Description de la randonnée |
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Départ | ||
Propriétés |
Distance : 13 km Dénivelé : 600 m Restauration : Hotel Restaurant Au Soleil à Wettolsheim Carte IGN : 3718 OT |
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Remarques |
Une autre façon d'atteindre ce belvédère qu'est le château du Hohlandsbourg.
Au sommet de l'Ehrbergkopf on domine le Pflixbourg et l'entrée de la vallée de Munster. |
Par la route des 5 Châteaux, rejoindre le chalet du CV de Wintzenheim.
Suivre le sentier (losange rouge puis rectangle jaune blanc jaune) qui mène au rocher de l'Ehrbergkopf et rejoint le GR (rectangle jaune) qui mène au Hohlandsbourg.
Poursuivre sur ce GR jusqu'au lieu-dit Repos des chasseurs puis, quitter ce GR pour descendre sur Sainte Gertrude (croix jaune) et sur Wettolsheim (croix rouge).
Revenir par le Hengst à la Chapelle des Bois (chemins viticoles non balisé).
Par le sentier (croix bleu) descendre sur Wintzenheim avant de prendre à gauche le sentier (triangle rouge qui mène au point de départ en passant par le Katzenwald.
La Seigneurie du Hohlandsbourg
" ...Le centre de la Seigneurie de Hohlandsbourg était Kientzheim, plus que le château même qui domine Wintzenheim et les environs immédiats de Colmar. Cette seigneurie se trouvait parmi les plus anciennes possessions des Habsbourg en Haute-Alsace. D’après l’urbaire habsbourgeois de 1303 ; elle comprenait Wintzenheim, Ingersheim, Niedermorschwihr (en partie), Katzenthal, une partie d’Ammerschwihr, Sigolslieim et Kientzheim.
Mais les Habsbourg, souvent à court d’argent, donnèrent la seigneurie en gage, au XIVe siècle aux seigneurs de Ribeaupierre, puis aux comtes de Lupfen, landgraves de Stühlingen (dans la Forêt-Noire orientale) qui la gardèrent jusqu’à la fin du XVe siècle. Ces comtes firent de Kientzheim, village très ancien nommé dès la fin du IXe siècle, le centre de la seigneurie (1415), l’entourèrent de murs vers 1430, et obtinrent du souverain en 1460 le droit de marché. De cette façon la localité devint ville (Statt Kiinsen 1465, oppidum Küensheim 1470).
Au XVIe siècle (1563), la seigneurie parvint au baron Lazare de Schwendi, ce général impérial qui avait lutté en Hongrie contre les Turcs et qui s’était emparé de la ville de Tokay (1565). Ayant pris sa retraite, il s’occupa d’une façon intense de ses propriétés, et, selon la tradition, il
aurait importé en Alsace le raisin de Tokay qui cependant n’est signalé dans les documents alsaciens qu’au XVIIIe siècle.
Au XVIIe siècle, Louis XIV donna la seigneurie à son général, le baron de Montclar, qui d’une main énergique avait pacifié le pays et qui devint gouverneur militaire de l’Alsace (1680). Lui aussi s’occupa beaucoup de ses domaines, et il créa une pépinière célèbre. Après sa mort, en
1690, la seigneurie fut donnée par le roi à la ville de Colmar qui la garda jusqu’à la Révolution... "
Extrait de Annuaire de la Société Historique et Littéraire de Colmar 1970 : L. Sittler
Photo : le Hohlandsbourg B. Meistermann
Tout savoir sur la Chapelle des Bois
Cette Chapelle a été construite par l'abbé Charles Stupfel de 1900 à 1905 avec l'aide de paroissiens de Wintzenheim. Sur son emplacement nous pouvons aussi apercevoir des oratoires en forme de grottes et un autel devant une grande croix. Un peu plus bas, dans la vallée du Baerenthal, le promeneur peut découvrir une grande statue de Saint Joseph.
Nous devons à Guy Franck de Wintzenheim, ancien archiviste de la Chambre de Commerce de Colmar, un résumé complet des informations sur ce lieu insolite, sur le site :
http://wintzenheim.paroisse.free.fr/ChapelleBois/14_Energie/energie.htm
Carte postale : Archives départementales du Haut-Rhin : la statue de Saint Joseph au Baerenthal.
Funérailles juives à Wintzenheim
"Devant eux marchait le Schamess*. Après avoir introduit le triste cortège, il le fit ranger en face de la planche sur laquelle gisait le mort ; puis il invita la famille à faire son devoir.
Alors, ces malheureux se penchèrent ; l'un après l'autre, vers la planche, et, soulevant le drap qui recouvrait le mort, prirent dans leurs mains ses pieds glacés ; d'une voix étouffée par les larmes, ils balbutièrent la formule prescrite et conjurèrent le défunt de leur pardonner dans l'éternité, si jamais ils l'avaient offensé sur cette terre.
Puis on cloua provisoirement la bière et le défunt suivi de nous tous, fut porté au cimetière.
Chez les juifs, contrairement à ce qui se passe ailleurs, dans les funérailles, rien n'est donné à l'extérieur, à la pompe : là, pas de chants ni de services funèbres ; une simplicité qui serait triviale si elle n'était l'expression de la douleur la plus vive et la plus vraie : quatre hommes choisis par le sort dans une société religieuse de l'endroit, et coiffés seulement, pour toute toilette, d'un chapeau rond, portèrent sur leurs épaules un cercueil en bois blanc, non raboté et couvert d'un drap noir. Suivait immédiatement le père du mort, appuyé sur deux amis et chancelant de douleur. La mère et ses deux filles n'accompagnèrent le défunt que jusqu'au seuil. On les ramena évanouies. Venaient ensuite, pêle mêle, sans garder de rang, dans leurs habits de tous les jours, tous ceux qui faisaient partie du convoi, c'est-à-dire presque tous les israélites de Wintzenheim.
On traversa le village dans toute sa longueur, le champ du repos se trouvant situé à l'autre bout.. Les passants s'arrêtaient silencieux et respectueux.
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On n'entendait que le bruit de nos pas, interrompu, tantôt par la voix solennelle du Schamess, demandant l'aumône pour les pauvres, tantôt par un clapotement d'eau jetée sur le pavé. Dans chaque maison juive placée sur notre chemin, on versait l'eau renfermée dans tous les vaisseaux de l'habitation ; car cette eau était doublement profanée, et par le passage d'un cadavre, et par les gouttes de sang qu'y pouvait avoir laissé tomber, en essuyant la lame de son glaive libérateur, l'Ange de la mort, planant depuis la veille sur le village.
A l'entrée du cimetière s'élève une maisonnette, dite maison de purification. On y déposa le mort pour procéder à sa dernière toilette. Conformément aux rites sacrés, il fut lavé avec de l'eau tiède ; on peigna ses cheveux, on lui coupa les ongles, on le revêtit ensuite de son linceul ; on lui posa sur les épaules une sorte d'écharpe appelée thaleth, dont les extrémités venaient s'entrelacer dans les doigts de manière à faire figurer à chaque main les trois lettres hébraïques, sin, daled, yad, exprimant le nom sacré de l'Eternel, le Dieu des vivants et des morts.
Cependant des aumônes abondantes étaient, au nom du parness***, distribuées aux pauvres assis çà et là sur les tombeaux et le rabbin haranguait l'assemblée. Quand on eut fermé le cercueil et qu'on l'eut descendu dans la tombe, le Schamess alla quérir le malheureux Marem**. C'était à lui que revenait le triste privilège de jeter les premières pelletées de terre sur son enfant. On quitta l'enclos sacré. Les assistants regagnèrent le hameau, non sans avoir arraché le long du cimetière où elles poussent en toute saison, des poignées d'herbes sauvages qu'ils jetèrent pardessus leur tête en signe de désespoir.
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Scènes de la vie juive en Alsace : Léopold Kompert, traduit par Daniel Stauben : 1860.
* le bedeau
** père du défunt
*** président de la communauté
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