Description de la randonnée |
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Départ |
à proximité du lieu-dit Fischhütte près de Mollkirch. |
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Propriétés |
Distance : 11 km Dénivelé : 260 m Restauration : Auberge de la Grenouille Carte IGN : 3716 ET |
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Remarques |
Bien qu'envahie par la végétation, la ruine de Guirbaden est une des plus imposantes ruines de châteaux-forts d'Alsace et mériterait un meilleur aménagement.
Jusqu'à Grendelbruch la randonnée se déroule en forêt par un chemin très agréable.
Le retour peut se faire par la vallée de la Magel ou en montant au Purpurkopf (+ 1,5 km). |
Prendre le chemin (croix rouge) sur la droite en montant vers Grendelbruch.
Se diriger vers le château (rectangle rouge blanc rouge) puis par le chemin vers Grendelbruch.
Rejoindre la Magel et prendre le chemin (croix bleue) vers Fischhütte en passant par Saegmuehl.
Variante : se diriger vers la MF Magelrain et prendre la direction du Purpurkopf (disque jaune) jusqu'au GR 531 (rectangle bleu). Revenir sur Fischhütte par le GR et prendre la route à gauche (croix bleue).
NB : aux dernières nouvelles, l'accès au château (propriété de la SCI du domaine de Guirbaden) a été interdit pour raison de sécurité.
Le gardien des tombeaux des Sires d'Eguisheim
"... Au Xème siècle, la puissante famille d'Alsace, les comtes d'Eguisheim, projettent la construction d'une abbaye qui leur servirait de caveau funéraire, véritable lieu de culte destiné à montrer à la postérité la grandeur de la lignée. Hugues III, dit le "rauque", comte du Nordgau, se montre particulièrement actif et attaché à la fintion de ce projet. En l'an 968, la construction de l'abbaye d'Altorf est achevée et en grande pompe l'on y amène la dépouille mortelle d'Evrard IV, comte d'Eguisheim. Il sera le premier comte de cette Maison a trouver le repos éternel dans la nouvelle fondation.
Mais les aubes du Moyen Age sont menaçantes, des invasions, guerres et dévastations se succèdent, et la sépulture des comtes n'est guère à l'abri d'un coup de main. A cet effet, Hugues III, qui en a fait promesse à son père sur son lit de mort, va terminer la construction d'un burg sur le "Burckberg". Ce château sera le protecteur de l'abbaye et de la paix des cendres des pères de la Maison d'Eguisheim. Elle surveillera l'antique route qui, de Strasbourg gagnait la vallée de la Bruche...."
Châteaux des Vosges et du Jura alsacien : G. Trendel - H. Ulrich 1969.
Photo : abbatiale d'Altorf.
L'échec du complot de Charles le Téméraire
" ... Loin de partager l’enthousiasme qui anime tous les Alsaciens, nobles, bourgeois, manants, contre Charles de Bourgogne et son détesté Landvogt, Pierre de Hagenbach, le burgrave ou le Burgvogt de Guirbaden, Jacques de Hohenstein, a conspiré pour livrer aux Bourguignons non seulement ce château, mais encore celui de Kagenfels, derrière le mont Sainte-Odile, et les villes impériales d’0bernai et de Rosheim. Déjà il a reçu de Bourgogne une somme de dix mille florins, lorsque le bruit de sa trahison parvient à son suzerain Robert de Bavière, évêque de Strasbourg.
Le péril commun et la haine commune contre Charles-le-Téméraire ont rapproché l’évêque et les bourgeois de Strasbourg. Un corps de la milice strasbourgeoise se joint avec empressement aux hommes d’armes épiscopaux ; on part à la tombée de la nuit, on marche en silence, et après avoir gravi les apres sentiers de la montagne, on parvient à prendre position dans la forêt la plus rapprochée des murs de Guirbaden. C’est peu encore,car le château est là, debout avec ses hautes tours et ses créneaux où veillent les hommes d’armes de Jacques de Hohenstein.
Pendant que les chefs du petit corps d’armée délibérent et mesurent de l’œil ces remparts dont il faut s’emparer par surprise sous peine de s’exposer à commencer un siége long et chanceux, le soleil se lève du côté de la forêt noire, et bientôt quelques gens du château sortent pour aller faire du bois. Aussitôt nos Strasbourgeois imaginent une ruse de guerre qui doit les
faire pénétrer dans la place. Cachés derrière les arbres de la forêt, ils laissent d’abord les bûcherons faire leur besogne, puis ils les entourent, leur mettent la hallebarde sur la gorge, et menacent de les tuer s’ils poussent le moindre cri.
En un clin d’œil les plus hardis soldats ont revêtu les casaques des serviteurs du château, endossé leurs charges de bois, et caché avec soin sous ces faisceaux de branchages leurs propres armes. Ils se présentent ainsi travestis aux portes du château ; on leur ouvre sans difficulté, parce qu’on les prend pour des bûcherons ; mais une fois sous la porte, ils jettent bas les fagots, se précipitent la dague et l’épée à la main sur le poste de garde, sont bientôt soutenus par le reste de leurs troupes, et tel est l’élan de l’attaque que personne dans la place n’a le temps de se réfugier au donjon, où bientôt la bannière de Strasbourg remplace celle de Hohenstein.
Quant au traître Jacques de Hohenstein, il est chargé de chaînes, conduit au château épiscopal de Dachstein, et enfermé dans un de ses sombres cachots..."
Vaterländische Geschichte des Elsasses tome 3 : Adam Walther Strobel : 1851.
Reproduction : Hagenbach devant ses juges : Diebold Schilling le Vieux : 1485 : source Deutsche Geschichte.
Le dernier seigneur de Guirbaden
"Les évêques de Strasbourg qui, depuis 1239*, ont pris possession de la seigneurie de Guirbaden, léguaient celle-ci en fief, à partir de 1719, à des membres de la famille Rohan dont ils étaient eux-mêmes issus.
Le 10 Octobre de cette même année, les habitants de Mollkirch, Laubenheim et Mühlbach devaient prêter serment de fidélité au Prince Hercule Mériadec de Rohan Soubise frère de l'évêque d'alors : Armand Gaston Maximilien Rohan (Rohan I).
A sa mort en 1749, le fief vint à son neveu Charles de Rohan, Prince de Soubise et d'Epinay connu par la défaite de Rossbach que lui a infligée Frédéric II de Prusse le 5 novembre 1757 ; ce qui a fait dire à Napoléon 1er qu'il était «l'image accomplie de l'incompétence» …
Après la mort du maréchal, le fief fut attribué à son neveu, Charles Jules Armand de Rohan prince de Rochefort le 24 août 1787 par l'évêque Louis René Edouard (Rohan IV). Charles Jules Armand de Rohan était à cette époque Maréchal des camps et armées du Roi et gouverneur des villes et citadelles de Nîmes et d'Hippolyte-le-Fort dans le département du Gard.
Ce fief lui fut retiré à la révolution. C'était donc le dernier seigneur de Guirbaden ... et le père de Charlote de Rohan, qui a épousé en secret le duc d'Enghien à Ettenheim !
* après l'extinction de la famille Eguisheim-Dabo.
D'après : der letzte Herr von Guirbaden : Elsassland und Lothringer Heimat 1934 de Joseph Wimmer.
"...Pendant la restauration (1814), la grande forêt et les biens non vendus par le régime révolutionnaire sont restitués aux deux filles du dernier prince : Charlotte et Clémentine. Dans le lot de Charlotte est comprise la partie qui nous intéresse : les ruines de Guirbaden ainsi que les terres cultivées y aboutissant, couvertes actuellement d'une châtaigneraie.
Le 22 mars 1843, Armand Mériadec Benjamin, prince de Rochefort vend la succession de sa tante à cinq particuliers de Saverne. Tandis que la forêt reste en indivision, les ruines et les terrains à proximité parviennent comme bien propre à M. Cerf Simon Lazare, l'un des cinq copropriétaires de la forêt.
Après avoir passé aux mains d'une veuve Wild Simon de Mollkirch, puis à celles de M. Lehn Antoine de Grendelbruch, la ruine est acquise par le baron Eugène de Wangen, de Strasbourg. Celui-ci laisse effectuer d'importants travaux de consolidation de 1858 à 1860.
En 1860 l'industriel M. Coulaux Charles maire de Strasbourg de 1851 à 1864 devient le nouveau propriétaire. Les biens passent aux mains de son fils, Julien Louis. Depuis lors les vestiges de l'ancien château de Guirbaden sont restés à sa postérité soit : sa fille Jeanne (1924) puis en 1947, la petite fille de celle-ci, Mlle de Lassachette Marie-Antoinette, la propriétaire actuelle.
Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace 1966 : Le château de Guirbaden : Armand Kieffer.
Reproduction : entrée du château de Guirbaden.
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