Description de la randonnée |
||
Départ |
Bernwiller : N83 : sortie Altkirch, se garer sur le parking devant l'église. |
|
Propriétés |
Distance : 89 km Dénivelé : 560 m Ravitaillement : Oltingue : Caveau du Musée 03 89 40 77 10 |
|
Remarques |
Randonnée à travers les beaux villages du Sundgau.
Une succession de bosses qui rend la sortie tout de même assez sportive. |
|
De Bernwiller rejoindre Balschwiller et la piste cyclable qui longe le canal du Rhône au Rhin jusqu'à Dannemarie.
Se diriger vers Manspach et traverser la succession de villages jusqu'à Seppois.
Aller à Mooslargue, Durlinsdorf, Ligsdorf, Raerdersdorf et Oltingue.
Revenir par Fislis, Jettingen, Hundsbach, Illfurth et Eglingen.
Les costumes du Sundgau
"Généralement le costume d'un peuple persiste à travers les âges dans les pays surtout où le progrès en toutes choses est lent à pénétrer. Le costume primitif de nos paysans du Sundgau, à la fois sévère et pittoresque, a duré sans modification jusqu'à la révolution de 1848, époque à laquelle les communications avec les populations urbaines sont devenues plus fréquentes et où la création des chemins de fer jointe à l'invasion des moeurs démocratiques ont porté un coup mortel aux usages séculaires.
Ce n'est point sans un bien vif regret que j'ai vu disparaître lentement, de 1830 à 1850, sur les marchés d'Altkirch, ces types aux nuances variées qui changeaient de couleur d'un canton à l'autre. C'est dans la vallée de Hundsbach que ces types se sont conservés le plus longtemps. C'était plaisir de voir défiler au champ de foire les maires de Wittersdorf, Emlingen, Schwoben, Tagsdorf, Francken, Hausgauen, Hundsbach, Jettingen et Michelbach, vêtus de leurs habits à basques et à poches profondes, en drap bleu clair, marron, vert clair, gris ou violet. Coiffés du tricorne en feutre à chenilles, le gilet rouge ou jaune tombant très bas sur la culotte courte retenue aux genoux par des boucles, la jambe moulée dans des bas blancs, et bien cambrée dans des souliers aux boucles d'argent.
Quels beaux gaillards et bien râblés ces représentants de la fortune territoriale dont les fils portaient la veste courte en treillis, le pantalon gris, le chapeau de paille noire ou la casquette ! Au moment de leur mariage seulement les jeunes se tranformaient, comme la chrysalide en papillon, laissant là leur sombre défroque pour revêtir le gai costume des hommes faits. Au milieu de ces échantillons pittoresques de notre population rurale circulaient, graves et solennels dans leur austérité sectaire, les anabaptistes assez nombreux alors dans l'arrondissement. Ils avaient, comme point de concentration, pour l'exercice de leur culte, la ferme du Birckenhof, (banlieue de Riespach) sur la route de Ferrette. Vêtus uniformément de drap gris assez grossier, ils portaient une veste courte sans basques, le pantalon tombant jusqu'à la cheville et, détail singulier, au lieu de boutons qu'ils considéraient comme objets de luxe, ils se contentaient d'agrafes pour fermert leurs gilets et leurs vestes. Ennemis du tricorne, ils avaient comme coiffure des petits chapeaux ronds et plats.
N'oublions pas de mentionner qu'à cette époque les paysans portaient couramment la blouse gauloise et le casque à mèche blanc ou rayé. C'était là surtout le costume des voituriers et des ouvriers. Cependant, dans le déshabillé de la maison, le père aimait à arborer le casque à mèche, sachant que le bonnet phrygien, bien campé sur l'occiput, lui donnait grand air.
Quant au costume féminin il était terne comme un ciel de pluie. On eût dit que les femmes cherchaient à s'effacer pour laisser tout l'avantage à leurs seigneurs et maîtres qui, comme les coqs de basse-cour, se détachaient sur le fond grisâtre de leurs compagnes. Les ménagères fabriquaient elles-même leurs vêtements en filant le chanvre auquel on faisiait subir une teinture avant de le donner au tisserand du village. En y ajoutant quelques écheveaux de laine rouge et bleue ou noire on faisait une cotonnade solide qui durait une génération. Les jeunes filles venaient au marché, coiffées d'un fichu rouge ou blanc, tandis que leurs mères portaient la Schulatte, bonnet à oreillères noué au bas du menton par un ruban de soie. En hiver elles se donnaient le luxe d'un capuchon en indienne ouatée et capitonnée, recouvrant les épaules et laissant retomber ses deux ailes sur la poitrine."
Charles Goutzwiller : Souvenirs d'Alsace 1898.
J. J. Henner : Christine Ditner : Musée J. J. Henner.
La malédiction des comtes de Ferrette et l'histoire d'une fausse confession
"... Dans le cours de l'année 1232, Henri de Thoun faisait une tournée épiscopale aux environs d'Altkirch. ... Frédéric, prévenu de son approche, le guettait du haut du château, et, cédant aux inspirations de son caractère violent, il fond sur lui avec ses chevaliers et hommes d'armes, s'empare de la personne du prélat et de toute sa suite, fait main-basse sur les effets précieux que renfermaient les voitures et abandonne le reste au pillage.
L'évêque, ses chanoines, ses vicaires, ses serviteurs sont emmenés prisonniers au château d'Altkirch. Là, sous la pression de la force, l'évêque renonce, par serment, aux prétentions qui faisaient l'objet du litige, confirme cette renonciation par un acte écrit et n'obtient sa liberté qu'en donnant des ôtages.
Cet acte de violence inouïe devait avoir un funeste contre-coup. Rentré à Bâle, l'évêque concerta sans différer, les mesures nécessaires pour obtenir une réparation éclatante.... "
Le jugement du forfait fut donc déféré à la justice landgraviale. Albert IV, comte de Habsbourg, père du fameux Rodolphe qui a rempli l'histoire de son nom, était alors investi des fonctions de landgrave de la Haute Alsace.... Son jugement lui fut dicté par le Chapitre de Bâle. Voici cette sentence rendue le 31 décembre 1232 à Meyenheim, lieu où se tenaient d'ordinaire les assises landgraviales :
...
d'abord, restitution de tous les effets pillés, soit en nature soit en valeur estimative ; ensuite humiliation publique du comte, de sa famille et de ses servants, par la terrible peine de l'Harnescar ;... restitution à l'évêque de la parole donnée pendant sa captivité ; abandon pur et simple par le comte à l'évêque des deux domaines litigieux et transmission de ceux-ci au comte à titre de fief oblat ; condition imposée au père d'amener son fils récalcitrant, ce Louis le Grimmel ou le Furieux, que l'histoire a faussement flétri du nom de parricide, à ratifier ces engagements ; sinon, excommunication et anathême sur la famille entière ; une amende dont le chiffre était laissé à la discrétion du doyen et du prévôt du Chapitre.
...
Un rude coup était porté à la puissance temporelle du Sundgau.
...
Louis refusa de souscrire aux conditions de l'arrêt. L'histoire ne dit rien de l'attitude d'Ulrich, second fils de Frédéric, dans cette circonstance solennelle et décisive. Caractère plus dissimulé, il se garda bien de manifester son sentiment et n'en couva pas moins un projet affreux ou le machiavélisme du but se trahit par les précautions prises pour cacher les moyens.
Vers la fin de l'année 1232, c'est-à-dire vers Pâques, suivant le système chronologique du moyen-âge, Frédéric mourut assassiné. L'opinion publique , prévenue contre Louis dont le caractère violent ne recherchait point la sympathie, l'accusa de parricide. Ulrich, qui convoitait la succession paternelle, était allé au-devant de l'opinion et avait tout fait pour l'accréditer.
...
Depuis six cents ans elle s'est plue à accoupler cette sombre épithète de Parricide au nom de Louis, comme un sanglant cachet sur son écusson nobilaire.
...
I y a quelques années, un de ces chercheurs infatigables qui passent leur vie à déchiffrer les manuscrits du moyen-âge, découvrit dans les archives de famille d'un ancien Bernardin de Lucelle un parchemin de petit format, muni du sceau d'Ulrich 1er, comte de Ferrette. C'était la confession de mort du comte, datée de la veille des calendes de février (31 janvier) 1275. Un remord tardif avait saisi Ulrich au moment où il allait rendre ses comptes à Dieu : il s'avoua l'auteur du parricide..."
D'après Charles Goutzwiller : Revue d'Alsace : Esquisses historiques de l'ancien comté de Ferrette 1853.
La confession d'Ulrich : Goutzwiller : Esquisses historiques de l'ancien comté de Ferrette 1853.
"...L'historien Auguste Quiquerez fabriqua au XIXème siècle, une fausse confession par laquelle Ulrich II, frère de Louis le Féroce, s'accusait du meurtre de son père ! Il fallut plus d'un siècle et la perspicacité de l'historien Christian Wilsdorf* pour dévoiler la supercherie ! ..."
* voir note sur l'assassinat du comte Frédéric II de Ferrette dans Histoire des Comtes de Ferrette : Christian Wilsdorf : 1991.
Si Ferrette m'était "comté" : Le comté de Ferrette au temps des comtes de Ferrette
(1125-1324) : Gabrielle Claerr-Stamm.
Écrire commentaire