Description de la randonnée |
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Départ | Guebwiller : parking de la gare | |
Propriétés |
Distance : 15 km Dénivelé : entre 600 et 700 m Restauration : Autres points de ravitaillement : Carte IGN : 3719 OT |
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Remarques |
Une belle randonnée dans la vallée de Guebwiller, berceau des Schlumberger, avec la possibilité de longer les carrières de grès de Buhl et de Guebwiller.
Vues sur le massif du Grand Ballon et la vallée du Florival.
Randonnée à faire par temps de canicule car elle se déroule essentiellement en forêt. |
Se garer sur le parking situé derrière la gare de Guebwiller.
Rejoindre la rue principale, puis le cimetière militaire pour atteindre le lieu-dit Bildstoeckle (disque jaune).
Rejoindre le col de Peternit (rectangle rouge blanc rouge).
Descendre sur Saint Barnabé (disque jaune).
Un chemin horizontal nous conduit à Buhl.
Traverser Buhl pour atteindre le départ du sentier des carrières (circulaire rouge).
Suivre ce sentier jusqu'à la Croix des Missions en s'efforçant de rester au pied des carrières (circulaire rouge disque jaune).
Descendre sur Guebwiller
Le bleu de Deck
"L'une de ses ambitions était de retrouver les colorations des faïences persanes. Il se procura un carreau persan, l'étudia, reconnut l'émail, fit des essais. Après des années de lutte contre les hasards du feu, de recherches incessantes, de travail opiniâtre, il reconquit toutes les couleurs de la céramique persane. Son bleu couleur turquoise, qui est appelé bleu de Deck, a pris rang parmi les couleurs classiques. A partir de cette époque, l'ancien ouvrier poêlier fut en proie à la passion de la céramique. Il fit sa première apparition en public à l'exposition de 1861, où il présenta en vrac un ensemble d'oeuvres étonnant de richesse et de variété : des plats, des vases, des jardinières, ornés avec un art exquis et revêtus des plus admirables couleurs. Il reçut une médaille d'argent et depuis tout changea dans la vie de Deck : la période des tribulations était finie, celle des dédommagements et du triomphe commençait."
Biographies alsaciennes avec portraits en photographie 1887-1888.
Le Kitterlé
"Il y avait autrefois à Guebwiller un homme qui s'appelait Kuter, mais qui, à raison de sa petite taille, était communément appelé Küterlé. Il était pauvre, mais intelligent et laborieux, et d'une constance à toute épreuve. Vigneron de son état, mais n'ayant que peu de vignes à cultiver, il avait entrepris, en dépit du roc et des railleries, de défricher cette région de broussailles que formait alors le Haut-Sehring. Bien des gens riaient de ce petit homme qu'ils apercevaient là-haut, toujours supendu à ses rochers, et ceux qui ne riaient pas haussaient les épaules : les plus charitables le plaignaient.
Mais Kuter n'était pas homme à se rebuter pour des rires et des dires, et quand on avait bien ri, il n'en retournait qu'avec plus d'ardeur à son travail. Le roc fendu, brisé, lui fournissait du moellon pour ses murs ; puis avec la terre extraite, amassée, rapportée, une terrasse après l'autre se formait, se nivelait, se plantait de vignes, et d'étage en étage, de rempart en rempart le jeune plant, faisant comme un siège en règle, montait, montait toujours et arrivait enfin jusqu'au haut de la montagne.
Le camp romain était pris d'assaut !
"Voyons maintenant ce que cela produira !" se dirent alors les rieurs ; mais déjà ils ne riaient plus. C'était, en effet, une vigne de la plus belle apparence, un plant de la plus belle venue, et le soleil semblait regarder cette côte avec des yeux d'amour, à l'envi du planteur. On attendit donc, et après quelques années d'attente, le Küterlé produit enfin son cru, en concurrence avec celui des autres côtes. Il y avait là d'illustres champions, le bouillant Kessler, l'ardent Wanne, le généreux Sehring surtout, sans parler des autres. Mais voilà que, tout bien pesé, dégusté, comparé, on fut unanime à proclamer que le dernier venu méritait de figurer au premier rang."
Abbé Charles Braun : Légendes du Florival 1866.
Le Kitterlé : Panoramio : Herbiezare.
Brigitte et les Armagnacs
"En 1444, des bandes armées venant de France, envahirent l'Alsace et prirent de nombreuses villes. Elles portaient le nom d'Armagnacs, terme dérivé du nom de leur chef, le comte d'Armagnac. Le peuple changea ce nom en celui d'"Arme Gecken" qui veux dire pauvres gueux. Ils furent aussi appelés les écorcheurs, nom qu'ils méritaient bien, car ils se distinguaient par des actes d'une cruauté inouïe : ils pillaient et dévastaient villes et villages, torturant et tuant les habitants.
C'est ainsi qu'une bande arriva à Guebwiller le jour de la fête de Saint Valentin, le 14 février, à trois heures du matin. Approchant en grand secret des murailles, elle réussit à y accrocher des échelles et à escalader le rempart ; mais, par mégarde, les pillards firent tomber de grosses pierres, amassées là pour les jeter sur les ennemis. Le bruit de leur chute éveilla le garde de nuit.
Une jeune fille nommée Brigitte Schick qui, par hasard, veillait encore, alluma des bottes de paille et les lança contre les assaillants. L'alarme fut ainsi donnée ; la population accourut en toute hâte et put repousser les envahisseurs. Depuis ce temps, la fête de la Saint Valentin est célébrée avec solennité à Guebwiller. On montre encore dans l'église les échelles que l'ennemi dut abandonner."
Récits historiques et légendaires d'Alsace : Robert Wolf 1922.
Eglise Saint Léger : Rémi Stosskopf.
"...les assaillants approchent des murs de la ville sans trop de précautions, disposent des échelles mais éveillent l'attention des veilleurs. Les pillars trouvèrent leur salut dans la fuite ; l'on fit quelques prisonniers. Ceux-ci attestèrent le miracle : ils avaient vu apparaître la Sainte Vierge et Saint Valentin au moment où ils s'apprêtaient à escalader la muraille et avaient été pris de frayeur.
Les bourgeois conservèrent précieusement les échelles que les Armagnacs avaient abandonné dans leur fuite....Le récit de ce glorieux fait d'armes gonflé d'un souffle épique a été intégralement reproduit par Jean Stoltz qui y a ajouté l'épisode de Brigitte Schick, la vaillante Guebwilleroise qui avait repoussé les Armagnacs en projetant sur eux de la paille enflammée..."
Recherches sur la puissance temporelle de l'abbaye de Murbach : Georges Bischoff : 1975.
A propos du col de Peternit
Après avoir eu connaissance de la charte de l'abbé Conrad de Stauffenberg*, concédant à la ville de Guebwiller, en 1314, les forêts situées des deux côtés de la ville et d'une rotule** du même siècle, déterminant les limites de la banlieue de Buhl, l'abbé Charles Braun conclut :
"Dans ces deux passages le mot Peternit est traduit d'une manière différente. Le premier traduit : "où l'on descend de St-Pierre vers Zell" ;
l'autre dit : "jusqu'au col de St-Pierre" ; mais ils s'accordent à donner le nom de Saint Pierre à la montagne.
Il y a tout lieu de croire, d'après cela, qu'il existait autrefois une chapelle sur cette montagne, chapelle dédiée à Saint Pierre, mais délaissée ensuite pour l'église paroissiale de Rimbach-Zell, dont Saint Pierre est encore le patron. Avant la construction de l'église actuelle en 1850, il ne restait plus de l'église primitive qu'un clocher roman, contemporain peut-être du vénérable tilleul qui ombrage encore la place."
* abbé de Murbach
** règlement
Légendes du Florival : Charles Braun 1866
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