Des châteaux au monastère de Dusenbach

Ribeauvillé - Saint Ulrich - Girsberg - Haut Ribeaupierre - Dusenbach - Ribeauvillé

Description de la randonnée
Départ 

Par la rue Klee et la rue du Lutzelbach

(à proximité de la maison Trimbach), 

atteindre le parking qui se trouve derrière

le Lycée

Propriétés 

Distance : 7 km

Dénivelé :  450 m

Restauration : Repas tiré du sac

Carte IGN : 3717 OT

Remarques

Belle petite randonnée pour visiter les

châteaux de Ribeauvillé et le monastère

de Dusenbach perdu dans la forêt.

 

Beau panorama sur Ribeauvillé et les

villages du vignoble : Hunawihr, Zellenberg,

Bergheim. 

 

La montée est parfois un peu

raide mais le retour par le sentier

Maria Raydt est très agréable. 

Se diriger vers le Lycée pour rejoindre le GR (rectangle rouge) qui serpente à travers les vignes pour atteindre le Saint Ulrich.

 

Après avoir visité cette magnifique ruine, rejoindre le Girsberg d'où l'on a la plus belle vue sur St Ulrich.

 

Retourner à Saint Ulrich et par le GR monter au Haut Ribeaupierre (rectanle rouge).

 

Redescendre par le chemin qui permet de rejoindre le sentier qui mène à Dusenbach (croix jaune) en passant par le Kahlfelsen.

 

Descendre sur Dusenbach par le sentier (croix jaune) ou par le chemin.

 

Après la visite du monastère, monter sur le sentier Maria Raydt (ancien sentier des pélerins, triangle bleu) qui permet de rejoindre le point de départ.

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Les 4 Châteaux de Ribeauvillé 

  " ...à une demi heure de la ville, se dresse, sur un rocher abrupte, le plus vieux des trois châteaux, le Haut-Ribeaupierre*. C'est certainement avec l'Isenbourg près de Rouffach et le château situé dans la cité d'Eguisheim, depuis longtemps détruits, un des plus vieux châteaux-forts d'Alsace. Il servait vraisemblablement déjà de résidence aux comtes d'Eguisheim et quand les seigneurs d'Urslingen vinrent en Alsace ils occupèrent également ce poste d'observation perché au sommet de la montagne. Ce château est cité déjà en 1084 mais il a dû perdre son rang car on l'appela dès le XIIIème siècle le Vieux Château.

Par deux fois, en 1280 et en 1284, le roi des Romains Rodolphe de Habsbourg, rendit visite dans ce château au seigneur Anselme de Ribeaupierre, auquel il était apparenté. En 1287 il en fit le siège, mais en vain. Le roi de France Charles VII conclut un pacte avec Bruno de Ribeaupierre pour permettre aux troupes d'y passer ou d'y séjourner ; c'est bien la preuve que la situation de ce château était importante. Jusqu'au XIIIème siècle le Haut Ribeaupierre revenait au fils ainé de la famille.

Le château situé plus bas, sur la droite, s'appelait d'abord le Rocher et apparaît déjà sous cette dénomination dans les écrits du XIIIème siècle. En 1288 la foudre provoqua l'incendie du toit. Les seigneurs de Ribeaupierre le remirent en état et suite à un échange, il fut occupé par les nobles de Girsberg jusqu'en 1422. A cette date une querelle éclata entre Guillaume de Girsberg et Maximin I de Ribeaupierre (Smassman). Ce dernier et son allié le comte Jean Lupfen, firent le siège du château et l'occupèrent malgré une défense courageuse. Guillaume de Girsberg fut tué au cours de cette bataille. Depuis cette date ce château, le plus petit des trois, resta la propriété des Ribeaupierre.

Le troisième château situé plus à gauche était jadis appelé le château du bas par opposition au Haut Ribeaupierre. Les seigneurs de Ribeaupierre le bâtirent aussi au XIIIème siècle. En 1435, Maximin I, qui y établit sa résidence, l'agrandit de manière substantielle et y construisit une chapelle dédiée à Saint Ulrich. C'est sous ce seigneur que le château prit le nom de Grand Château et plus tard celui de Saint Ulrich , nom qu'il porte aujourd'hui. Le château fut habité jusqu'au début de la guerre de Trente Ans pendant que les deux autres furent délaissés et vides déjà à la fin du seizième siècle.

Après la guerre de Trente Ans, les Ribeaupierre et leurs successeurs les comtes palatins de Birckenfeld-Deux Ponts allèrent dans un quatrième château, plus moderne et situé sur une colline bordée de vignes, à proximité de la ville et entouré d'un magnifique jardin en terrasses ; ce château fut appelé château du bas ou château neuf. Il est l'oeuvre du grand-bailli Guillaume I de Ribeaupierre. Ce château de style Renaissance jouit d'un site exceptionnel. Louis XIV y passa la nuit lorsque le 1er septembre 1673 il visita les fortifications de Neuf-Brisach, élaborées par Vauban, et lorsque son armée s'empara de la ville de Colmar. Le roi Stanislas Leczinski y séjourna en 1725 lors d'une visite en France. C'est dans ce château que le prince Max, futur roi de Bavière passa ses belles années de jeunesse. Enfin, c'est encore dans ce château que se morfondaient les religieux des deux confessions arrêtés par le représentant du peuple Heintz à l'époque de la Terreur..."

 

* les recherches récentes effectuées sur les méthodes de construction semblent indiquer que c'est plutôt le Saint-Ulrich qui serait le plus vieux château.

d'après Die Herrschaft Rappolstein Beiträge zur Geschichtskunde des Ober-Elsasses : Julius Rathgeber 1874.

Reproduction : les châteaux de Ribeauvillé : Philippe Louis Steinhell 1768.

 

La légende de Ribeaupierre

"En suivant la chaîne des Vosges pendant quelques lieues, par un chemin enchanté, on arrive à Ribeauvillé, petite ville, berceau de la famille de Ribeaupierre, d'une illustration si ancienne et si brillante dans toute l'Alsace, qu'on ne saurait rien lui comparer. il n'en reste plus, depuis longtemps, un seul rejeton en France. La dernière branche a émigré en Russie, où elle tient à la cour un rang distingué.

Au-dessus de la ville, dans la position la plus étrange, sont les trois châteaux du même nom, sur trois pointes de rochers ; l'une d'elles est devenue inacessible ; les deux autres annoncent l'importance de ces forteresses.

 

Il y a bien des siècles, ils furent construits par trois frères, qui, ne voulant pas se séparer et ne pouvant habiter tous le même manoir à cause de leurs suites nombreuses et de leurs grandes richesses, convinrent d'élever chacun un manoir à leurs frais.

L'aîné choisit la plus haute position, le plus jeune s'empara de cette pointe presque inabordable, le cadet se plaça au milieu. Une affection sans bornes unissait particulièrement ces derniers l'un à l'autre. Ils se quittaient peu ; leurs chagrins et leurs plaisirs étaient communs et rien ne semblait plus touchant que cette union fraternelle.

 

Pour ne pas s'envoyer sans cesse des messagers, ils inventèrent une sorte de télégraphe pour s'avertir l'un l'autre et tiraient un flèche par la fenêtre. Un matin, l'idée d'aller à la messe leur vint presqu'en même temps. Ils s'avancèrent vers la croisée. Au moment ou le plus jeune ouvrait le châssis de plomb, son frère lança son trait. Trop bien dirigé, il atteignit le malheureux au coeur et le tua. Je vous laisse à penser qu'elle fut la douleur du meurtrier.

 

Il légua tout ce qu'il possédait à son aîné et partit pour la terre-Sainte ; on n'en entendit plus parler. Le seul des trois frères si unis qui survécut, Ulric de Ribeaupierre, défendit qu'on ouvrit les manoirs inférieurs. Il les laissa tomber en ruines, en expiation du crime qui y avait été commis. "

 

Comtesse Dash : Mémoires des autres 1895.

Reproduction : Armoiries de Guillaume II de Ribeaupierre de Geroldseck et de Hohnack et la toison d'or : Porte des Pucelles à Ribeauvillé.

Le Monastère de Dusenbach

..."Un homme habitait ces lieux déjà, quant à son retour de Constantinople, Egenolphe II de Ribeaupierre y porta une image miraculeuse de la vierge, et lui bâtit une chapelle. Anselme le téméraire y en ajouta une encore, en actions de grâce d'un bienfait : un jour il était à la poursuite d'un cerf ; l'animal franchit le précipice qui sépare deux roches ; Anselme n'avait pu retenir sa course, il tombe ou plutôt il s'élance au fond de l'abîme et ne se fait aucun mal. On montre encore le lieu où s'accomplit le miracle ; il porte le nom de Hirschsprung (saut du cerf).

 

Dusenbach a souvent été ravagé : d'abord il le fut par des aventuriers connus sous le nom de Compagnons, soldats licenciés du roi d'Angleterre, quand le roi Jean fut tombé au pouvoir du prince noir. Les dévastations auxquelles l'insouciance de l'empereur Charles IV abandonna l'Alsace, après la paix de Brettigny, furent telles que le vénérable évêque de Strasbourg, Jean de Lichtenberg, en mourut de chagrin.

 

Au 17ème siècle Dusenbach fut détruit par les suédois de Gustave Horn ; mais toujours il se relevait, jusqu'à ce qu'enfin la révolution ait confondu dans le lit du ruisseau, les antiques débris de la chapelle primitive et les ogives brisées d'Anselme, et les constructions plus récentes qu'y avait ajoutées la prière."

...

Statistiques Générales du Département du Haut-Rhin mis en ordre par Achille Penot 1831.

Reproduction : le monastère de Dusenbach.

La confrérie Maria Raydt

...

"Une autre confrérie existe depuis une longue suite de siècles dans l'église paroissiale de Ribeauvillé, sous le nom de Maria Reith ou Reite (Marie du secours ou de l'assistance). Elle se rattachait originairement au pèlerinage de Dusenbach ; elle naquit et se développa avec ce sanctuaire pour lequel elle avait une dévotion particulière ; ses membres s'y rendaient en procession solennelle aux fêtes principales de la Mère de Dieu.

 

Cette confrérie, ainsi que l'indique son nom, était une de ces associations d'assistance mutuelle établies en une foule de lieux pendant le moyen âge, et qui, conformément à l'esprit religieux de l'époque, étaient constituées non seulement en qualité de sociétés de secours pour les besoins de la vie, mais encore pour venir en aide aux confrères défunts par des prières et de bonnes oeuvres.

La confrérie de Ribeauvillé, placée sous le patronage spécial de l'avocate du genre humain, avait adopté le jour de la glorieuse Assomption de Marie comme fête principale.

 

Son origine se perd dans la nuit des temps ; la tradition locale la fait remonter , nous le répétons, à l'époque de la fondation de Dusenbach, et un document original, conservé à Ribeauvillé, atteste sa haute antiquité. C'est un acte daté du 9 mars 1392, et par lequel, Henri Decker, bourgeois de la ville haute, auquel la confrérie avait fait une avance de fonds, lui constitue une rente perpétuelle sur sa maison. La pièce est munie du sceau de Conrad de Hunewhir, prévôt des villes hautes, pour le comte Henri de Sarwerd, époux de Herzelande de Ribeaupierre"

...

Culte et Pèlerinages de la Très Sainte Vierge en Alsace : Vicomte de Bussière : 1862.

 

La beauté fatale de Cunégonde

"Entre Rimbach-Zell et Guebweiler, en pleine forêt, s'élevait jadis sur une hauteur, le château fort de Hungerstein, que les chevaliers possédaient comme fief de l'abbaye de Murbach. Guillaume de Hungerstein fut le dernier du nom, déjà éteint au XIIème siècle, après la mort de sa première épouse dont il n'avait pas eu d'enfants, il se remaria, quoique déjà assez avancé en âge, avec Cunégonde Giel de Gielsberg, dont la famille s'est éteinte au XVIème siècle seulement.

 

Cunégonde était, d'après l'almanach, très jeune, et belle plus que toute autre femme du pays. Elle avait l'âme insolente et libidineuse, elle fut infidèle à son vieux mari et dissipa son bien. Elle était soutenue par ses parents et son frère Wernher de Gielsberg, prenait ouvertement le parti de sa soeur contre son beau-frère qu'il poussait à la ruine.

 

Effrayé, le vieillard demanda l'aide du puissant comte Guillaume de Rappolstein, gouverneur et lieutenant général de la Haute-Alsace dans le Sundgau... Le gouverneur s'occupa du chevalier, pris des arrangements pour le libérer de ses dettes, fixant le revenu du couple en céréales, vin et argent. Il ne resta à l'époux, pour tout domestique, qu'un valet et un écuyer ; à la femme, qu'une servante et une cuisinière.

 

Cunégonde fut remplie de rage en voyant cet amoindrissement de son train de maison, naguère si brillant. Respirant la vengeance, elle gagna les deux valets et jura la perte et la mort de son époux.

Par une étonnante journée d'été, celui-ci prenait le frais sous les vertes frondaisons du château, quand ses deux serviteurs félons l'abordèrent insolemment, lui demandèrent de choisir entre deux partis. Ou il devait périr de leurs mains, ou partir en pèlerinage à Jérusalem. Dans ce cas, il devait écrire sur un parchemin scellé de ses armes, qu'il partait pour se faire pardonner ses péchés et qu'il leur confiait son épouse.

 

Le malheureux résista en vain. Il dut céder. A peine eut-il signé et scellé l'écrit, que les deux misérables l'étranglèrent avec une corde que Cunégonde elle-même avait apportée. Les assassins emportèrent le cadavre dans la forêt, la nuit venue et le jetèrent dans une caverne qu'ils remplirent de mousse et de branchages.

 

Le lendemain Cunégonde qui dissimulait mal sa joie, ouvrit le pli cacheté et en fit part aux parents de son époux. Seul Guillaume de Rappolstein eut des soupçons, accrus par le fait que les valets du chevalier d'Hungerstein furent vus, revêtus d'habits de leur maître ; et parce que Cunégonde reprit de plus belle sa vie de libertinage.

 

Il rassembla le conseil de nobles, pour élucider l'affaire et fit arrêter un des valets qui savaient tout. On trouva le cadavre qui fut enterré en grande pompe à Guebweiler. On jugea l'épouse infidèle comme meurtrière et voleuse et on la condamna à être cousue dans un sac et noyée.

 

Un noble, dont la chronique tait le nom pour l'honneur de la famille et qui avait sa part aux bonnes grâces de Cunégonde, donna douze écus d'or au bourreau pour ne pas la faire périr. Le bourreau consentit, il lui fit perdre connaissance en la liant fortement dans le sac et la jeta ainsi à l'eau, mais il la fit aborder sur l'autre rive où l'attendait son sauveur. Elle revint bientôt à elle ...

 

Elle dut se cacher trois ans en Suisse, dans un château. Le gouverneur de la Haute Alsace apprit sa retraite, la fit chercher et enfermer dans une tour du château du Haut-Rappolstein. Cette femme artificieuse sut gagner en 1507 le geôlier Philippe de Bucherach et s'échappa au moyen d'une échelle. Arrêtée de nouveau et ramenée dans son cachot, elle y vécut encore vingt ans.

 

Guillaume de Rappolstein considérait sa beauté comme tellement dangereuse qu'il défendit à ses fils d'approcher de la tour de peur qu'ils ne fussent ensorcelés. "En effet" dit le chroniqueur, "elle était d'une telle beauté que quiconque la voyait tombait éperdument amoureux de cette nouvelle Vénus"."

 

Revue des traditions populaires 16ème année : 1901 : essais en prose de Pfeffel tiré de l'almanach manuscrit de la maison des comtes de Rappolstein.

 

"... La politique matrimoniale des Ribeaupierre peut être comprise comme un jeu. Les alliances sont conclues en fonction des dignités, du rang hiérarchique plus que de la richesse. Aussi, lorsque Bastian de Ribeaupierre s'éprend de la belle Cunégonde de Hungerstein, qu'on tenait prisonnière pour avoir fait assassiner son vieux mari, on s'empresse de le neutraliser  en le faisant passer pour fou - ce qu'il devient effectivement..."

 

Les Ribeaupierre, seigneurs des Vosges, du vignoble et des vallées : Georges Bischoff : 1986.

 

Les Torroni de la princesse de Bénévent

"Lettre de Louis de Beer* à Madame la princesse de Bénévent

 

Madame,

 

J'ai reçu avec la reconnaissance la plus vive et la plus respectueuse les deux lettres que V. A. S. m'a fait l'honneur de m'écrire. J'espère qu'à cette heure la caisse de Torroni lui sera parvenue. J'ai su avec une peine extrême que l'envoi avait été retardé à Bologne, et quoique je n'aie rien épargné pour le hâter, il ne m'a pas été possible d'y réussir au gré de mes désirs. Je crains que les Torroni n'ayent souffert de la longue route et du mauvais temps. Dès qu'il se présentera une occasion plus sûre et plus expéditive, j'aurai l'honneur d'en envoyer d'autres à V. A. S.....

 

Cette lettre du gouverneur de Bénévent dut croiser en route un nouveau billet de la princesse auquel L. de Beer répondait ainsi à l'avance :

 

Paris, ce 19 mai 1807.

 

J'ai reçu, Monsieur, il y a quelques jours, la caisse de Toronis que vous aviez eu la bonté de m'annoncer depuis longtemps. Ces bonbons sont excellents et me donnent une opinion des bonnes choses qui se trouvent à Bénévent..... "

 

Extraits : Lettres de la princesse de Talleyrand à un alsacien : Revue d'Alsace 1910 : A. M. P. Ingold.

 

*Louis Guillaume de Beer, diplomate et administrateur est né à Ribeauvillé le 17 décembre 1777. En mai 1805 il devint chef de bureau à l'administration des affaires étrangères à Naples et, dès l'été suivant, il fut nommé gouverneur de la principauté de Bénévent que le prince de Talleyrand-Périgord avait reçue en dotation de Napoléon 1er. Il mourut à Ribeauvillé le 29 décembre 1823 à l'âge de quarante six ans.

 

 

" Au coin de la rue du Temple, ancienne "petite rue de l'église" se trouve une ancienne propriété des Ribeaupierre. C'est une élégante maison "à la Mansart", au fond d'une petite cour, avec un bel escalier. Elle fut donnée à Louis de Beer (1777- 1823), gouverneur de Bénévent (Italie), conseiller intime du duc de Deux-Ponts, pour ses services rendus à la "Maison Palatine". C'est aussi la maison natale de Louis de Parade (1802- 1864), qui devint en 1838 directeur de l'école forestière de Nancy, d'où il diffusa en France les principes rénovateurs de l'exploitation sylvicole déjà connus en Allemagne. " 

 

Site de la ville de Ribeauvillé.

Reproduction : la princesse de Bénévent : Louise Elisabeth Vigée Lebrun : Metropolitan Museum of Art New York.

 

Un repas de mariage au château

" ...Pour le mariage de Georges de Ribeaupierre et d'Elisabeth de Helfenstein (5 novembre 1543) sont présents les membres de la famille de la mariée, le comte Georges de Wurtemberg, Jean de Hohenfels, Walter de Gueroldseck, Guillaume Truchsess de Waldbourg, les nobles de Ferrette, de Neuenstein, de Reinach, de Berckheim, de Hattstatt, de Rust, Kempf d'Angreth ....

 

Au premier service, les invités dégustent un pâté contenant trois perdrix vivantes, des chevreuils mouchetés de raisins de Corinthe et une soupe aux oeufs. Suit une grande tête de brochet au bleu, tenant dans sa bouche un lys blanc, et un brochet lardé et des pièces de boeuf avec du raifort. Le service se termine avec une tarte surmontée d'Adam et Eve, revêtus par décence de costumes de cour, des pâtés chauds accompagnés de poulets et de chapons rôtis.

 

Le deuxième service s'inaugure par une tour d'où jaillit du vin blanc et des petits poissons, et une carpe en sauce. Le deuxième plat comprend une tête de porc dorée, de la choucroute avec du foie, des pâtés de chevreuil. Enfin arrive un mouton entier, dont le cou laisse échapper du vin rouge simulant le sang. Une tarte chaude au lard et un saumon froid clôturent ce service.

 

Le dernier service comprend un pâté de mésanges et gibier en sauce ; une maison en pâtisserie, des écrevisses et un cochon de lait ; une marmelade aux oeufs ; un aigle doré rempli de gelée ; une tarte aux pommes et une soupelette aux poissons..."

 

Les seigneurs de Ribeaupierre 1451-1585 : Benoit Jordan : 1989

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