Au pays des Mille Etangs

Le Monthury - La Goutte du Frêne - La Ronde Noie - Beulotte Saint Laurent - La Grande Rocholle - Le Monthury

Description de la randonnée
Départ 

Le Monthury : à Servance, prendre

la direction Les Evaudois, Le Monthury. 

Propriétés

Distance : 11 km

Dénivelé : 210 m

Restauration : Chez Gaby,

Beulotte Saint Laurent

(repas campagnard).

L'auberge des Mille Etangs.

Carte IGN : 3520 ET

Remarques

Laissez-vous séduire par la magie de

l'eau et promenez-vous à travers forêts

et pâturages, à proximité des étangs,

sur les hauteurs de Servance.

 

Le circuit est bien fléché (petit poisson).

Se diriger vers Beulotte Saint Laurent en passant par la Goutte du Frêne et revenir par la Grande et la Petite Rocholle.

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L'intransigeance de Saint Colomban

"...Il était né en 540, non en Gaule, mais en Irlande, dans le pays de Leinster ; il fit ses études ecclésiastiques, et devint moine dans le monastère de Benchor, situé au nord de l’Irlande, dans l’Ulster. Ce qu’il avait à faire comme moine, et en Irlande, ne suffit pas à son activité ; et en 585, déjà âgé de quarante cinq ans, il passa en France avec douze moines de son monastère, dans le seul but de la parcourir et d’y prêcher. Il prêche en effet, en voyageant de l’0uest à l'est, avec un succès prodigieux, attirant partout le concours du peuple et l'attention des grands.

 

Peu après son arrivée en Bourgogne le roi Gontran le conjura d’y rester. Il s'établît au milieu des montagnes des Vosges, et y fonda un monastère. Au bout de très peu de temps, en 590, le nombre croissant de ses disciples et l'affluence du peuple le forcèrent de chercher un lieu plus vaste et plus accessible; il descendit au pied des montagnes, et y fonda le monastère de Luxeuil, qui devint bientôt très considérable. Les succès de saint Colomban étaient moins paisibles que ceux de saint Césaire: ils étaient accompagnés de résistance et de trouble : il prêchait la réforme des mœurs, le zèle de la foi, sans tenir compte d’aucune considération, d’aucune circonstance, se brouillant avec les princes, avec les évêques, jetant de tous côtés le feu divin, sans s’inquiéter, de l'incendie. Aussi son influence, qu'il exerçait à très-bonne intention, était incertaine, inégale, et sans cesse troublée. En 6o2,il se prit de querelle avec les évêques des environs, sur le jour de la célébration de la Pâque, et ne voulant se plier en rien aux usages locaux, il s’en fit des ennemis.

Vers 609, un violent orage s’éleva contre lui à la cour du roi de Bourgogne,Théodoric II, et avec son énergie accoutumée, il aima mieux abandonner son monastère que faiblir un moment.

Frédégaire nous a conservé avec détail le récit de ce débat ; permettez-moi de vous le lire en entier, le caractère et la situation du missionnaire y sont fortement empreints.

 

"La quatorzième année du règne de Théodoric, la réputation de saint Colomban s’était accrue dans les cités et dans toutes les provinces de la Gaule et de la Germanie. Il était tellement célèbre et vénéré de tous, que le roi Théodoric se rendait souvent auprès de lui à Luxeuil pour lui demander avec humilité la faveur de ses prières. Comme il y allait très souvent, l'homme du Dieu commença il le tancer ; lui demandant pourquoi il se livrait à l'adultère avec des concubines, plutôt que de jouir des douceurs d'un mariage légitime, de telle sorte que la race royale sortit d'une honorable reine, et non pas d’un mauvais lieu. Comme déjà le roi obéissait à la parole de l'homme de Dieu et promettait de s’abstenir de toutes choses illicites, le vieux serpent se glissa dans l'âme de son aïeule Brunehault, qui était une seconde Jézabel, et l’excita contre le saint de Dieu par l'aiguillon de l'orgueil. Voyant Théodoric obéir à l'homme de Dieu, elle craignit que si son fils, méprisant les concubines, mettait une reine à la tête de la cour, elle ne se vit retrancher par là une partie de sa dignité et de ses honneurs.

 

Il arriva qu'un certain jour Colomban se rendit auprès de Brunehault, qui était alors dans le domaine de Bourcheresse. La reine l'ayant vu venir dans la cour, amena au saint de Dieu les fils que Theodoric avait eus de ses adultères. Les ayant vus, le saint demanda ce qu’ils lui voulaient. Brunehault lui dit : ce sont les fils du roi, donne leur la faveur de ta bénédiction.

Colomban lui dit : - Sachez qu’ils ne porteront jamais le sceptre royal, car ils sont sortis de mauvais lieux.

 

Elle, furieuse, ordonna aux enfants de se retirer. L'homme de Dieu étant sorti de la cour de la reine, au montent ou il passait le seuil, un bruit terrible se fit entendre, mais ne put réprimer la fureur de cette misérable femme, qui se prépare à lui tendre des embûches. .... Colomban voyant la colère royale soulevée contre lui se rendit promptement à la cour pour réprimer par ses avertissements cet indigne acharnement ; le roi était alors à Époisse, sa maison de campagne. Colomban y étant arrivé au soleil couchant, on annonça au roi que l’homme de Dieu était là, et qu‘il ne voulait pas entrer dans la maison du roi. Alors Théodoric dit qu’il valait mieux honorer à propos l'homme de Dieu que de provoquer la colère du Seigneur en offensant un de ses serviteurs. Il ordonna donc a ses gens de préparer toutes choses avec une pompe royale, et d'aller au devant du serviteur Dieu. Ils coururent donc, et, selon l'ordre du roi, offrirent leurs présents.

 

Colomban voyant qu’ils lui présentaient des mets et des coupes avec la pompe royale, leur demanda ce qu‘ils voulaient. Ils lui dirent : - C’est ce que t'envoie le roi. Mais les repoussant avec malédiction, il répondit: - Il est ecrit : le Très·Haut réprouve les dons des impies ; il n’est pas digne que les lèvres des serviteurs de Dieu soient souillées de ses mets, celui qui leur interdit l’entrée,non seulement de sa demeure, mais de celle des autres.

 

A ces mots, les vases furent mis en pièces, le vin et la bière répandus sur la terre, et toutes les autres choses jetées ça et là. Les serviteurs, épouvantés, allèrent annoncer au roi ce qui arrivait. Celui-ci, saisi de frayeur, se rendit, au point du jour, avec son aïeule auprès de l'homme de Dieu ; ils le supplièrent de leur pardonner ce qui avait été fait, promettant de se corriger par la suite.

Colomban apaisé retourna au monastère : mais ils n’observèrent pas longtemps leurs promesses; leurs misérables péchés recommencèrent, et le roi se livra à ses adultères accoutumées. A cette nouvelle, Colomban lui envoya une lettre pleine de reproches, le menaçant de l'excommunier s’il ne voulait par se corriger. Brunehault, de nouveau irritée,excita l’esprit du roi contre Colomban, et s'efforça à le perdre de tout son pouvoir ; elle pria tous les seigneurs et tous les grands de la cour d’animer le roi contre l'homme de Dieu ; elle osa solliciter aussi les évêques, afin qu'élevant des soupçons sur sa religion, ils accusassent la règle qu’il avait imposée à ses moines.

 

Les courtisans, obéissant aux discours de cette misérable reine, exaltèrent l'esprlt du roi contre le saint de Dieu, l'engageant à le faire venir pour prouver sa religion. Le roi, entraîné, alla trouver l'homme de Dieu à Luxeuil, et lui demanda pourquoi il s'écartait des coutumes des autres évêques, et aussi pourquoi l'intérieur du monastère n'était pas ouvert à tous les chrétiens. Colomban, d'un esprit fier et plein de courage, répondit au roi qu’il n‘avait pas coutume d’ouvrir l'entrée de l'habitation des serviteurs de Dieu à des hommes séculiers et étrangers à la religion, mais qu’il avait des endroits préparés et destinés à recevoir tous les hôtes.

 

Le roi lui dit : - si tu désires t'acquérir les dons de notre largesse et le secours de notre protection,

tu permettras à tout le monde l'entrée de tous les lieux du monastère.

L’homme de Dieu répondit : - Si tu veux violer ce qui a été jusqu'à présent soumis à la rigueur de nos règles, sache que je me refuserai à tes dons et à tous tes secours ; et si tu es venu ici pour détruire les retraites des serviteurs de Dieu et renverser les règles de la discipline, sache que ton empire s'écroulera de fond en comble, et que tu périras avec toute la race royale; ce que l'évènement confirma dans la suite.

 

Déjà, d’un pas téméraire, le roi avait pénétré dans le réfectoire; épouvanté de ces paroles, il retourna promptement dehors.

 

ll fut ensuite assailli des vifs reproches de l'homme de Dieu, à qui Théodoric dit :

- Tu espères que je te donnerai la couronne du martyr ; sache que je ne suis pas assez fou pour faire un si grand crime ; reviens à des conseils plus prudents qui te vaudront beaucoup d'avantages, et que celui qui a renoncé aux mœurs de tous les hommes séculiers, rentre dans la voie qu’il a quittée.

 

Les courtisans s'écrièrent tous d’une même voix, qu'ils ne voulaient pas souffrir dans ces lieux un homme qui ne faisait pas société avec tous. Mais Colomban dit qu’il ne sortirait pas de l'enceinte du monastère à moins d’en être arraché par force.

Le roi s’éloigna donc, laissant un certain seigneur nommé Bandulf, qui chassa aussitôt le saint de Dieu du monastère, et le conduisit en exil à la ville de Besançon, jusqu'à ce que le roi décidât par une sentence ce qui lui plairait."

 

La lutte se prolongea quelque temps; le missionnaire fut enfin forcé de quitter la Bourgogne. Théodoric le fit conduire jusqu’à Nantes, où il essaya de s'embarquer pour retourner en Irlande ; une circonstance inconnue, dont ses biographes ont fait un miracle, l'empêcha de passer la mer ; il reprit la route des pays de l'est,et alla s’établir dans les États de Théodebert, le frère de Théodoric, en Suisse, sur les bords du lac de Zurich, puis du lac de Constance, et enfin du lac de Genève. De nouveaux troubles le chassèrent encore de ce séjour ; il passa en Italie, et y fonda, en 612, le monastère de Bobbio, où il mourut, le 2l novembre 615, objet de la vénération de tous les peuples au milieu desquels il avait promené son orageuse activité...."

 

Cours d'histoire moderne : Guizot 1829

Reproduction : Luxeuil : l'abbatiale et la statue de Saint Colomban.

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