Description de la randonnée |
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Départ |
Griesbach au Val : rue de la Gare |
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Propriétés |
Distance : 14 km Dénivelé : 500 m Restauration : Grand Hôtel Carte IGN : 3718 OT - 3719 OT |
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Remarques |
Un parcours pittoresque et varié sur les hauteurs de Munster avec la découverte de la Terrasse Napoléon et des ruines du Schwartzenbourg.
Certaines portions ne sont pas balisées. |
Pénétrer dans le vallon de Mittelbach (rue de Mittelbach) et contourner le Koepferer pour rejoindre le chemin (triangle rouge) qui conduit à la Terrasse Napoléon et en contrebas à la ruine du Schwartzenbourg.
Revenir à la Terrasse Napoléon pour se diriger (triangle bleu) vers Eschbach au Val.
Après le Centre la Chouette, un chemin puis un sentier permettent de rejoindre Munster en contournant le Dumbuhlkopf.
Après avoir traversé le parc Albert Schweitzer, se diriger vers le cimetière par le chemin du Heidenbach, puis Kalbach et Gunsbach.
Par un sentier pittoresque (circuit de l'Eau), traverser Gunsbach et la D 417 pour rejoindre Griesbach au Val.
L'odyssée de Neptune
"... Les Français ayant résolu d'élever un monument à la mémoire de Desaix dans l'Ile du Rhin, chargèrent Ohmacht de ce travail. Cet artiste vint alors avec toute sa famille se fixer à Strasbourg, qui est devenue sa ville natale adoptive.
Il exécuta le jugement de Pâris, groupe de quatre figures de grandeur naturelle, qui orne le jardin royal à Munich, et deux bustes de dimensions colossales, représentant Jean Holbein et Steinbach ; ils font partie du musée du roi de Bavière. Nous citerons parmi les ouvrages les plus remarquables d'Ohmacht, Neptune assis sur un rocher, le tombeau du professeur Oberlin, une Vénus en marbre blanc achetée par un portugais à Paris pour la somme de 30 000 francs, une Flore, la Charité et l'Innocence pour l'église protestante de Carlsruhe, où elles sont placées à gauche et à droite de la chaire. Il fit également un Christ pout cette église...."
L'Artiste : Album du salon de 1842.
"...Schulmeister qui était grand admirateur de la sculpture, demande à Ohmacht différentes statues pour orner le parc ; entre autres un Neptune colossal qu'il destinait à être placé sur une petite île, au milieu de l'étang de la Meinau. En 1810, il commanda deux statues de marbre destinées au grand salon. Cette commande dépassa en valeur toutes les précédentes. C'étaient Vénus et Flore, deux statues dans lesquelles l'artiste mit toute son âme ...."
... Dans les premières campagnes d'Allemagne, Charles Schulmeister était premier espion de l'empereur Napoléon et a rendu de si grands services qu'il a gagné 40 000 francs de rente.
... C'est ainsi qu'en 1806, après les campagnes d'Austerlitz et de Iéna, Charles Schulmeister put acheter le domaine de la Canardière (Entenfang) à Strasbourg, situé près du Rhin Tortu...domaine sur lequel il fit construire le somptueux château de la Meinau* entièrement détruit en 1873.
*D'après Frédéric Piton, le nom de Meinau est utilisé la première fois par Charles Schulmeister qui qualifiait son domaine de "meine Aue" (mon pré) ; une légende rapportée dans l'ouvrage d'Abel Douay et Gérard Hertault (Schulmeister 2011) précise que quand quelqu'un lui demandait où s'arrêtait sa propriété il répondait "elle s'arrête là où mes yeux (mein Aug) portent.
Patrimoine dans les quartiers : la Meinau : Marie Hélène Lauer 21 avril 2012.
"... Situés dans le parc Schweitzer, deux griffons et deux sphinx en grès rose se font face à quelques cent mètres. Ces sculptures proviennent de l'ancienne propriété qtrasbourgeoise de Charles Schulmeister (1770-1853), fidèle espion de Napoléon 1er et sont dus au talent du sculpteur Landelin Ohmacht (1760-1834)
Après la chute de l'empire en 1815, Frédéric Hartmann-Metzger, fils aîné de André Hartmann, a acheté les griffons et sphinx et les a fait mettre à leur emplacement actuel.
Une statue de Neptune, le dieu de la mer, se trouve installée au bord de l'étang du parc de la Fecht. Oeuvre du sculpteur Landelin Ohmacht, elle provient égalemment de l'ancienne propriété Schulmeister à Strasbourg..."
Munster et son Abbaye
"...Quelques moines pénétrèrent dans ce vallon, vers 633, et y construisirent des cellules avec des branches d'arbres couvertes de chaume. Ils y vécurent dans la pauvreté et le travail, dispersés dans les forêts, sous la direction d'Oswald, qui mourut en 642. Réunis, en 660, par l'abbé Colduin, ils habitèrent un petit monastère sur le confluent des deux rivières de la vallée, ce qui lui fit donner le nom de monasterium ad Confluentes. Childeric II, roi d'Austrasie, dota l'abbaye et lui céda plusieurs domaines royaux.
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La réputation de la nouvelle abbaye était telle, qu'on s'empressa bientôt d'en tirer les évêques de Strasbourg, du diocèse desquels elle dépendait. On en compte six qui en sortirent : Ansoalde, Juste II, Maximin II, Heddon, Remi et Rachion. Dans le fragment d'une histoire manuscrite de l'abbaye, cité par Dom Calmet, on lit qu'on conservait alors à Munster la couronne royale de Dagobert, que ce prince en mourant donna à l'abbaye, avec son sceptre et son épée, ainsi que le privilège de la faire porter par l'abbé, lorsqu'il officierait solennellement. On ignore si c'est Dagobert II ou Dagobert III qui fit cette largesse à l'abbaye.
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Au dernier siècle, Léopold Durand, auteur de plusieurs ouvrages mathématiques, y brilla par son savoir : il mourut en 1749. L'illustre Dom Calmet a été sous-prieur de l'abbaye : il en a composé une histoire. Dom Milliau, savant bibliothécaire, mérite aussi d'être cité avec éloge.
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Dom Sinsart, né à Sedan en 1696, bénédictin de la congrégation de St. Vannes, devint abbé de Munster en 1745.
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L'abbé Frédéric céda, en 1235, à l'empereur Frédéric II, tous les droits que son monastère avait excercés jusqu'alors sur les deux tiers de la vallée, en vertu de donations que plusieurs monarques lui avaient faites. Le même fonda, en 1237, l'église collégiale de Colmar.
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Lors des troubles de la Réforme, cette abbaye fut témoin d'un scandale sur lequel gémirent longtemps les religieux. Burcard Nagel, qui en était abbé en 1536, donna sa démission, se retira à Mulhouse, embrassa le calvinisme et se maria. Cet exemple produisit les plus funestes effets dans toute la vallée. A mesure que les catholiques apostasièrent, les protestants devinrent plus insolents et exigèrent une église, ce qui occasionna des désordres et des excès qui furent commis de part et d'autre.
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En 1569, Henri d'Istett, nommé nouvellement abbé de Munster, y fit son entrée à la tête d'une trentaine de cavaliers et de nobles, et s'empara par la force de l'église paroissiale le 20 novembre. Il resta en possession de cette église jusqu'au 8 décembre ou le magistrat la fit rouvrir et y rétablit le culte protestant.
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Ces différents ne furent terminés qu'en 1575, par le baron de Schwendi.
Histoire des Saints d'Alsace : abbé Hunckler 1837.
"...Wilfrid fit trois voyages à Rome - une carrière à la fois monastique et épiscopale - il fut abbé de Ripon avant de devenir évêque d'York -, Une entreprise missionnaire en Frise selon une méthode "grégorienne", voilà autant de traits qui rapprochent Wilfrid de Grégoire. En plus, un discours devant des évêques qui lui étaient hostiles, il se fit gloire d'être un disciple de saint Grégoire et d'avoir introduit la Règle de saint Benoit en Nortthumbrie.
Ne serait-ce pas lui qui aurait imposé un premier groupe de moines irlandais ou iro-mérovingiens à la Confluence des deux Fecht, le patronage de Saint Grégoire, le culte de saint Oswald, roi de Nothumbrie et la Règle de Saint Benoit ?..."
Les origines de l'Abbaye de Munster : historiographie et Hagiographie : René Bornert : Institut d'Histoire d'Alsace 2012.
"... Je n'ai vu qu'en passant l'abbé de Munster* ; il est occupé à Colmar ; il m'a paru fort aimable. Il a tué du monde, il a fait l'amour, il est poli, il a de l'esprit, il est riche, il ne lui manque rien ... "
* Benoît Jean-François Sinsart.
Voltaire : Lettre à Mme de Lutzelbourg du 24 octobre 1753.
Blason de la Ville de Munster.
La couronne, le sceptre et l'épée
"De tous les trésors de l'abbaye Saint-Grégoire de Munster, la couronne du roi Dagobert, son sceptre et son épée comptent, de loin, parmi les plus prestigieux.. En 1704, dom Augustin Calmet, le plus érudit des bénédictins de l'époque, entreprend une description minutieuse de la couronne. Il en reproduit même un dessin à la plume dans le manuscrit de Saint-Dié de son Histoire de l'abbaye de Munster.
La couronne constitue, on s'en doute, à la fois l'emblème et la fierté de la communauté bénédictine du lieu, ainsi qu'un ornement de choix pour l'abbé, exhibé en particulier lors d'une installation abbatiale, ainsi que le sceptre et l'épée...."
La croix et la couronne - Une abbaye bénédictine au Val Saint-Grégoire : Claude Muller : Institut d'Histoire d'Alsace : 2012.
L'abbaye de Munster : à la veille de la Révolution : Hans Matter Annuaire de la Société d'Histoire du Val et de la Ville de Munster 1927.
Le lion de pierre
"... Je näher dem Kloster, desto ärmer der Bauer" (plus il es prêt du couvent, plus le paysan est pauvre). Habiter la vallée de Munster au Moyen-Âge, c'est être soumis à la puissance de l'abbaye qui s'est installée à la confluence des deux Fecht autour de 660.
Dès lors, les intérêts divergent entre des habitants désireux de jouir des ressources des deux vallées dans le but de survivre et une communauté monastique soucieuse de préserver ses avantages pour garantir une relative opulence.
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Le XVIème siècle semble marquer une apogée dans ce conflit avec l'instauration de la Réforme qui mène à de véritables affrontements entre l'abbaye et la communauté d'habitants. Le traité de Schwendi de 1575 consacre le retournement du rapport de force et apaise la vallée jusqu'à l'arrivée des Français au XVIIème siècle.
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L'Empereur demande à Lazare Schwendi et au conseil d'Haguenau, tous deux favorables à une politique de concorde, d'arbitrer cette affaire.
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Le traité de Kientzheim, signé dans le château de Lazare Schwendi le 19 mars 1575 constitue un tournant majeur dans l'histoire de la vallée de Munster. Il ne traite pas seulement de la discorde religieuse, mais il essait de solder tous les conflits entre les deux parties constituées de la communauté d'habitants et de l'abbaye. A travers son étude, il convient d'apprécier la politique menée par Lazare Schwendi pour tenter de mettre fin à plusieurs siècles de tensions dans la vallée de Munster...
Le traité de Kientzheim a connu une réception diverse. L'abbaye ne l'a pas accepté et a tenté par la suite un procès en cassation, tandis que la communauté d'habitants de Munster a construit un lion de pierre tenant une pièce à chaque patte et comportant les armoiries de Munster sur la fontaine du marché pour célébrer leur victoire face à l'abbaye ..."
Le traité de Kientzheim de 1575 : Vincent Fellmann : Institut d'Histoire d'Alsace 2012.
"Inutile d'insister sur le fait que les habitants ne portaient pas les moines du monastère dans leur cœur. Mais cette aversion ne se manifestait pas tant que ceux-ci restaient dans l'enceinte de l'abbaye ; nulle inimitié ou haine si ce n'est de temps à autre un gag comme celui qui va suivre. En 1550 les bourgeois de Munster bâtirent l'Hôtel de ville encore visible aujourd'hui que l'on nommait la « Herrenstube ». 5 ans plus tard, en 1555, ils érigèrent sur la place qui sépare la mairie de l'abbaye, une fontaine. Pour remplacer la décoration qui représentait une crosse les citoyens se souvenaient que dans l'armurerie traînait la statue d'un lion en pierre qui se dressait debout et tenait un bouclier dans sa patte ; leurs ancêtres l'avaient dérobé lors d'une expédition contre un château-fort. Rapidement, on alla chercher le lion et le placer sur la fontaine. Mais ces citoyens audacieux, avec méchanceté, tournèrent la face avec la crinière en direction de la mairie et l'arrière-train en direction de l'abbaye. Les moines furent pronfondémment affectés par la position irrespectueuse de ce lion et se plaignèrent, en vain, auprès du Conseil. Un poète de la vallée, Jean Bresch, a relaté l'histoire de ce lion ; voici quelques vers :
Der Löw'im Glanzeschimer
Blieb steh'n, wie sich's versteht
Und hat dem Kloster immer
Die Fersen auch gedreht
Le lion qui miroite au soleil resta bien entendu debout et pour toujours montra au monastère ses talons..."
D'après Julius Rathgeber : extrait de Münster im Gregorienthal 1874.
Le lion de la fontaine de la place du marché de Munster : Wernain S. : 2007.
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