Description de la randonnée |
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Départ |
Le parking de la Schlucht (1140 m) : aller à Munster et monter au col de la Schlucht. |
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Propriétés |
Distance : 16 km Dénivelé : 520 m Restauration : Ferme Auberge du Kastelbergwasen. Autres points de ravitaillement : Auberge de la Chaume du Firstmiss 03 29 63 26 13 à la Schlucht, Carte IGN : 3618 OT |
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Remarques |
Une promenade sur les crêtes qui offre de magnifiques points de vue sur le Frankenthal, le lac du Schiesssrothried, les Spitzkoepfe le Wormspel, le Wormsawald et le Rainkopf.
C'est aussi un endroit remarquable pour la flore et la faune (notamment les chamois) des Hautes Vosges.
A faire par beau temps mais pas pendant la canicule car la randonnée se déroule essentiellement sur les chaumes.
Compte tenu de l'affluence en été, il est préférable de faire cette randonnée en semaine et en dehors de la saison touristique.
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Prendre le sentier GR5 (rectangle rouge) qui mène au Hohneck.
Arrivé à la route qui mène aux Trois Fours (1227 m), prendre le sentier (triangle bleu) sur la gauche pour accéder au point de vue qui domine le Frankenthal (ce petit détour
vaut le déplacement).
Descendre légèrement vers le Frankenthal puis reprendre le sentier (triangle bleu) permettant de rejoindre le GR 5 que l’on avait quitté.
Poursuivre la route jusqu’au col de Falimont (1301 m).
Monter ensuite au sommet du Hohneck (1366m).
Poursuivre le sentier intitulé Tour de la Bresse (croix jaune) qui longe la corniche (vue sur le lac de Schiessrothried et le Wormsawald).
Rester sur ce sentier qui descend jusqu’à la ferme auberge du Kastelbergwasen (1171 m).
Le retour se fait par le chemin qui contourne le Kastelberg. Prendre le sentier (rectangle rouge blanc rouge) qui se dirige vers le Hohneck et passe au dessus de Breizhouse et rejoindre
le col du Falimont puis la Schlucht par le GR5.
Variantes : au lieu de descendre au Kastelbergwasen, se diriger vers la FA de la Chaume du Firtsmiss pour la restauration (croix jaune et rectangle bleu).
Pour raccourcir le trajet il est possible de partir des Trois Fours.
PS :Pour raccourcir le circuit : partir du parking situé à la hauteur des Trois Fours ou de celui situé au pied du Hohneck le long de la route des crêtes.
L'origine du mot Ballon
"... que de montagnes désignées sous le nom de ballon ou Belchen, dans le dialecte alsacien, le Belchen de la Forêt Noire près de Badenweiler, celui du Jura Suisse dans le canton de Soleure, présentent des formes tourmentées et des escaprpements très raides ! D'autres au contraire, comme Rothenbach et le Hohneck, qui ont abolument la forme d'un dôme n'en portent pas le nom. Il faut admettre que ballon signifie autre chose qu'une forme arrondie. "Belchen, ballon ou bâlon, avec les altérations diverses françaises ou allemandes, sont en réalité des formes différentes d'un même nom, suivant toute apparence, dérivé d'une racine commune. Les populations de langue française appellent bâlon les montagnes nommées Belch dans les dialectes allemands. Au dire des archéologues, ces montagnes sont des sommets consacrés autrefois au culte de Bel ou de Bélen, le dieu soleil des Celtes." "Ch. Grad
P. Jousset : L'Allemagne contemporaine illustrée 1900.
"Il est dit que le français ballon est simplement le lorrain bâlon ou bêlon, venu de Belenus, dieu gaulois, orthographié Peleus (IXème siiècle) et Beleus (XIIème et XIIIème siècle). D'autre part, l'allemand Belchen est expliqué par le celtique bellech (en) composé de bel (soleil) et lech (lieu) ce qui doit s'entendre : lieu éclairé par le soleil."
T. Pavot : L'intermédiaire des chercheurs et des curieux 1895.
Le Hohneck en hiver.
L'inauguration du chemin de fer électrique de Munster à la Schlucht
"...On nous écrit de colmar, 13 mai ;
L'inauguration officielle du chemin de fer électrique de Munster à la Schlucht (frontière française) a eu lieu aujourd'hui en présence des autorités allemandes et du directeur général des chemins de fer d'Alsace-Lorraine, M. Wackerzapp.
Après la réception, qui se fit dans le hall de la station centrale d'électricité à Munster, les autorités et les invités partirent à onze heures par train spécial et arrivèrent à midi au col de la Schlucht, lieu de raccordement avec la ligne française.
Il y eut, à une heure, un grand diner officiel à l'hôtel allemand de l'Altenberg, auquel assistaient les délégués français.
Ainsi donc se trouve désormais établie la communication facile et rapide entre Gérardmer, les vallées des Vosges et de la Meurthe avec Colmar, Mulhouse et, en résumé, avec toute l'Alsace et le sud de l'Allemagne..."
Le Temps : 14/05/1907
Carte postale : éditée par Ad. Weick à Saint-Dié.
Alphonse Daudet et Alfred Delvau dans le massif du Hohneck en 1865
" …
C'est merveilleux et grandiose. Où que nous tournions nos regards, nous n'apercevons que des montagnes abruptes, granitiques, désolées, sauvages, qui ressemblent, ainsi amoncelées, à un troupeau de vagues furieuses soudainement pétrifiées. Leurs crêtes ont l'air d'avoir été déchiquetées par un ouragan antédiluvien. Des blocs gigantesques croulent sur les pentes.
Nous nous penchons un peu pour interroger un abîme en entonnoir, au fond duquel est une vallée verdoyante, - un Eden. Ca et là, sur les flancs noirs du gouffre, des taches blanches qui nous donnent aussitôt soif : c'est de la neige durcie, de la glace ! En plein juillet ! Il y aurait folie à vouloir descendre : nous descendons ; Daudet par un côté, moi par un autre. C'est difficile, pénible même ; des pierres roulent de temps en temps avec un fracas énorme pour nous avertir du sort qui nous attend : nous descendons toujours.
Daudet arrive le premier à la glace, et, pendant qu'il en casse à coup de couteau et s'en régale goulument, je m'arrête, pris de vertige. Je veux remonter, ne voulant plus descendre : impossible ! Et puis, ce satané sac qui ajoute encore à mon poids, déjà trop fort ! J'appelle à l'aide ; Fantasio jette le même cri. Il veut remonter, lui aussi, et ne peut pas plus que moi. Est-ce que nous allons rester là, perchés sur un pied, comme Siméon le Stylite ? Au-dessous de nous l'abîme qui nous attire ; au-dessus de nous, le ciel plein d'indifférence. Une sueur froide me coule dans le dos. Je ferme les yeux pour ne pas voir tomber mon compagnon : quand je les rouvre, il a disparu. J'appelle : le silence me répond. Je me penche un peu, plein d'agoisses : Fantasio est sauvé ! Je m'en réjouis d'abord, puis je trouve mauvais qu'il n'essaie pas de me tendre la perche. A moins d'un miracle, je ne m'en tirerai pas. Bonsoir la compagnie !
J'appelle une dernière fois : même silence. Alors la colère s'empare de moi, l'envie que j'ai de reprocher à mon compagnon sa coupable indifférence me rend l'énergie et l'adresse qu'il faut pour échapper au péril qui me menace : en mois de cinq minutes, en rampant sur le ventre, en m'accrochant avec mes ongles aux moindres aspérités du granit, je parviens ausommet, je me retrouve sur mes jambes … Ah ! Puis je cours, furieux : mon pauvre cher compagnon gît, évanoui, dans un pli de terrain, à quelques centimètres seulement du gouffre. Je le relève, je l'enveloppe de la couverture, car il grelotte, pris de fièvre, et j'attends.
J'ai bien cru que c'était fini ! Me dit-il en reprenant connaissance.
Et moi donc ! Lui dis-je aussi pour le consoler. Ah ! Nous sommes de fiers maladroits ! …"
Du Pont des Arts au Pont de Kehl : Alfred Delvau : 1890.
Photo : Alphonse Daudet.
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