Description de la randonnée |
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Départ | Altkirch, à proximité de l'Hôpital Saint-Morand. | |
Propriétés |
Distance : 90 km Dénivelé : 1170 m |
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Remarques |
Balade à travers le Sundgau avec en prime l'ascension de Mariastein et celle du Petit Kohlberg (très raide). Il y a deux petites incursions en Suisse.
Une randonnée à travers le Sundgau n'est pas de tout repos car la route est accidentée. |
Rejoindre Wittersdorf et Tagsdorf puis la D16 en direction de Hundsbach Jettingen et Fogensbourg.
Prendre la D 16 vers Hagenthal-le-Bas et rejoindre Leymen.
Monter à Mariastein par Bättwil (lieu de pélérinage en Suisse).
Redescendre sur Rodersdorf, Biederthal, Wolschwiller, Lutter, Raedersdorf et Ligsdorf.
Aller à Winkel et grimper au Petit Kohlberg.
Par les Verreries rejoindre Oberlarg et Courtavon.
Se diriger vers Pfetterhouse , Seppois le Bas, Largitzen, Hirtzbach et Altkirch.
Louis-Philippe de passage à Altkirch en 1831
"...Les voitures du roi avaient pris le faubourg d'Huningue et vinrent s'arrêter en face des collégiens en rang qui saluèrent Louis-Philippe d'un formidable "Vive le roi !". Le landau découvert où il se trouvait avec ses trois fils était traîné par quatre chevaux, précédé d'un piqueur à cheval, portant une longue dague et suivi de deux autres voitures renfermant le personnel de service et les bagages.
Du reste, aucun autre cortège militaire que le service d'honneur de la gendarmerie. Le roi était en uniforme de lieutenant-général ; ses fils portaient la tenue des régiments dont ils étaient officiers. On voit combien tout cela était simple, peu décoratif, le roi tenant à se montrer à ses sujets sans l'appareil éblouissant de la royauté de droit divin.
Ce fut alors un spectacle étrange. L'abbé Loetscher, notre principal, était, ainsi que nos autres professeurs, en habit noir, culottes courtes et bas de soie. Il alla saluer le roi à sa descente de voiture et, de sa voix de stentor, lui adressa un discours pathétique. Louis-Philippe, légèrement préoccupé de cette réception extra-parlementaire, semblait se dire : "Mais où sont donc les autorités constituées ?" lorsque le Sous-Préfet, le Tribunal en robe, le Corps municipal et tous les fonctionnaires accoururent essouflés, haletants, ruisselants, rendus et un peu honteux d'avoir été prévenus par le principal du collège. La musique jouait la Marseillaise ; nous continuions à crier sans trève : "Vive le roi !".
Après les discours et les présentations, le roi passa en revue la garde nationale. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque en passant devant la compagnie d'Hirtzbach, il vit sortir du rang Monsieur de Reinach, le pair de France, qui vint lui présenter les armes sous la forme d'un simple fusil de munition. Il était en redingote longue et en chapeau haute-forme, avec le sabre et la giberne, tenue militaire ultra-fantaisiste. Scène de vaudeville, si l'on veut, mais qui, dans sa simplicité patriarcale, ne manqua point d'impressionner l'assistance. De là le roi et ses fils se rendirent à l'hôtel de la Sous-Préfecture où eut lieu la réception des autorités de l'arrondissement.
Après quelques instants de repos, le roi pria le maire, M. Pflieger, de lui procurer des chevaux pour lui et ses fils, désirant faire à cheval le trajet d'Altkirch à Dannemarie. Les propriétaires de chevaux, immédiatement prévenus, amenèrent ce qu'ils avaient de mieux dans leurs écuries. Le roi choisit pour lui un cheval blanc assez efflanqué appartenant à un maquignon nommé Wolff. Au moment de monter en selle les jeunes princes nous firent de la main de gracieux signes d'adieu...."
Charles Goutzwiller : A travers le passé. Souvenirs d'Alsace, portraits, paysages 1898
Louis Philippe : portait de Winterhalter
L'invasion des Suédois et la révolte des paysans du Sundgau
"Pendant la guerre de Trente ans, Altkirch fut pris plusieurs fois d'assaut par les Suédois ; la première fois en 1632 elle fut saccagée et son château qui jusqu'alors avait résisté à toutes les attaques ennemies, fut complètement démantelé.
Fatigués du joug que l'armée suédoise faisait peser sur eux, les paysans du Sundgau se levèrent en masse et résolurent de massacrer les garnisons que l'ennemi avait laissé dans les villes de la Haute-Alsace ; ils se réunirent au nombre de 400 hommes et marchèrent d'abord sur Ferrette dont la faible garnison était hors d'état de leur résister. Le lieutenant-colonel d'Erlach* qui commandait la place fut précipité du haut du château, après avoir vu égorger tous ses soldats ; ce n'était là que le premier acte d'un horrible drame ; pour assouvir leur soif de vengeance, ils coupèrent en morceaux le cadavre du malheureux officier et promenèrent en triomphe ses restes mutilés.
Arrivés à Altkirch ils se rendirent maître de la ville, et montrèrent ces trophées sanglants à un officier du nom de Chaumare qu'ils firent prisonnier en le menaçant d'un pareil sort ; ils y tuèrent 24 cavaliers et plussieurs soldats suédois. Mais le moment de l'expiation de tarda point à arriver. Le commandant Harpf, cantonné à Hésingue, livra bataille aux insurgés et leur tua mille hommes. Blotzheim, où un grand nombre d'entr'eux s'étaient retranchés fut livré aux flammes. Le Rheingraf Othon-Louis était arrivé sur ces entrefaites avec de nouvelles troupes : il rencontra à Dannemarie 1500 paysans armés et les massacra jusqu'au dernier dans le cimetière où ils avaient pris position...."
* Hartmann d'Erlach (lieutenant-colonel au service des suédois).
Revue d'Alsace 111 : Notice historique sur la ville d'Altkirch : Ch. Goutzwiller 1850
"... La chronique rapporte d'horribles détails. Erlach aurait été assommé à coups de haches et de sabres ; pendant qu'il était en train de mourir, on lui aurait coupé le nez, les oreilles, les mains et les pieds et, après avoir traîné son cadavre mutilé, on l'aurait jeté dans une fosse à fumier. Le jeune neveu du colonel, un étudiant bâlois âgé de 18 ans et qui se trouvait en visite à Ferrette, ce jour là, fut jeté par la fenêtre dans la cour du château, puis torturé et mutilé.
Dans le cloître de la cathédrale de Bâle, se trouve une pierre funéraire rappelant la mort des deux Erlach avec la mention :
Ici sont enterrés le très noble et sévère Hartmann d'Erlach, ci-devant lieutenant -colonel de l'honorable couronne de Suède, 36 ans, et Burkard d'Erlach, âgé de 18 ans, assommés tous deux à Ferrette par de furieux et meurtriers paysans le 25 janvier 1633
..."
La Guerre de Trente Ans dans la région frontalière : Lucien Kiechel : Bulletin de la Société d'Histoire de Huningue et du canton 1969.
"Les paysans se retirèrent dans le village de Blotzheim où ils furent bientôt investis par deux compagnies de cavalerie suédoise qui les poursuivaient. Ils virent bien qu'ils étaient perdus, mais ne voulurent pourtant pas se rendre. On leur envoya quatorze cavaliers avec un trompette, pour traiter avec eux. Les paysans n'entendant plus que la voix du désespoir, massacrèrent les quinze Suédois et contraignirent le colonel Harpf à n'avoir aucune pitié d'eux. Il mit le feu aux quatre coins du village, le réduisit en cendres avec une bonne partie de ces malheureux, tailla le reste en pièces, à l'exception de quelques uns qui trouvèrent le moyen d'éviter le fer et la flamme.
On compte qu'en deux jours il y eut plus de 2000 morts. Neuf cent furent fait prisonniers et conduits à Landser où on les massacra sans pitié. L'endroit où ce massacre eut lieu s'appelle encore de nos jours le Kuttelrausgrab*. Le rhingrave Othon-Louis était à Strasbourg lorsqu'on lui annonça le soulèvement des paysans du Sundgau. Il accourut aussitôt, amenant avec lui des troupes aguerries, bien décidées à ne faire aucun quartier. A la nouvelle de la marche du rhingrave, le comte Montecuculli quitta Belfort avec sa cavalerie et se retira le plus vite qu'il pût à Brisach. - Arrivés à Dannemarie, Les Suédois rencontrèrent une troupe de paysans armés. Ces malheureux étaient retranchés dans le cimetière. Il y furent forcés et 1600 furent passés au fil de l'épée, à l'exception d'un enfant de 8 à 9 ans."
* fossé au tripes : plusieurs auteurs, dont J. B. Ellerbach, pensent que le nom de Kuttelrausgraben est légendaire.
H. Bardy : Revue d'Alsace 1853
Portrait : Gustave Adolphe II de Jakob Elbfas
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