De Steinbach à Thann

Silberthal - Chapelle Sainte Thérèse - Waldkapelle - Ihlersthal - Engelbourg - Thann - Rangen - Bruderthal - Hirnlestein - Silberthal

Description de la randonnée
Départ 

Steinbach : Silberthal, parking à

proximité de l'aire de loisirs.

Propriétés 

Distance : 13 km

Dénivelé : 600 m

Restauration : Hôtel de France à Thann.

Carte IGN : IGN 3620 ET

Remarques

Une promenade variée à travers vignes

et forêts avec de belles vues sur Thann

et sa vallée.

 

L'occasion aussi de découvrir les vestiges

de l'Engelbourg, la splendeur de la

collégiale St Thiébault et les mythiques

coteaux du Rangen.

Se garer à proximité de l'aire de loisirs de Steinbach située au fond de la vallée du Silberthal.

 

Un sentier (circulaire bleu) permet d'atteindre la chapelle Ste Thérèse en passant à proximité des mines de plomb argentifère du Silberthal.

 

Se diriger d'abord vers le Hirnlestein puis, vers la Waldkapelle (triangle jaune) en passant par le col de l'Amselkopf.

 

Descendre sur Thann en prenant le sentier (rectangle rouge blanc rouge) qui passe par l'Ihlersthal.

 

Monter à l'Engelbourg pour profiter de la belle vue sur Thann et sa collégiale.

 

Différentes options peuvent être prises pour le retour. Pour notre part part, nous avons choisi d'emprunter le chemin Montaigne (non balisé) qui traverse le Rangen en passant par la chapelle Saint Urbain.

 

Le chemin ensuite s'élève pour atteindre la forêt et redescendre sur un premier vallon au-dessus de Vieux Thann. Remonter quelque peu, puis, prendre à droite le chemin (non balisé) qui contourne le Kirchberg pour atteindre le Bruderthal.

 

Rejoindre le chemin forestier en contrebas (croix bleue) qui s'enfonce dans la vallée en passant par les étangs de pêche. Un sentier (croix bleue) s'élève vers le Hirnlestein qui offre une belle vue sur l'agglomération de Cernay et la plaine d'Alsace.

 

Se diriger d'abord vers Steinbach puis, prendre à gauche le sentier qui descend sur le Silberthal.

 

De Steinbach à Thann.kmz
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De Steinbach à Thann.kmz
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Querelle autour d'un droit de péage

"...Au point de vue de la géographie historique, la vallée, le chapitre de Saint-Amarin y compris, faisait partie de la seigneurie de l'illustre abbaye princière de Murbach

 

Quand à l'issue de la vallée, elle appartenait au comte de Ferrette, un des barons alsaciens, dont la seigneurie occupait l'angle sud-ouest de la province. Vieux-Thann était dominé par un château dont l'emplacementest encore reconnaissable au lieu-dit Roll au-dessus du Drachenfels : un promontoire rocheux séparé de la montagne par une gorge taillée de main d'homme. C'est là que résidait un des avoués du comte de Ferrette.

 

Lorsque vers 1220, la voie longeant la Thur s'ouvrit au grand commerce international, la vallée devint immédiatement l'enjeu d'une lutte politique serrée. Le péage de Thann est qualifié d'"optimum" par un chroniqueur contemporain. Pour le surveiller, le comte de Ferrette fit construire un nouveau château...

 

Fait important, ce nouveau château s'élève non pas au-dessus de Vieux-Thann, mais à 1.5 km à l'ouest de là, à l'endroit où les montagnes, bordant des deux côtés la vallée, semblent vouloir ses rejoindre comme les pinces d'une tenaille...

 

L'abbé qui gouvernait Murbach en ces temps, Hughes de Rothenburg, était un homme actif et capable. Il ne pouvait assister passivement à l'enrichissement de son voisin, le comte de Ferrette. le trafic passait également à travers le territoire de l'abbaye et l'abbé entendait bien en profiter...

 

Une occasion de présenta en 1228 quand Frédéric II, excommunié, partait pour la croisade. Bien peu de ses sujets allemands l'accompagnaient. L'un d'eux fut l'abbé de Murbach et à l'arrivée à Saint-Jean-d'Acre, il se fit payer sa fidélité par l'octroi du droit de lever un péage dans la vallée de Saint-Amarin...

 

On devine la colère des Ferrette, possesseurs du péage de Thann, à cette nouvelle. Deux péages sur une même route, à quelques kilomètres de distance l'un de l'autre, étaient de trop....les Ferrette décidèrent de s'opposer à la création du nouveau péage...."

 

Bulletin philologique et historique 1967 : Dans la vallée de la Thur aux XIIIème et XIVème siècles : Christian Wilsdorf.

 

Petite histoire de l'Engelbourg

" ...Le château de Thann, appelé encore Engelbourg, avait été construit par les comtes de Ferrette. A l'origine c'était un alleu qui ne fut offert qu'en 1251 à l'évêque de Bâle avec retour en fief à Ulrich de Ferrette. La fille du dernier comte de Ferrette, Jeanne, qui avait épousé Albert d'Autriche, en hérita en 1347 et depuis ce moment le château et la seigneurie appartinrent à la maison de Habsbourg. Ruiné pendant la guerre de Trente ans, il fut donné à Mazarin et passa à sa mort aux ducs de Valentinois jusqu'à la Révolution. Il est aujourd'hui complètement en ruine. Le donjon, qui a été renversé si bizarrement, présente l'aspect d'un trou rond, appelé par les gens du pays « l'oeil de la sorcière », car les sorcières ont joué un grand rôle dans l'histoire de la ville... "

 

Revue d'Alsace 1873 : les origines deThann : Xavier Mossmann.

 

" ...Un profond changement allait bouleverser en 1469 les conditions politiques du landgraviat de Haute-Alsace. Le duc Sigismond d'Autriche engageait le landgraviat au duc Charles le Téméraire pour 50000 florins rhénans.... Le 13 mai 1470, Pierre de Hagenbach prenait possession du château qu'il trouva dans un incroyable état de délabrement...

 

Il se mit à restaurer et à rendre habitable le château qui devint sa résidence préférée... Mais c'est que cette forteresse avait maintenant besoin d'un entretien continuel, qui coûtait pas mal d'argent, et comme les finances du grand bailli connaissaient de bien mauvais jours, il lui fallait trouver de l'argent en levant des impôts nouveaux. Il imposa la taxe dite « du mauvais denier » qui frappait la consommation de vin...Thann, Ensisheim et Brisach se révoltèrent...

 

Pierre de Hagenbach ordonna qu'une trentaine d'otages soient décapités sur la place publique. Finalement, il se contenta de faire exécuter les quatre principaux meneurs, les autres pouvant payer de fortes rançons. Toute la population fut ensuite désarmée et l'on exposa les dépouilles des quatre suppliciés sur la place du marché pendant plusieurs jours.... ...le duc de Bourgogne, visitant ses nouveaux domaines, fut l'hôte de Pierre de Hagenbach à Engelsbourg où il demeura pendant deux jours avant de rejoindre Dijon..."  

 

Extrait de Châteaux des Vosges et du Jura alsacien : Trendel et Ulrich 1969.

Reproduction : évocation de Thann au XVIIème siècle : Frédéric Emile Simon 1805 1886.

 

"...le perfide Poncet* fit venir des environs les mineurs et les artificiers de Giromany pour faire sauter l'édifice. Ils s'y prirent à trois fois : avec la première mine s'effondra une maison avec sa dépendance. Avec la seconde, vacilla le Heydenturm - la Tour des Païens - qui fut quelque peu soulevée. Avec la troisième, la tour se coucha lentement, puis se désagrégea en de nombreuses parcelles, comme on peut le voir encore à ce jour..."

 

* Petro Poncet, intendant et ennemi de Mazarin. 

Heurs et Malheurs d'une ville et d'une province (1516-1700) selon les chroniques de Malachie Tschamser Père Gardien des Fransiscains de Thann : Paul Weiss : janvier 2000.

 

 

La renommée du Rangen

" ...et vinsmes à Tane, quatre lieues. Première ville d'Allemagne, sujette à l'Empereur, très belle. Lendemein au matin, trouvames une belle et grande plene flanquée à main gauche de coutaus pleins de vignes, les plus belles et les mieux cultivées, et en telle estandue, que les Guascons qui estoint là, disoint n'en avoir jamais veu tant de suite. Les vandanges se faisoint lors.... "

 

Journal de voyage de Michel de Montaigne en Italie, par la Suisse et l'Allemagne en 1580 et 1581. Nouvelle édition 1889.

 

" ...Im Rangenwein zu Dann, da steckt der heilig S. Rango, der nimpt den Rang und ringt so lang, bis er einen rängt un brängt unter die Bänk.. "

 

Gargantua : Johannes Fischart : 1575.

 

" ... Sébastien Brant (1458-1522), humaniste et écrivain satirique strasbourgeois, est à l'origine d'une légende sur le passage d'Hercule en Alsace : «  Lors d'une tournée oenologique en Europe, ce dieu vêtu d'une peau de lion et armé de sa massue s'est arrêté à l'auberge « Zum Wilden Mann » à Colmar. Il y gouta le vin de Riquewihr qu'il trouva bon, mais bien plat. Réclamant un vin plus corsé, l'aubergiste lui proposa alors du vin du Rangen. Hercule le trouva si extraordinairement bon qu'il en but trois bouteilles et dit :

 

Das ist ein Schluk Potz Element,

Wie der in Kehl und Magen brennt !

Herr Wirt, ich sag's auf meine Ehr,

Ich fand noch keinen Wein so schwehr !

 

Ce vin qui fit son admiration, lui coupa genoux et mollets. Après un sommeil réparateur , au réveil, pris de panique au souvenir du vin du Rangen, il partit à toute jambe, oubliant la massue qu'il avait toujours à ses côtés. Il ne revint plus jamais la chercher tant il craignait la force du vin du Rangen. Depuis lors, cette massue, symbole du pouvoir, figure en bonne place dans les armoiries de Colmar... "

 

Dossier de presse : le clos de la ville de Thann : office du tourisme de la ville de Thann.

 

" ... II n'y a plus, aujourd'hui, un seul viticulteur à Thann. La résurrection du Rangen est venue d'ailleurs, du centre du vignoble alsacien. Mais il aura fallu attendre plus de cent ans pour qu'elle se produise. Léonard Humbrecht, l'un des pioniers des «Grands Crus d'Alsace», sera le premier, autour de 1980, à prendre conscience, depuis sa base de Turckheim, de la valeur du patrimoine enfoui dans le Rangen. «Ce terroir excitait ma curiosité, raconte-t-il, je me disais : si les vieux se sont donné tant de peine à travailler ces pentes hostiles, et que leurs vins étaient réputés, c'est qu'il y a un secret !

 

Le secret était simple : il fallait réapprendre à travailler. Au cours des décennies nous étions devenus des bêtes assoiffées de quantité…. il fallait traiter la vigne comme nos ancêtres l'avaient fait, sans la forcer, sans être pressé de vendanger». L'intuition de L. Humbrecht, sera récompensée par delà les espérances. «Le Rangen est devenu l'une des locomotives qui tirent les vins d'Alsace vers la plus haute qualité», opine Serge Dubs. «  D'autres vignerons-récoltants ont pris leur bâton de pèlerin pour participer à la renaissance de «la montagne magique» : Bruno Hertz d'Eguisheim d'abord, puis Bernard et Robert Schoffit de Colmar ensuite. Les trois propriétaires-viticulteurs du Grand Cru contribuent, chacun à leur manière, à effacer les erreurs du passé, en restaurant la célébrité du «Rangenwein»..."

 

Les grands crus d'Alsace : Comité Interprofessionel des vins d'Alsace.

Reproduction : le Rangen et la vallée de Thur avec la chapelle Saint Urbain et au fond l'Engelbourg et le Thannerhubel.

Le mines du Silberthal

"...Les premières traces, dans les archives, des mines de Steinbach remontent au XVème siècle, mais il est possible qu'il y a eu des travaux antérieurs. Au XVème et au XVIème siècle le bailliage de Cernay avait sous sa dépendance le village de Steinbach ainsi que les mines, (mines où l'on exploitait le plomb et l'argent ainsi que le fer et le cuivre), mais ce sont des mineurs venus des districts miniers d'Europe Centrale qui travaillent dans ces exploitations et qui appliquent leurs connaissances dans le domaine du travail minier (exhaure, traitement du minerai), ce qui permet de reprendre des travaux plus anciens.

 

A partir du du milieu du XVIème siècle et jusqu'à la guerre de Trente Ans (1618-1648), l'activité fut intense dans toutes les mines vosgiennes. A cette époque les mines de Steinbach passèrent sous le contrôle de l'administration des mines de Giromagny. De 1612 à 1633 la mine Saint Nicolas est citée comme la plus productive de Steinbach et elle livrait un minerai en plomb et en argent de très bonne qualité : 45 à 64 livres de plomb et 1/2 à 1 loth d'argent (0.03% à 0.06%) par quintal de minerai.

 

Le minerai était enrichi sur place puis transporté par chars à boeufs jusqu'à Giromagny, où le plomb servait à la séparation de l'argent. La guerre de Trente Ans (1618-1648) fut une période noire pour l'Alsace et bien sûr pour les travaux miniers qui furent détruits par les occupants suédois sous les ordres de Bernard Saxe Weimar (1633).

 

Les mines de Steinbach n'échappèrent pas à ces destructions. Par la suite les exploitations furent précaires jusqu'en 1695 où les Mazarin, propriétaires de nombreuses mines dans les Vosges du Sud (depuis 1659), firent reprendre l'exploitation de la mine St Nicolas..."

 

NB: l'exploitation a été abandonnée vers 1750.

 

D'après le site Kalitroc.com.

 

 

Dorothée de Thann et la Madone du Bourgmestre

" … Le jour de Pentecôte 1513, Dorothée (Kannengiesser) épouse un excellent parti : le réputé et respectable bourgmestre de Bâle Jacques Meyer. Elle entre ainsi dans la haute bourgeoisie bâloise. Deux fils et une fille viendront réjouir leur foyer.

Dorothée partage la foi catholique très militante de son mari, qui, lui, affiche son hostilité foncière au mouvement réformé. En 1526, Jacques Meyer fait exécuter par Holbein le Jeune, (1497-1545), un portrait de famille : "la Madone du Bourgmestre"... "

 

Heurs et Malheurs d'une ville et d'une province (1516-1700) selon les chroniques de Malachie Tschamser Père Gardien des Fransiscains de Thann : Paul Weiss : janvier 2000.

 

"Le milliardaire des vis achète la plus chère des madones*

 

Le collectionneur Reinhold Würth a acheté la "Madone de Darmstadt" pour une somme estimée à environ 50 millions d'euros ce qui constitue la deuxième acquisition de tableaux de maîtres anciens la plus chères de tous les temps. Seul le "Massacre des Innocents" de Rubens a été plus cher..."

 

* le tableau est désormais visible à la Johaniterkirche de Schwäbisch Hall

 

Die Welt : Peter Dittmar 14 juillet 2011.

 

Portrait de Dorothée Kannengiesser : Holbein le Jeune : Kunstmuseum Basel.

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