De Sigolsheim à Kaysersberg

Sigolsheim - Kientzheim - Chapelle Saints Félix et Régula - Kaysersberg - Château de Kaysersberg - Kientzheim - Sigolsheim

Description de la randonnée
Départ 

Eglise Pierre et Paul de Sigolsheim

Propriétés

Distance : 10 km

Dénivelé : 150 m

Restauration : Nombreuses possibilités à

Kaysersberg.

Carte IGN : 3718 OT

Remarques :

Promenade dans le vignoble et découverte de

l'église romane de Sigolsheim, du village de

Kientzheim et de la petite ville de Kaysersberg.

 

Cette promenade se déroule essentiellement

sur routes goudronnées.

Se garer près de l'église romane de Sigolsheim.

 

Après la visite de l'église, rejoindre Kientzheim par l'itinéraire cyclable.

 

Longer les remparts par la gauche juqu'à la chapelle Saints Félix et Régula.

Prendre son temps, car cette chapelle vaut vraiment une visite. 

 

Rejoindre le château Schwendi et flâner à travers les ruelles de Kientzheim. 

 

Passer derrière l'église pour voir la curieuse Danse Macabre.

 

Par la Grand Rue rejoindre le château de Reichenstein. 

 

Toujours par l'itinéraire cyclable, se diriger à travers le Schlossberg vers Kayserberg.

 

Se promener à travers les ruelles médiévales de cette ville, puis, monter au château.

 

Du château, prendre le chemin du haut pour rejoindre le chemin forestier (chevalet vert).

 

A la Croix, tourner à droite pour revenir à Kientzheim par la petite route viticole, puis à Sigolsheim.

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Kientzheim à travers les siècles

"...Autrefois Consheim, en latin Cunonis villa, une petite ville nichée dans une vallée couverte de vignes entre Ammerschwihr et Kaysersberg. La région a été transmise par les comtes d'Eguisheim à leur parents les comtes de Ferrette puis à la maison d'Autriche par héritage. Ce n'est qu'après Ammerschwihr qu'elle a accédé aux privilèges et au statut de ville et du temps du concile de Bâle, le vassal de l'empire Jean de Lupfen l'entoura de remparts. Ce dernier a logé au château adossé au mur d'enceinte ainsi que plus tard les nobles de Schwendi.

 

A la fin du dernier siècle, le baron de Montclar, gouverneur militaire d'Alsace, y fit aménager une pépinière. L'empereur Frédéric III accorda à Kientzheim, à côté d'autres privilèges dont jouissent les villes voisines, celui de tenir un marché annuel. A côté de l'église paroissiale où l'on peut encore voir les pierres tombales de la famille Schwendi, et sur le mur extérieur les restes d'une belle danse macabre attribuée à Holbein*, on trouve encore la chapelle Félix et Régula concédé par le pape Léon IX à la Fraumünster de Zurich en même temps que la cour dimière. Cette donation échoua ensuite, au XIIème siècle, à l'abbaye de Lucelle.

 

Les statues de la Vierge Marie et de Saint Jean sont très vénérées. Elles ont échappé en 1466 à l'incendie de l'église de Sigolsheim et ont été placées dans cette chapelle. Même l'empereur Frédéric III visita en 1473 cette chapelle avec sa suite, y accrocha, en souvenir, son chapeau hongrois chamarré d'or et d'argent et se restaura à la cour dimière de Lucelle.

 

Près de l'église paroissiale se trouvait jadis le couvent d'Alspach avant qu'il ne soit transféré derrière Kaysersberg sous l'empereur Rodolphe I. Entre Kaysersberg et Kientzheim se trouvait le couvent des Capucins de Weinbach, érigé en 1613 par le comte Louis de Fürstenberg, seigneur de Landspurg...."

 

* cette fresque disparut avec la suppression du mur en 1806 (voir ci-dessous).

Geschichte und Beschreibung des Elsasses und seiner Bewohner von den ältesten in die neusten Zeiten : Sigismond Billing : Basel 1782 : traduction libre.

 

 

"...De nombreux monastères ont obtenu des possessions à Kientzheim : ainsi Fulda en 785, Eschau en 870, Etival en 1180, Pairis en 1266, Unterlinden en 1293, Koenigsfelden en 1320. C'est dès 877 que le couvent des Bénédictines de Zurich possède la colonge de Kientzheim. La chapelle, ou église basse, autrefois une des deux églises paroissiales, dédiée à saint Félix et à sainte Régule (saints zurichois) faisait partie de cette cour colongère...

 

En 1291 le couvent de Zurich cède la chapelle, avec ses autres possessions de Kientzheim, à l'abbaye cistercienne de Lucelle..."

 

La chapelle Saint Félix et Sainte Régule et l'église paroissiale de Kientzheim : extrait du Congrès de la Société Française d'Archéologie : Christian Heck : 1982. 

 

"...La donation de biens situés dans la marche de Sigolsheim, faite en 843 par l'empereur Lothaire au comte Erchengar*, avait été d'une libéralité telle qu'il ne restait plus dans les parages de l'ancienne cour royale de Kientzheim, qu'un nombre limité de manses.

 

Cette partie du bien fiscal dont l'empereur n'avait pas voulu se défaire, fut donnée en 869 par son fils Lothaire II, roi de Lorraine, à sa parente Berthe. ... Berthe était une fille de Louis le Germanique et dirigeait, en tant qu'abbesse, le monastère de femmes, fondé en 853 par son père près du tombeau des saints martyrs Félix et Régule, à Zurich..."

 

Le 18 mars 877, Berthe a donné par testament aux soeurs de son couvent l'ensemble de ses possessions alsaciennes ..."

 

* comte de Nordgau, père de Ste Richarde.

 

Kientzheim en Haute Alsace : Eugène Papirer : 1982.

Reproduction : Vues pittoresques des châteaux, monuments et sites pittoresques d'Alsace : le château de Kientzheim : Jacques Rothmuller 1850.

Dans son article dans Fédération des Sociétés d'Histoire d'Alsace, René Bornert, qui a dirigé l'ouvrage collectif les Monastères d'Alsace dit ceci :

 

- en 878 Charles le Gros institua son épouse Richarde comme abbesse laïque des abbayes de Säckingen et de Saints-Felix-et-Régule à Zurich, dont elle devait toucher les revenus à vie -

 

L'abbaye de Zurich, aussi appelée Fraumünster, qui a été fondée par Louis le Germanique, petit-fils de Charlemagne, a bénéficié de nombreuses donations de biens, y compris à Kientzheim. La colonge de Kientzheim a été reprise par l'abbaye cistercienne de Lucelle. Celle-ci était située à côté de la chapelle de Kientzheim.

 

 

Il est aussi à noter qu'une fontaine à la gloire de Sainte Richarde se trouve à côté du parvis de l'église de Sigolsheim et que la cathédrale de Zurich, aujourd'hui dédiée au culte réformé, a comme patrons Félix et Régule.

La Danse Macabre de Kientzheim

"...une Danse Macabre était peinte sur le mur de l'ancien cimetière, au sud de l'église, face à l'ossuaire démoli en 1863. Billing a vu cette Danse Macabre en 1782 et dit qu'elle passe pour un travail de Holbein. Nous ne pouvons plus en juger depuis qu'elle a été recouverte de chaux avant 1795 puis démolie vers 1806-1810.

 

Heureusement un manuscrit du XVIème siècle, publié avant sa destruction en 1944, décrit cette peinture, avec les textes des inscriptions de chaque scène, une date, 1517, et le nom de l'artiste : Dippel-Heintz. Vingt-huit scènes représentaient la Mort rencontrant successivement le prédicateur, le pape, l'empereur, le cardinal, l'impératrice, le roi, l'évêque, le duc, le comte et le chevalier, l'abbé, le cuirassier, le curé, le médecin, le moine, le maire, le magistrat municipal, l'écrivain public, la bourgeoise, l'ermite, l'usurier, l'artisan, le soldat, le jouveceau, la jeune fille, l'enfant, le fou, le messager.

 

On perçoit ainsi la force avec laquelle, à la fin du Moyen Age, l'obsession de la mort et la hantise du salut sont présentes au centre d'une petite ville du milieu rhénan..."

 

La chapelle Saint Félix et Sainte Régule et l'église paroissiale de Kientzheim : extrait du Congrès de la Société Française d'Archéologie : Christian Heck : 1982. 

 

"...Après la restauration de l'ancienne sacristie, datant de la fin du XIIème siècle, côté nord de l'église paroissiale, un groupe de jeunes réalisa en 1976, sous la direction de M. Gérard Ambroselli, une série de dessins reproduisant la ronde des tableaux de la Danse Macabre..."

 

La Danse Macabre de Kientzheim : André Herrscher: 1990.

Reproduction : la Danse Macabre de 1976 : extérieur, côté Nord de l'église Paroissiale.

Origine du pèlerinage de la chapelle de Saint Félix et de Sainte Régula

"...Le 3 août 1466 était un dimanche. Le lendemain, lundi 4 août, les mercenaires de Jean de Daun*, les gens d'armes de Kaysersberg, Turckheim et Munster cernaient le cimetière entouré de murs à Sigolsheim. Toute une partie de la journée, ils tentèrent de le prendre d'assaut pour finalement arriver à pénétrer dans l'église où ils mirent le feu afin de forcer les défenseurs à quitter le clocher pour se rendre. Le soir, la bande des mercenaires victorieux se dirigea avec 14 prisonniers vers Turckheim. Quant aux assiégeants, ils avaient perdu un homme, oroginaire de Blumenau en Suisse.

 

Lorsque les habitants de Sigolsheim réfugiés à Kientzheim, rentraient dans leur village ils trouvaient l'intérieur de leur église ravagé par le feu. Au milieu des débris encore fumants du mobilier, les deux sculptures de bois de la Sainte Vierge et de l'apôtre Saint Jean, placées sous la croix, étaient cependant restées intactes et sans dégât notoire.

 

Des gens pieux portaient ces statues à l'église Sainte Régule de Kientzheim, où survint dans le choeur de l'ancienne chapelle romane, un évènement méorable ; une multitude de témoins virent couler des larmes des yeux des deux statues..."

 

* sous-bailli de Haguenau.

Kientzheim en Haute-Alsace : Eugène Papirer 1982. 

 

"Au nom de Dieu. Ainsi soit-il.

Que par le présent acte il soit notifié et annoncé à tous ceux qui les présentes verront ou liront, qu'en l'an de grâce de N. S. J. C. 1466, au quatorzième cycle des indictions, jeudi avant le fête de Saint Laurent, le septième jour du mois d'Août, avant Vêpres, à deux heures de l'après-midi, sous le Pontificat de notre Saint Père le Pape Paul II, la deuxième année après le couronnement de Sa Sainteté ; les deux statuettes de Notre-Dame et de Saint Jean ont été trouvées dans l'église de Saint Félix et de Sainte Régula, dans la ville de Kientzheim, diocèse de Bâle, qui étaient placées sous le Christ, lorsqu'elles ont été transportées de l'église de Sigolsheim, à l'époque où le farouche comte Jean*, sous-sénéchal du Saint Empire en Alsace, a pillé, brûlé et dévasté les villes de Kaisersberg, Türckheim et Münster dans la vallée de Saint Grégoire, ainsi que l'église de Sigolsheim : qu'il soit également connu que je, soussigné notaire assermenté et bachelier en droit canon, ai avec les témoins probes, honnêtes et soussignés, vu clairement et ostensiblement pleurer les deux sus-dites statues, et que les larmes coulaient fraichement de leurs yeux sur les joues et jusqu'au col.

 

C'est pourquoi, je Jacques Mall, notaire impérial et assermenté, et bachelier en droit-canon, ai assigné et exhorté les témoins à déclarer exactement et fidèlement les circonstances du grand miracle qui a eu lieu, ce qu'ils ont fait et attesté sous la foi du serment : le tout s'est passé en la sus-dite ville de Kientzheim dans l'église dédiée à l'invocation de Saint Félix et de Sainte Régule, aux jour, heure, mois, an et sous le pontificat comme dit a été plus haut. A ce miracle et à la rédaction du présent acte ont été présents, savoir : Conrad Froeschesser, doyen à Sainte Croix, Thiébault Froeschesser, Michel ...."

 

* Jean de Lupfen.

Extrait de l'acte de constatation du miracle de Kientzheim : Récit de plus de cent quatre-vingt évènements miraculeux qui ont eu lieu au pèlerinage de Notre Dame de Kientzheim : Bernardin Buchinger abbé de Lucelle et de Maulbronn : traduit de l'allemand 1842.

Quand Mme Sans Gêne succombe à la tentation !

"...Un jour de juin, à Sigolsheim, près de Colmar, elle accepta de présider une fête de famille. Ses cousins d'Oderen avaient invité tous leurs intimes et quelques représentants du monde le plus distingué de la vallée. Mme Sans-Gêne mangea d'excellent appétit, selon son habitude, but largement de tous les vins. Mais, à mesure que les plats se succédaient, on remarqua, non sans étonnement, qu'elle regardait avec une sympathie croissante le verger qui, par la fenêtre, brillait si joli de soleil, de feuillages, de fruits nouveaux. Elle cessa de prendre part à la conversation, même de manger. Tout à coup, elle se leva, sans dire un mot, et sortit. Elle ne souffrait pas d'être contrariée dans ses caprices. Personne ne bougea. Pour l'attendre plus patiemment, les convives attaquèrent le dessert copieux, le clouclouf* traditionnel, le gâteaux à l'anis, etc.

 

Mme Sans-Gêne ne reparaissait plus. Un malaise la retenait peut-être loin de la table. Le maître de la maison, sa femme, les servantes, la cherchèrent en vain dans tous les appartements. Et là, ils trouvèrent Mme Sans-Gêne installée sur le grand cerisier, dont elle avait, pendant le repas, épié avec convoitise les cerises grasses et fraîches. D'abord, elle avait croqué les cerises qui pendaient à portée de sa main. Puis, excitée par son plaisir, elle avait, malgré ses parures, grimpé sur la première fourche des branches robustes. Maintenant, par plusieurs fois, elle portait les fruits à peine mûrs à sa bouche...."

 

*kougelhopf

La Revue Hebdomadaire : En Alsace : Georges Beaume : 1908.

 

Kientzheim : la retraite paisible de Schwendi

"...Les anciens remparts règnent encore tout autour de la ville : mais presque partout des maisons se sont servies du mur, s'y adossent, s'élevant d'un étage au-dessus, perçant des fenêtres là où étaient les meurtrières, les embrasures. Les quelques parties de ce mur restées libres, séparées des habitations par un sentier très étroit qui suit, parmi l'herbe et les ronces, la crête ruinée, ne montrent plus que des amas de pierres, restes informes des créneaux abattus, du parapet rasé.

 

Le fossé n'a pas disparu ; il est toujours large et profond. Mais le petit ruisseau qui le remplissait des eaux de la Weiss ne sert plus qu'à entretenir dans une humidité salutaire les légumes et les arbres fruitiers qui font à Kientzheim une pacifique ceinture de potagers et de vergers. C'est le gris, le calme, le silence d'une toute petite ville, et dans les rues, bordées de maisons propres de bourgeois aisés, aucune surprise ne vous attend. Un chat sort d'une porte, regarde, prend une direction et poursuit paisiblement son chemin.

 

Lazare de Schwendi, après son existence tumultueuse de batailles et d'aventures, a bien choisi le lieu de retraite où se remettre de ses longues fatigues. Dans sa tombe, autour de sa tombe, règne le repos profond que trouble à peine un cri d'enfant. Ce fut un rude homme, et la pierre sculptée, dressée dans l'église, qui le représente debout, vêtu de son armure sur son bâton de commandement, montre une robuste figure de guerrier.

 

La dynastie des Lüpfen, originaire de Souabe, avait été investie de la seigneurie de Kaysersberg en 1415. L'un d'eux, en 1433, entoura Kientzheim des fortifications dont on voit encore les restes, et, en 1563, ils cédèrent leurs droits à Lazare de Schwendi..."

 

Gazette des Beaux Arts : Un coin de la vieille Alsace : Frédéric Régamey 1859.

Armoiries de Schwendi : Mairie de Kientzheim. 

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