla par le mariage de Ludovikas, la fille de Jacques le dernier comte de Deux-Ponts-Bitche avec le comte Philippe V de Hanau aux Hanau-Lichtenberg (1570). Oberbronn, par le mariage d'Amélie avec le comte de Philippe I de Linanges-Westerbourg alla à cette maison jusqu'à lextinction de celle-ci (1691). Le comte Philippe I de de Linanges-Westerbourg protesta contre la prise de possession de Niederbronn par les Hanau-Lichtenberg. Le procès de (1586-1667) se termina en faveur des Linanges-Westerbourg. Ce n'est qu'en 1709, après un arrêt de la cour royale, que le baillage alla aux Hanau-Lichtenberg.
La seigneurie d'Oberbronn se composait du château de Rauschenbourg près d'Ingwiller qui servait de résidence aux comtes de Linanges-Westerbourg, la ville d'Oberbronn avec son château et le hameau de Breitenwasen, Erkartswiller, Gumbrechtshofen-Oberbronn, Merswiller, Rothbach, Sparsbach, Uhrwiller avec Niefern (dont il ne reste qu'un moulin, le village ayant disparu au 16ème siècle), Weinbourg (en partie et en partie au comté de la Petite Pierre), Wildengut, Zinswiller et Zittersheim. A cela il faut ajouter Schweighouse qui était fief impérial occupé par les Linanges-Westerbourg.
3.16 Possessions des Seigneurs Eckbrecht de Dürkheim
Les Seigneurs de Dürkheim possédaient en fiefs ou sous-fiefs : le château de Schoeneck qui après extinction des de Schoeneck alla aux Durkheim (1517) ; ceux-ci le reconstruirent, le château de Hohenfels (1542), châteaux de Vieux-Windstein et Nouveau-Windstein, le château de Windeck, les villages et hameaux de, Elsasshausen, Fischerackerhof, Froeschwiller avec son château, Guensthal, Jaegerthal, Langensoultzbach, Linienhausen, Nehwiller et Windstein.
3.17 La Seigneurie de Hohebourg (de Sickingen)
Le berceau de la Seigneurie est le château de Hohenbourg situé près du Fleckenstein, détruit lors de la guerre contre François de Sickingen (1523) et reconstruit en 1545. La lignée des Puller de Hohenbourg s'éteignit en 1482 et le château alla à la célèbre famille des Sickingen. La Seigneurie se composait du château et des villages de Kessenach, Climbach et en partie Wingen prèse de Wissembourg (l'autre partie allant aux Fleckenstein).
3.18 Les possessions des Palatins-Deux-Ponts
Cleebourg avec ses deux châteaux Cleebourg et Catharinenbourg. Le château de Catharinenbourg près de Birlenbach a été construit en 1619-1622 par le comte palatin Casimir de Deux-Ponts qui résidait jusque-là dans le château de Cleebourg. Le nom du château est celui de sa femme sœur du roi de Suède Gustave-Adolphe. Les villages de Cleebourg, Hofen, Hunspach, Ingolsheim, Oberhofen, Rott, Steinselz, Birlenbach et Bremmelbach.
Bischwiller : ce bailliage mis en gage en 1640 au profit des Palatin-Birckenfeld comprenait Bischwiller avec un château et Hanhoffen.
3.19 Les possessions de l'Electeur Palatin
Depuis 1409, l'Electeur Palatin possédait le baillage de Selz, une partie des domaines de l'abbaye impériale de Seltz findée en 987. En 1481, cette abbaye fut sécularisée, devint un collégiale réunie à la paroisse de Seltz et opta pour le Calvinisme. L'électeur palatin Frédéric III transforma alors le chapitre en une académie chevaleresque destinée au jeunes nobles protestants (calvinistes).
Sous son successeur Louis qui opta pour le luthéranisme cette acdémeie fut dissoute. Lorsque l'Electeur Palatin Frédéric V fut dépossédé de ses terres après la bataille de la Montagne Blanche près de Prague (1620) le prieuré de Seltz alla à l'évêque de Strasbourg Léopold qui le confia à son aumonier Dietrich de Wangen. Plus tard, le prieuré retourna aux prostestants.
Le baillage de Seltz comprenait la ville de Seltz, Kesseldorf et Munchausen.
3.20 Les possessions de l'évêché de Spire
Les possessions de l'évêché de Spire s'étendaient de part et d'autre du Rhin. Le bailliage se composait de la ville de Lauterbourg avec un château épiscopal, Aschbach, Mothern, Neewiller, Niederlauterbach, Oberroedern, Salmbach, Schaffhausen près de Seltz, Scheibenhard, Siegen et le hameau de Kaidenbourg. Les autres possessions étaient situées de l'autre côté du Rhin.
3.21 Le Mundat de Wissembourg (évêché de Spire)
Un autre territoire de l'évêché de Spire est le Mundat de Wissembourg, une partie des possessions de l'abbaye de Wissembourg. Par oppositon à l'Obermundat (Rouffach) ce territoire fut appelé Untermundat qui comprenait Altenstadt, Oberseebach, Schleithal et Schoenenbourg.
3.22 Les abbayes de Neubourg, Walbourg et Biblisheim
Neubourg : l'abbaye cistercienne de Neubourg possédait Dauendorf avec le hameau de Neubourg, Donnenheim, Uhlwiller et Niederaltdorf.
Walbourg : l'abbaye bénédictine de Walbourg qui alla en 1544 à l'abbaye de Wissembourg, posséda le village de Walbourg, Durrenbach et Laubach.
Biblisheim : l'abbaye bénédictine de Biblisheim possédait le village de Biblisheim.
3.23 Les possessions des chevaliers teutoniques
La commanderie possédait le village de Riedseltz avec un château.
1Du nom d'un litige opposant les frères Finninger à la ville, ceux-ci bénéficièrent de la protection des cantons catholiques.
2La Suisse était composée de 13 cantons dont 7 catholiques depuis 1531 (Uri, Schwyz, Unterwalden, Lucerne, Zug, Fribourg et Soleure), 4 protestants (Zurich, Berne, Bâle et Schaffhausen) et 2 mixtes (Glarus et Appenzell). Les territoires rattachés comme Mulhouse se gouvernaient eux-mêmes mais bénéficiaient de la protection de la Confédération.
3Ce château détruit en 1445 a été reconstruit en 1576 et occupé par la famille noble de Ferrette (Wolff), à ne pas confondre avec les comtes de Ferrette.
4Situé entre Ronchamp et Giromagny., il a donné le nom à la Seigneurie et a été détruit en 1674.
5A ne pas confondre avec les Trois Châteaux situés sur la colline qui ont été détruits lors de la Guerre des six deniers par les habitants de Turckheim et de Kaysersberg.
6Le village disparu de Dompeter entre Avolsheim et Molsheim a été détruit pendant la guerre de Trente Ans.
7Le hameau de Klingenthal n'existait pas encore il s'est constitué suite à la création de la manufacture royale d'armes en 1730.
8A propos de sa compagne, Barbe d'Ottenheim.
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