Description de la randonnée |
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Départ |
Ammerschwihr parking près de l'Obertor |
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Propriétés |
Distance : 12 km Dénivelé : 150 m Restauration : Kientzheim Carte IGN : 3718 OT |
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Remarques |
Une promenade touristique pour partir à la découverte des villages viticoles du Val de Weiss et de leur passé riche et tumultueux.
Si Kaysersberg est classé, à juste titre, parmi les villages préférés des français, notre coup de coeur va à Kientzheim, village à l'écart du flux touristique, mais qui dispose d'un héritage historique remarquable.
Le parcours se déroule sur chemins forestiers et viticoles et sur routes goudronnées ou pavées. |
Parking situé à proximité de la porte Haute (Obertor) d'Ammerschwihr et de la chapelle Saint-Wendelin.
Descendre et suivre la rue du Sandbach pour traverser le Walbach et suivre la petite route balisée Disque Bleu qui s'enfonce dans le vignoble avant de se transformer en chemin et de pénétrer dans la forêt.
A la première et à la deuxième fourche, serrer à droite.
A la troisième fourche, quitter le chemin qui descend directement sur la route du Bonhomme et remonter légèrement pour passer derrière la chapelle Saint-Wolfgang avant de rejoindre cette route.
Traverser prudemment la route du Bonhomme, toujours très fréquentée, suivre la rue de l'ancienne gare et remonter à gauche la rue du Général De Gaulle.
Traverser Kaysersberg, en profitant de l'occasion pour visiter l'église Sainte-Croix et rejoindre le pont sur la Weiss avec vue sur la chapelle de l'Oberhof.
Ne pas traverser le pont et s'engouffrer dans la rue des Forgerons jusqu'à l'escalier qui mène au château.
Monter au château et profiter de la vue sur la ville et la vallée.
Par le chemin viticole du bas, à proximité du donjon, se diriger vers Kientzheim. Ce chemin qui longe les courbes de niveau débouche sur une petite route goudronnée qui permet d'atteindre la porte Haute (Obertor) du village de Kientzheim et son char, mémorial qui rappelle la Libération de la poche de Colmar.
Ne pas pénétrer dans le village mais rejoindre sur la gauche le sentier des remparts.
Suivre ce sentier qui fait le tour des remparts jusqu'à la Chapelle Saint-Félix et Sainte-Régule qui mérite vraiment une visite. Un passage permet de traverser le fossé pour rejoindre la chapelle.
Par le rue de la Chapelle, rejoindre le château Lupfen-Schwendi aujourd'hui siège de la confrérie de Saint-Etienne.
Remonter la Grand Rue et à la hauteur de la rue des Tonneliers obliquer à gauche dans la rue Golbery et passer devant l'entrée du château des Ifs. Un sentier au bout de la propriété permet de longer à droite le canal de déviation de la Weiss. Rejoindre la Grand Rue par la rue des Bains.
Remonter la Grand Rue et rejoindre le château de Reichenstein et la porte Haute.
Par le sentier des remparts pris à l'aller rejoindre la petite route qui mène à Riquewihr. Monter cette route à gauvhe et prendre à droite le premier chemin viticole qui rejoint un autre chemin qui mène, à droite, au village de Sigolsheim en passant par l'Oberhof, ancien couvent des Capucins puis des Clarisses.
Descendre sur Sigolsheim, visiter l'église néo-romane dédiée à Saint Pierre et à Saint Paul.
Traverser la route D28 qui mène à Kaysersberg et rejoindre la Weiss. Longer la Weiss jusqu'à la rue des Marguerites.
Suivre la rue des Marguerites et tourner à droite pour rejoindre la route qui mène d'Ammerschwihr à Kientzheim.
Tourner à droite, puis à gauche, traverser la Walbach et par la rue Mourier rejoindre le cimetière.
Traverser la D415 au feu et par le chemin des remparts d'Ammerschwihr rejoindre la porte Haute de la ville.
Parking de l'Obertor.
Le château de Reichenstein
"Deux châteaux se dressent comme des sentinelles aux portes de la cité. Si celui situé à l'entrée de la ville, transformé et habité au XVIème siècle par le baron Lazare de Schwendi, est le siège de la confrérie de Saint-Etienne, celui construit à l'ouest a été aménagé en restaurant et salle de fête communale.
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Après avoir appartenu durant la période du Saint-Empire, entre-autres, au duc Henri de Wurtemberg et à Wolf-Bastien de Reichentein, bailli de la seigneurie du Hohlandsberg et époux, en seconde noces, de Cordule de Schwendi, le château passa après la guerre de Trente -Ans à Jean de Boisgautier, capitaine réformé du régiment étranger de Linck.
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Plusieurs membres de la famille de Boisgautier devaient occuper aux XVIIème et XVIIIème siècles d'importantes charges au Conseil Souverain d'Alsace.
Jean-Antoine fut en 1677, doyen des conseillers ... Une de ses filles, Marie-Julienne épousa en 1682, Jean-François Dietremann, écuyer. Il était né à Vic-sur-Seille, en Lorraine, comme quatrième enfant de Didier Dietremann, avocat au parlement de Metz et de son épouse, Claude Feriet. Dès 1682, Jean-François Dietremann fut nommé conseiller au Conseil Souverain d'Alsace....
D'après étude historique : annuaire de la Société d'Histoire de la vallée de la Weiss : A. Herscher 1985.
Reproduction : Allège de l'oriel aux armes de Reichenstein-Baerenfels.
"En 1350, la seigneurie du Hohlandsberg passa, en tant que fief de l'archiduc Albert d'Autriche, aux mains du chevalier Ulmann de Ferrette. L'ensemble des possessions fut engagé en 1363 à la famille Ribeaupierre.
Par le mariage de Herzlaude de Ribeaupierre avec Jean de Lupfen, comte de Stuhlingen, la seigneurie parvint en 1400 à ce dernier. Ce n'est qu'à partir de cette date que nous connaissons les noms des baillis représentant le seigneur et qui résidaient à Kientzheim. Les archives nous tranmettent successivement les noms de Burchart de Rischbach, Hans Hoffmann, Hans Probst, Conrad de Rockenbach, Hans Koch et Wolf-Bastian de Reichenstein.
En 1489, la propriété passa aux mains des comtes de Wurtemberg, seigneurs de Riquewihr. Il s'agissait d'un placement d'argent dans une seigneurie voisine. Il est fort probable que les deux baillis, de Rockenbach et Koch avaient moyennant bail, leur résidence au château.
Wolf-Bastian de Reichenstein était le dernier bailli des comptes de Lupfen et le premier du baron Lazare de Schwendi...
Les de Reichenstein apparaissent dès le milieu du XIVème siècle à Kientzheim..En seconde noce, W-B de Reichenstein épousa Cordula de Schwendi, fille de Guillaume de Schwendi et cousin de Lazare de Schwendi...
Après le décès de W-B de Reichenstein le château de la Porte-Haute passa à ses héritiers...
Vers la fin du XVIIème siècle, la propriété kientzheimoise fut achetée par la famille Boisgauthier venue dès 1675 de Touraine.
Au cours des dernières décennies, le château de Reichenstein changea plusieurs fois de propriétaire. Il parvint successivement aux Oswald-Krick, puis au sieur Eugène Ley avant de devenir propriété du baron de Turckheim. Sérieusement endommagé au cours de combats à l'entrée de la vallée de la Weiss (1944), le château fut acquis par la ville de Kientzheim...''
Annuaire de la Société d'Histoire de la Vallée de la Weiss 1998 : André Herscher.
NB : Le conseil municipal de Kientzheim décida de vendre le château en 2005 à un homme d'affaires (M. Ghulam Mirany) pour 900 000 euros, somme réemployée dans la construction d'une salle polyvalente.
Le château des Ifs
"La demeure des Richen von Coensheim date du 13ème siècle. Elle fut acquise, avant 1570, par la famille du futur bailli, Frédéric de Kageneck, qui fit construire en 1577 la tourelle d'escalier.
Après la guerre de Trente ans, la propriété fut acquise par une famille de magistrats, les Scheppelin auxquels succédèrent, en 1730, le procureur Valentin Neef, le chevalier d'Olry puis la famille Goetz.
C'est au 18e siècle, à une date indéterminée, que le corps de logis fut reconstruit ou plus vraisemblablement mis au goût du jour. Au début du 19e siècle, Georges Joseph de Golbéry devenu propriétaire fit ajouter sur la porte de la tourelle et sur la porte vers le jardin ses armoiries.
Depuis 1900, la demeure, dite petit château ou château des Ifs, appartient à la famille Schwartz. Papirer signale une salle des chasseurs lambrissée qui aurait été installée par Jean Frédéric de Kageneck en 1585. "
D'après Ministère de la Culture : Base Mérimée.
Petite histoire de l'Oberhof
A l'origine ce serait une cour domaniale dont la donation au monastère d'Ebersmünster a été confirmée par Charlemagne. Cette possession deviendra bien national à la révolution et sera attribuée à Jean-Jacques Rapinat de Colmar qui en fera une résidence privée.
Rapinat devint avocat au Conseil Souverain en 1770 et épousa les idées de la Révolution. Il est nommé en 1797 commissaire d'Helvétie chargé d'organiser les finances du pays. Cette fonction lui a permis de s'enrichir et, rappelé en France, il entre dans le barreau sous l'empire et est nommé en 1805 conseiller à la Cour Impériale.
En 1791 il fit l'acquisition de l'Oberhof et de son domaine, vendus alors comme bien national, pour la somme de 64000 livres. Il décède à l'Oberhof en 1817. Son épouse, Charlotte Mouhat était la sœur de Marie-Anne Mouhat, la femme de Jean-François Reubell, député de la Convention et président du Directoire. D'après Félix Schaedelin, Barras, par galanterie, comparera un soir Marie-Anne Mouhat à la Marianne de la République et dira :
« de vos deux prénoms nous en formerons un seul Marianne, il est simple, il est bref, il aurait plu à Jean-Jacques Rousseau, et il sied à la République autant qu'il sied à vous-même »*.
Cette histoire semble toutefois relever plutôt de la légende.
Madeleine Charlotte Mouhat, fille du couple Rapinat Mouhat vendit l'Oberhof en 1836 au chanoine André Raess originaire de Sigolsheim futur coadjuteur puis évêque de Strasbourg et député au Reichstag. A sa mort, et selon sa volonté, ce bien est légué à l'épiscopat de Strasbourg qui va y installer une communauté de Capucins.
En 1950 les Capucins seront remplacés par des Clarisses qui quitteront le lieu en 2009. Après une période d'abandon ce lieu est en train de faire l'objet d'une opération immobilière : le clos des Clarisses.
BM
* Annuaire de la Société d'Histoire et Littéraire de Colmar 1963 : Félix Schaedelin.
Reproduction : l'Oberhof en hiver : BNU Strasbourg 1910
Les de Golbery
« … la famille vint s'établir en France à la suite de Henriette de France (1609-1669), fille de Louis XIII et épouse de Charles I Stuart lorsqu'en 1649 elle fut chassée du trône et dut chercher refuge auprès de son neveu Louis XIV. …
Sylvain Golbery (1664-1738) vint en Alsace, attaché au service du cardinal Egon de Furstenberg, évêque de Strasbourg. Il acquit plus tard la charge de conservateur et inspecteur général des eaux et forêts à Rouffach … En 1774 il vendit sa charge et obtint du roi l'agrément pour celle d'un greffier auprès du Conseil Souverain d'Alsace, fonction qu'il occupa jusqu'en 1734.
Il se retira à Rouffach où il possédait un fort bel hôtel et prit comme retraite une charge de receveur des finances et conseiller en la chambre des comptes de Saverne … il fut renversé et écrasé par une voiture chargée de foins, sous le porche de son propre immeuble le 17 février 1738. Lui et sa femme furent enterrés dans l'église des Récollets à Rouffach. …
Son fils aîné, Louis-Charles Golbery fut substitut du procureur général puis greffier en chef et enfin écuyer, officier en la chancellerie près du Conseil Souverain d'Alsace. Il hérita de la maison de son père à Rouffach. En 1748, il vendit l'immeuble à une dame noble qui à son tour le légua à la ville de Rouffach à la charge de l'entretenir à perpétuité comme école de filles dirigée par des religieuses de la congrégation des sœurs de la Providence.
Il acheta en 1750 à Colmar , dans la rue des Blés (rue Chauffour), plusieurs vieilles bâtisses, les fit démolir et construisit sur l'emplacement un fort bel immeuble … Ayant enfouit toute sa fortune, il vendit la propriété à François-Henri de Boug, premier président du Conseil Souverain d'Alsace. Sur la fin de sa vie, étant veuf, il embrassa l'état ecclésiastique et mourut comme prêtre à Rouffach le 23 août 1781.
Son fils cadet, Jean-André Golbery, membre du Conseil Souverain, quitta Rouffach et acheta à Colmar une maison située dans la Grand-rue. Il décéda en 1769 et sa pierre tombale fut par la suite transférée et emmurée dans le mur Ouest du cimetière de Kientzheim. Il épousa Marie Hélène Gross et eut trois fils et deux filles. L’aîné, Georges Joseph, succéda à son père au Conseil Souverain et épousa Marie Catherine de Muller. Il eurent deux fils : Marie François Joseph et Marie Philippe Aimé.
Georges Joseph fit partie de l'assemblée de la noblesse des districts réunis de Colmar et de Sélestat pour la préparation des États Généraux. Bientôt les événements politiques qui s'accomplissaient exercèrent leur influence sur son sort. Il perdit sa charge à la suite de la suppression des parlements et tâcha de vivre aussi ignoré qu'il put pendant les orages de la Révolution. Malgré tout, il fut gardé sous surveillance, incarcéré à Belfort et transporté à Langres. Libéré, il resta quelque temps dans le canton de Bâle en Suisse avant de passer la fin de cette période difficile à Colmar. Dans les premières années du Directoire il fut nommé Directeur des Domaines à Coblence en Rhénanie. En 1811... il devint conseiller à la cour de Colmar. Il se retira vers la fin de sa vie dans la propriété acquise entre temps à Kientzheim.
Le plus illustre de la famille est son second fils, Marie Philippe Aimé. Après des études à Paris il fut nommé avocat au barreau de Colmar et devint par la suite Procureur Général près de la cour royale de Besançon et élu membre du Conseil Général du Haut-Rhin et député. Il est aussi connu pour ses travaux d'historien et d'archéologue... »
D'après Annuaire d'histoire de la Vallée de la Weiss : André Herscher 1987