D'Ottrott à Boersch par Klingenthal

Ottrott - Sentier des Pélerins - Sentier des Chasseurs - Châteaux d'Ottrott - Klingenthal - Boersch - Leonardsau - Ottrott

Description de la randonnée
Départ 

Parking situé à proximité de la salle des

fêtes : avenue des Myrtilles

Propriétés 

Distance : 16 km (en tenant compte 

des visites).

Dénivelé : 380 m

Restauration :

Restaurant à l'Etoile Klingenthal

Au Cygne à Klingenthal

Carte IGN : 3716 ET

Remarques 

La randonnée se déroule essentiellement à

travers la forêt et permet la découverte

de différents lieux historiques.

 

Pour visiter les ruines des châteaux d'Ottrott, aujourd'hui bien mises en valeur,

prendre contact avec l'association des

amis des châteaux d'Ottrott.

 

La visite de Boersch s'impose et le retour

par Leonardsau et la vallée de l'Ehn est très

agréable.

 

Le parc de Windeck pouvait se visiter en se signalant

à  la réception. Des randonneurs m'ont fait part d'avoir rencontré des difficultés récemment.

 

NB : il est possible de raccourcir la randonnée

en partant d'Ottrott le Bas et en rejoignant

directement les châteaux

(rectangle rouge blanc rouge).

Se garer sur le parking situé à proximité de la salle des Fêtes (avenue des Myrtilles).

 

Se diriger vers l'église d'Ottrott le Haut par la rue du Vignoble et la rue des Romains.

 

Au bout de la rue du Mont Sainte-Odile, après le complexe hôtelier, sur la gauche, suivre le sentier des Pélerins (croix jaune) en direction du Mont Sainte-Odile et rejoindre le sentier des Chasseurs (disque jaune) qui permet d'atteindre les Châteaux d'Ottrot.

 

Par le chemin (disque jaune), descendre sur Klingenthal.

 

Près du cimetière, prendre le chemin (disque bleu puis disque rouge) qui rejoint Boersch en contournant le Steinberg.

 

Visiter le village viticole de Boersch en rejoignant l'Hôtel de Ville et rejoindre la porte du bas par la rue Médard Barth.

 

Suivre, à droite,  le sentier qui longe les remparts et permet de rejoindre la porte du Haut et la route de Saint-Léonard.

 

Quitter la route Saint Léonard et suivre la rue Charles Spindler jusqu'à Saint-Léonard.

 

Traverser la route d'Ottrott à Boersch pour rejoindre la Léonardsau.

 

Après une flânerie dans le parc suivre le chemin (triangle rouge) qui conduit à Ottrott en passant par la vallée de l'Ehn. Une variante permet de passer devant la demeure El Biar.

 

Remonter à Ottrott-le-Haut par la rue Principale, se signaler à l'entrée du parc Windeck et traverser ce parc pour rejoindre le point de départ.

D'Ottrott à Boersch par Klingenthal.kmz
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Boucle au départ d'Ottrott passant par K
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Les Châteaux d'Ottrott

 "... Le site en contrebas de la montagne Sainte-Odile, à 485 m d'altitude, est un petit sommet que se partagent les deux châteaux de Rathsamhausen et de Lutzelbourg, séparés par un terre-plein d'une cinquantaine de mètres.

 

Au départ existait un seul établissement, fondé à la fin du XIème siècle, regroupant l'ensemble du site, et ceint d'un mur que les fouilles ont permis de retrouver au niveau du Rathsamhausen et sur le terre-plein central. L'actuel château de Rathsamhausen n'est donc issu que d'une partition du site initial.

 

Fondation des comtes d'Alsace, les Eguisheim-Dagsbourg, le site est probablement pris par les Hohenstaufen qui contrôlent la région dès le début du XIIème siècle. Le Rathsamhausen est issu de la crise dynastique des Staufen vers 1200 où la famille impériale consolide ses acquis en les protégeant par des châteaux confiés à des ministériels.

 

Lors de la chute des Staufen, Rathsamhausen étant passé du côté des ennemis de l'empereur*, un château de siège est construit, l'actuel Lutzelbourg; c'est à ce moment qu'on ajoute le donjon rond de Rathsamhausen qui défend le nouveau côté menacé. Par la suite les adaptations aux armes à feu seront modestes et le château sera détruit pendant la Guerre de Trente Ans puis réutilisé comme dépendances de la ferme de Rathsamhausen voisine..."

 

* allusion à la période ou l'évêque de Strasbourg, Henri de Stahleck, allié d'Henri le Raspe, cherche à contrôler les domaines impériaux dont le Rathsamhausen.

 

NB : les ruines, qui appartiennent au groupement forestier la SERVA (famille Scheidecker), se visitent. Pour s'assurer de l'ouverture du site, prière de prendre contact avec l'association des amis des châteaux d'Ottrott et bravo pour les travaux de mise en valeur des deux forteresses.

 

 

Alsace ; dictionnaire des monuments historiques : Toursel-Harster, Beck et Bronner : 1995.

Reproduction : Julius Naeher 1905 : BNU Strasbourg.

 

La ville de Boersch et ses armoiries

"...Boersch, en dialecte boerschois "Bersch" s'écrivait au Moyen Âge et plus tard encore "Bersa" ou "Berse"...

 

Le mot "Ber" ou "Bers" ou "Bersa" est du latin vulgaire parlé par les soldats de César, langue qui supplanta la langue celtique au moment de la conquête de la Gaule par les romains au 1er siècle avant Jésus-Christ. Le sens propre de ce mot est "treillis d'osier"...

 

L'évêque de Strasbourg, Berthold de Buchek (1328-1353) érigea le village de Berse en ville et l'entoura de murailles, de tours et de fossés...

 

Les armes de la ville de Boersch portent deux perches d'argent sur champ azur, se tournant le dos l'une à l'autre... En dialecte boerschois les perches sont appelées "Berschle" et le nom de la ville se prononce "Bersch"...

 

D'après Chronique de la ville de Boersch et de ses annexes : A. Grau 1952.

L'annexe de Saint-Léonard

Etablissement Schindler
Etablissement Schindler

"... D'après les indications des historiens alsaciens J. D. Schoepflin et Ph. A. Grandidier il y avait sous de hauts chênes , à l'époque des Celtes, un bocage consacré aux dieux païens.

 

Vers l'an 1100 un pieux anachorète du nom de Erckenbald s'y établit sous la protection du propriétaire Burkhard et construisit avec le secours de ce dernier et de plusieurs gentilhommes des environs un ermitage et une petite chapelle dédiée probablement à la très sainte Vierge sous le vocable de Notre Dame au Chêne et qui plus tard fut très fréquentée.

 

Ce pèlerinage détermina l'évêque Othon de Hohenstaufen à bâtir un couvent des Bénédictins près de la chapelle., que ces moines avaient à desservir et qui fut consacrée le 21 septembre 1109 par Hetzilo, évêque de Havelberg et dédiée à Saint Léonard...

 

A la suite du rapport du prévôt  du Chapitre de la Cathédrale, Reinhard de Thengen, qui inspecta le couvent en 1215, Sigfried, archevêque de Mayence et légat du Pape Innocent IV, sécularisa le couvent et le plaça sous l'administration du Chapitre de la cathédrale de Strasbourg...

 

Dans les différentes guerres et révoltes la collégiale fut souvent malmenée... Par la loi du 2 novembre 1789 toute la propriété du Chapitre échut à l'Etat...

 

D'après chronique de la ville de Boersch et de ses annexes : A. Grau : 1952. 

Reproduction : établissements Schindler.

 

L'étrange destinée de la Léonardsau

"... Avant la grande révolution cette propriété était une partie des prairies appartenant à la collégiale ; après la révolution elle fut acquise par la famille de graveurs Bisch qui s'en servit de blanchisserie pour toile ; c'est pourquoi on l'appelle encore maintenant "Bleich"...

 

Cette industrie ne florissant plus, la propriété fut cédée à la société Couleaux et Cie à Klingentahl et en 1898 au baron Albert de Dietrich à Paris qui la transforma en propriété seigneuriale comprenant château, parc et jardin d'agrément...

 

Elle est actuellement propriété du général Gruss mis à la retraite en 1951*.

 

* NB : le général Gruss, qui fut gouverneur militaire de Strasbourg, la céda à la ville d'Obernai peu avant sa mort, en 1970.

 

D'après chronique de la ville de Boersch et de ses annexes : A. Grau 1952.

"...De 1940 à 1944, le château fut une annexe de la Nachrichtenschule SS d'Obernai, qui occupait aussi, on le sait, la maison Laugel à Saint-Léonard, El Biar*, Oberkirch et la propriété Tardeux à Ottrott (une maternité se trouvait à Ottrott et une crèche à Léonardsau...)...

 

La propriété resta entre les mains d'Albert de Dietrich jusqu'en 1950 ; il la vendit alors au général Gruss, ancien Gouverneur Militaire de Strasbourg qui l'habita jusqu'en 1968 avant de se retirer à Colmar. Quelques semaines avant son décès survenu le 11 mai 1970, le général la céda à la ville d'Obernai...

 

De juin à août et à l'automne 1971 le metteur en scène Claude Chabrol tourna à Léonardsau le film en couleurs "La décade prodigieuse", tiré du livre d'Ellery Queen, et sur scénario de Paul Gégauff, avec le concours d'Orson Welles, de Marlène Jobert et d'Anthony Perkins..."

 

* propriété au bord de l'Ehn qui appartenait au général de Vivès, nostalgique d'Alger, d'où son nom singulier pour cette région.

Obernai : Société d'Histoire et d'Archéologie de Dambach-la-Ville Barr et Obernai 1977.

Garden-Party à la Léonardsau

"Garden-party dansante suivie d'un diner par petites tables, à Leonardsau chez le baron et la baronne de Dietrich.

 

Reconnu : comte et comtesse d'Andlau, comte et comtesse Jean de Pourtalès, général comte de Mitry, baron et baronne de Dartein, vicomte et vicomtesse Grouvel, baron et baronne de Heckeren d'Anthès, M. et Mme Le Garrec, M. et Mme Firmin Didot, M et Mme Serge Ehrhard, baron et baronne Grouvel, comte et comtesse de Waldner, baron et baronne de Turckheim, M. et Mme de Witt Guizot, M. et Mme Oesinger etc..."

 

Le Figaro n°242 30/08/1922.

Charles Spindler et le cercle Saint-Léonard

"...Charles Spindler naquit à Boersch le 11 mars 1865. ... Après avoir pris des leçons privées de dessin, notre artiste quitta le lycée en 1882 et se rendit aux fins de sa formation artistique à l'académie de Düsseldorf, plus tard à celle de Munich et enfin à l'école des beaux-arts de Berlin.

 

En 1897 il fixa son domicile à Saint-Léonard où il acquit en 1900 l'ancienne maison contenant la cave à dîme du Chapitre des chanoines de Saint-Léonard. C'est là qu'il construisit un grand atelier où il travaillait dès 1904 avec plusieurs ouvriers jusqu'à sa mort dans l'industrie d'art de marqueterie...

 

D'après chronique de la ville de Boersch et de ses annexes : A. Grau : 1952.

 

"...C'est à Saint-Léonard, sur les restes d'une ancienne abbaye bénédictine érigée au XIIème siècle au pied du Mont Sainte-Odile, qu'Anselme Laugel s'établit dès 1891. Son ami Charles Spindler y installe son atelier en 1897. Peu à peu, les deux compagnons y attirent leurs amis et connaissances.

Les premiers coutumiers de l'endroit furent Paul Braunagel, Léon Hornecker, Auguste Cammissar, Alfred Marzloff, Werner Wittich, Benoit Hartmann et Josef Sattler...

 

Se joignent à eux : Gustav Stoskopf, Henri Loux, Léo Schnug, Marie Joseph Erb, Rodolphe Ganz, Emile Schneider, les frères Albert et Adolphe Matthis, Lothaire von Seebach, Léon Elchinger, Charles Bastian, Désiré Christian, les frères Zschock, Robert Forrer et d'autres encore..

 

Le soutien d'une certaine élite intellectuelle tant du côté français que du côté allemand donne une dimension internationale au groupe de Saint-Léonard..."

 

D'après Amis de la Leonardsau et du cercle Saint-Léonard.

Reproduction : Charles Spindler BNUS.

 

Une demeure au nom étrange

"Anatole de Vivès, né dans la Marne en 1802, a fait partie de la promotion 1821 de l'Ecole Polytechnique...

 

Sa carrière militaire le mène à Metz, à Douai, à Strasbourg et à Paris. Entre-temps il se marie avec Frédérique Elisabeth Cécile de Turckheim, de vieille noblesse alsacienne.

 

Il n'entretient pas seulement avec l'Alsace des liens sentimentaux : en 1839, alors qu'il est encore capitaine d'artillerie, il fait partie des membres fondateurs de la SA des Etablissements de Constructions Mécaniques de Strasbourg, avec Jean-Baptiste Schwilgué - celui de l'horloge astronomique - et, entre autres, Frédéric et Charles de Turckheim.

 

En octobre 1857, Anatole de Vivès devient général de Brigade et on le retrouve, en 1859, dans les opérations de guerre d'Italie. La même année ont le voit commandeur de la Légion d'Honneur.

 

Cinq ans plus tard, lorsqu'il passe dans le cadre de réserve, il a envie d'une demeure dans le pays de sa femme. Entre Obernai et Boersch, il jette son dévolu sur un terrain où a fonctionné jadis un moulin et qui a gardé pour cette raison le nom d'"Aumühle". Il y construit un château de briques rouges, qui évoque un peu ceux du XVIIème siècle, avec ses chaînages d'angle en pierre claire.

 

Comment appeler cette nouvelle demeure ? Il faut croire qu'Anatole de Vivès a été particulièrement marqué par une période de sa vie, celle où il commandait en chef l'artillerie en Algérie, car il choisit pour son château le nom d'un quartier résidentiel célèbre d'Alger : El Biar...."

 

D'après Bouchées d'Histoire : M. T. Fischer DNA du 19 août 2015

 

Le domaine de Windeck

"Au XIVème siècle la propriété dite Windeck est aux mains des Rathsamhausen zum Stein, Joseph de Pascalis*, seigneur de Windeck (mort en 1786), fait édifier le château actuel au milieu du XVIIIème siècle...

 

En 1830 le domaine est acquis par Laurent Atthalin dont la fille Cécile épouse Théodore de Dartein ; c'est lui qui va donner au parc les grandes lignes de sa configuration actuelle...

 

Après 1860, l'action du maître des lieux, le baron Léon Renouard de Bussière** se traduira surtout par des adjonctions au château du XVIIIème : côté parc une véranda polygonale répond à l'avant-corps de la façade sur cour ; sur le garde-corps de son balcon en fer forgé figurent les initiales RB ; une façade latérale sera prolongée d'une courte aile en terrasse ; on y accède par une tourelle d'escalier circulaire (1875-1880)... 

 

Dans la première moitié du XXème siècle, la propriété échoit *** aux de Witt-Guizot. Depuis 1965 , grâce à son rachat par une association catholique, le foyer de Charité d'Alsace, le domaine a pu être maintenu dans son intégralité.

 

 

* Pierre Marc Fougère de Mormont a épousé Eléonore Dorothée de Ratsamhausen et Joseph de Pascalis lieutenant colonel au service impérial a épousé une de leurs filles (E. Lehr). 

** il achète la propriété en 1858.

*** Marthe de Bussière épouse François de Witt-Guizot petit fils de François Guizot ministre de Louis-Philippe.

 

Dictionnaire des monuments historiques : Toursel-Harster, Beck, Bronner : 1995.

Reproduction : château du Windeck.

 

L'académicien René Bazin (1853-1932) a été l'un des écrivains français les plus lus au début du XXième siécle. Angevin, il s'intéresse à la question d'Alsace grâce à deux connaissances proches : Mgr Charles Emile Freppel (originaire d'Obernai et évêque d'Angers de 1870 à 1891) et Fernad de Dartein (polytechnicien et ingénieur général des Ponts et Chaussées).

 

Fils de Théodore de Dartein, le maire qui a réunifié Ottrott-le-Haut et Ottrott-le-Bas en 1858, Fernand a publié plusieurs ouvrages ur sa région sous le Pseudonyme de Jean Heimweh. Il rencontre Bazin à Paris, l'invite dans sa résidence d'Ottrott et, en 1899, le met en contact avec Charles Spindler et le très francophile docteur Pierre Bucher.

 

C'est avec une solide documentation réunie grâce à ces trois personnes que Bazin écrit un roman patriotique, les Oberlé, paru en 1901.

 

DNA Jean Gyss 10 octobre 2020.

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Commentaires: 1
  • #1

    Richard Kruel (samedi, 27 février 2021 11:44)

    Merci et Bravo pour ce super site web !

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