Description de la randonnée |
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Départ |
Sortie de la D83 vers Westhalten |
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Propriétés |
Distance : 15 à 17 km suivant les variantes. Dénivelé : 300 m à 550 m suivant les variantes. Restauration : Restaurant Better à Soultzmatt 0389470013 |
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Remarques |
Une découverte des trois collines calcaires situées à l'entrée de la Vallée Noble et de trois Grands Crus prestigieux (Pfingstberg Zinnkoepfle et Vorbourg).
De beaux pointsde vue sur les villages et les massifs du Grand et du Petit Ballon.
Ces collines sont également réputées pour leur flore.
NB : la randonnée comporte des parties non balisées. |
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Trois variantes sont proposées : la variante 1 qui passe par le village de Westhalten, la variante 2 qui permet de longer le Zinnkoepfle et le Strangenberg et la variante 3, pour les plus courageux, qui permet d'escalader le Zinnkoepfle et de traverser le Strangenberg.
1) Passer derrière la Maison Muré pour rejoindre le sentier (losange vert) qui conduit à la départementale de Soultzmatt. Traverser la
route pour monter au Bollenberg.
Rejoindre l'auberge du Vieux Pressoir et la chapelle des Sorcières.
Descendre sur Orschwihr en passant devant l'église et les vestiges du château.
Traverser le village pour regagner la chapelle Saint Wolfgang et rejoindre Soultzmatt par le Pfingstberg (non balisé).
Se diriger vers Westhalten en passant derrière la cave Bestheim (triangle rouge). Traverser Westhalten et monter la rue de l'église. Prendre ensuite à droite la rue Haute (triangle rouge). Quitter le sentier balisé pour partir à droite et contourner le Schlossberg. Monter à gauche vers le Strangenberg pour rejoindre le Vorbourg et Rouffach (chemins viticoles non balisés).
2) Prendre la sentier viticole qui longe le Zinnkoepfle au-dessus de Westhalten, passer derrière le Lutzelberg, revenir vers Westhalten en longeant le Strangenberg (chemins viticoles non
balisés).
3) Grimper au Zinnkoepfle et rejoindre ND du Hubel (losange rouge). Rejoindre Niehland et traverser le Stragenberg (triangle rouge). Il est aussi possible de passer par la chapelle de
l'Oelberg.
Les femmes de Rouffach
"Rouffach était, vers le XIIème siècle, la capitale d'un domaine appartenant aux évêques de Strasbourg : ces prélats y firent construire une importante forteresse à laquelle on donna le nom d'Isenbourg, le château de fer.
Mais lorsque vers 1166 la guerre des Investitures vint ébranler l'Europe, l'empereur Henri IV se déclara pour l'anti-pape Clément, et, afin de forcer tous les prélats de son emprire à le reconnaître, il fit saisir et confisquer les biens des évêques qui se refusèrent à l'imiter. Parmi ces derniers on remarqua l'évêque de Strasbourg. Par ordre de l'empereur, le territoire de Rouffach fut saisi, le château occupé par des gens d'armes et bientôt, au gouvernement paternel des évêques, succédèrent l'oppression, la tyrannie et la terreur.
Mais un jour, cette usurpation que sanctionnait la présence d'une armée, cette tyrannie qui courbait la ville sous son sceptre de fer, fut renversée par les cris, par les pleurs d'une femme.
Le jour de Pâques, le gouverneur du château osa faire enlever une jeune fille noble que sa mère conduisait à l'église. La mère éplorée en appela, dans sa douleur, au courage et à
l'indignation de ses concitoyens.Elle les supplia de lui sauver la vie à elle-même, et l'honneur à sa fille. Mais la crainte du supplice, l'aspect menaçant de la garnison glacèrent tous les
coeurs, paralysèrent tous les dévouements.Alors cette femme, dans son désespoir, ameuta les mères de famille, leur dépeignant sa honte qui pourrait un jour ou l'autre être la leur. Et les femmes
s'armèrent et se précipitèrent au château. Bientôt les portes volèrent sous leurs coups, la garnison surprise ne put se défende et l'empereur lui-même fut obligé de s'enfuir à Colmar.
Les femmes s'emparèrent de sa couronne, de son sceptre et de son manteau impérial, qu'elles accrochèrent à l'autel de la Vierge.
En souvenir de cet évènement, le magistrat leur concéda la première place dans toutes les cérémonies publiques, et cette prérogative, elles la conservent aujourd'hui encore, dit-on, car elles occupent la droite de l'église."
Robert Wolf : Récits historiques et légendaires d'Alsace 1922
Description de Rouffach & Isenburg Source Civitates Orbis Terrarum, 1572 (Braun & Hogenberg).
Le massacre des Juifs au XIVème siècle
"L'année 1335 est marquée par une formidable invasion de sauterelles. Cette plaie égyptienne ravagea pendant trois années consécutives les campagnes d'une manière horrible.
Les juifs, accusés d'usure et de toutes sortes de crimes, détestés pour leurs immenses richesses, devaient beaucoup souffrir de l'ignorance et de l'exaltation religieuse du peuple, toujours prêt à saisir l'occasion de tomber sur eux. Un prétexte plausible se présenta enfin : un gentilhomme franconien ayant été tué par un juif, son frère, chevalier de Saint-Jean, excita partout les chrétiens contre ce peuple abhorré.
Une troupe de fanatiques, sous les ordres de trois chefs des plus exaltés, Vetter Toms, cabaretier de la Haute Alsace, Unbehoven de Dorlisheim et Zimberlein d'Andlau, parcoururent le pays, précédés de la croix et d'une bannière. Les Armhelder (bracelets de cuir) - c'est ainsi qu'ils s'appelaient eux-mêmes - réunirent un petit corps d'armée à Dorlisheim, en mai 1337.
Leurs armes consistaient en faux, fourches, massues, hallebardes, dagues, etc... ; tous les juifs qui leur tombaient sous les mains furent égorgés, empalés, brûlés, au nom du Christ : 1500 de ces infortunés périrent ainsi à Rouffach et à Ensisheim. Saisis de terreur, les infortunés israélites cherchèrent un asile à Colmar. Une foule d'individus sans aveu s'étant joints à la sauvage horde des Armhelder, la ville fut sommée de livrer les transfuges, sous peine de se voir assiégée. Louis IV se hâta de venir en Alsace pour rétablir l'ordre ; le landvogt Albert de Hohenberg, à la tête des villes libres, dispersa ces bandes que l'évêque Berthold acheva d'anéantir, en 1338."
Fr. Ed. Sitzmann : Aperçu de l'histoire politique et religieuse d'Alsace 1876.
"En 1349 une peste horrible qui avait déjà désolé la rive droite du Rhin, vint s'abattre sur l'Alsace. Cruellement frappés et impuissants à se défendre contre l'invasion du fléau exterminateur, les habitants se laissèrent persuader par de misérables instigateurs et accusèrent les juifs d'avoir empoisonné les sources et les fontaines.
En 1349, la persécution devait prendre un autre caractère que celle qui, quelques années auparavant avait été mise en oeuvre par les Armleder, deux chevaliers qui demandèrent l'extradition des juifs de Colmar et commirent beaucoup d'atrocités.
Lors de la première, les seigneurs et les villes s'étaient ligués pour faire cesser le massacre des juifs ; lors de la seconde persécution, l'accusation portée contre eux retentit jusqu'aux oreilles des grands, et partout on se livra à des enquêtes qui, même si elles ne prouvaient aucun crime, amenèrent du moins la découverte des richesses des juifs et les moyens de s'en emparer. Sous le prétexte de quelques aveux arrachés par la torture à des infortunés livrés au feu, le massacre fut décidé."
Robert Wolf : Récits historiques et légendaires d'Alsace : 1922
E. Beyer : Massacre des juifs à Strasbourg en 1349 : Musée Historique de Strasbourg.
Le Wagenbourg
"Sur les châteaux construits au Moyen-âge dans la vallée : Jestetten, Wasserstelzen, Zillhausen, Zubruck, Blumenstein, Mönenbourg, Breitenbourg, Rudisbourg et Wagenbourg, il ne subsiste que ce dernier à Soultzmatt.
Le château Wagenbourg situé à l'entrée de la vallée en défendait parfaitement l'accès, entouré d'une douve large d'une vingtaine de mètres(comblée en 1965) et équipée d'un pont-levis. Le château est flanqué d'une tour forte avec plusieurs meurtrières équipées de canons jusqu'à la révolution.
Il fut construit entre la fin du XVème siècle et 1506 par la famille noble Stör (Stoer). En 1490, Anna Stoer épousa Henri de Reinach qui ajouta à son nom le titre de Wagenbourg.
En 1513, l'évêque de Strasbourg Wilhelm III von Hoenstein fit don du château compris dans ses terres épiscopales du Haut-Mundat à son secrétaire issu d'une famille patricienne Jacob Körner von Nürnberg.
Vers 1540, la fille unique de Jacob Körner épousa Jean Christophe de Breiten-Landenberg originaire des environs de Zurich. Ce sont les Breiten-Landenberg qui agrandirent le château.
Joseph Nithard, administrateur des biens des Breiten-Landenberg devint un leader local de la Révolution et chassa avec l'aide de la population les Breiten-Landenberg qui émigrèrent dans le pays de Bade.
Devenus biens nationaux, les propriétés furent acquises en 1796 par Joseph Nithard associé à Bernard Landwerlen de Rouffach. En 1799, le domaine empiété d'une partie de ses terres fut acquis par un nommé Keppler de Strasbourg qui le rétrocéda aux associés Nithard/Landwerlin. Le 13 avril 1803, le Wagenbourg fut acquis par François Ignace Dietrich, notaire à Soultzmatt qui vendit ultérieurement une partie du domaine à Louis Eugène Nithard (fils de Joseph Nithard/Marie Thérèse Allemand) époux de Anne Marie Dietrich. Une autre fille de Ignace Dietrich (Marie Rose) épousa Jean Bernard Ingold, notaire à Cernay. En 1843, leur fils Victor Ingold s'installe au château et exerce les fonctions de maire de Soultzmatt de 1848 à 1865. Son fils aîné Jacques Victor Ferdinand épousa en 1881 Marie Reymann d'Oberentzen et reçu en donation le domaine du Wagenbourg. Ruinés, les époux Ingold durent se soumettre à l'adjudication forcée en 1905.
La propriété fut acquise en co-propriété pour moitié par Xavier Nessel, pour un quart par sa soeur Odile Nessel et pour le dernier quart par Joseph Klein qui épousa Odile Nessel, cumulant la moitié de la propriété. Plus tard, Xavier Nessel vendit sa moitié à Joseph Klein au profit de son fils Lucien Klein. Son fils Joseph a pris la succession de ce patrimoine en 1973.
Joseph Klein a effectué de gros travaux de rénovation à partir de 1976, redonnant tout son éclat à cet édifice."
Source : étude généalogique sur les Nithard de Soultzmatt
"... A l'église de Soultzmatt, on voit dans la nef latérale (à droite), le monument funéraire de Christophe (1616) et celui de Joseph Eusèbe de Breitenlandenberg (1728). D'après l'inscription de la pierre tombale, ce seigneur fut aussi éloquent que Cicéron, aussi bon conseiller que Caton, aussi pieux que Josias. Il ressembla à Joseph dans le bonheur, à Job dans la détresse, - un vrai modèle de chrétien et de noble, digne du nom de ses ancêtres."
Les nobles de Breitenlandenberberg à Soultzmatt : par Léger Manegold dans Annuaire de la Société d'Histoire des régions de Thann_Guebwiller 1955-56.
Photo : vue de Soultzmat en montant au Zinnkoepfle ; au premier plan le Wagenbourg et dans le fond l'église Saint Sébastien et le Schaefferthal.
Wasserschloss et Stettenberg : les châteaux d'Orschwihr
"A côté de l'église paroissiale on voit, entouré de profonds fossés, le vieux châtelet* des seigneurs de Truchsess de Rheinfelden, occupé plus tard par les seigneurs de Forell**. Au-dessus et à peu de distance d'Orschwihr, on trouve, au milieu des bois, une vieille tour carrée, reste d'un ancien château*** qui fut probablement le plus ancien château d'Orschwihr ou Orschwiller et donna son nom à une famille équestre éteinte dans le 14ème siècle. Orschwihr appartint aux Brandenstein ou Bradstein. Il ne faut pas confondre Orschwihr ou Orschwiller de la Haute Alsace avec Orschweiler ou Orschwiller près de Schlesstadt."
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* Wasserschloss, aujourd'hui exploitation viticole Hartmann.
** Forell ou Forel famille noble du pays de Vaud établie depuis 1536 à Fribourg en Suisse (Oeuvres historiques inédites de Grandidier 1867).
*** château du Stettenberg.
L'Alsace ancienne et moderne : Dictionnaire : Baquol - Ristelhuber 1865.
Photo : restes du château dit Wasserschloss : Bernard Chenal.
De Saint-Martin à Saint-Thiébaut : les pierres de la carrière de Rouffach.
"Les carrières de Rouffach fournissaient, mais avec parcimonie, une belle pierre silico-calcaire très recherchée par les hommes de l'art de cette époque et encore très-estimée de nos jours. La fabrique de Saint-Martin avait traité avec un carrier de Rouffach, nommé maître Jean, pour les produits d'une carrière jugée susceptible de fournir les pierres de taille (Glenstücke) nécessaires au jubé de Saint-Martin.
Maître Jean avait reçu à titre d'avance deux livres et demie deniers, mais il était mort sans avoir rien livré. Quand la fabrique réclama l'exécution du traité, elle apprit que Jean avait, avant son décès, disposé de sa carrière en faveur de maître Bernhard, le Werckmeister* de Thann. Elle sollicita l'intervention du magistrat, moins dans la pensée de récupérer ses avances compromises que dans celle de s'assurer les matériaux dont la privation menaçait de suspendre l'achèvement de l'intérieur de l'église.
Le magistrat s'adressa au conseil de Thann (21 janvier 1449) et au maître d'oeuvre lui-même (25 avril). Il ne prétendit pas à la fourniture intégrale promise par maître Jean ; il insista pour la délivrance, a titre de service et d'obligeante courtoisie, de six blocs de pierre qui étaient indispensables pour l'achèvement des travaux déjà commencés du jubé. Il paraît certain que la demande du magistrat fut accueillie...."
* Maître d'oeuvre.
Les Artistes de l'Alsace pendant le Moyen Âge : Charles Gérard : 1873.
La collégiale de Thann : J. Rothmuller 1839.
Le Lys des Mers du Zinnkoepfle
"Le Sonnenköpfle tire probablement son nom du Soleil druidique germanisé. Dans cette colline composée de muschelkalk, on trouve fréquemment des Encrines (Seelilien)* que le peuple appelle Sonnenührle (mot à mot : cadrans solaires) et qu'il croit tombées du Soleil à l'heure de midi...."
* animal marin voisin des oursins et des étoiles de mer, fixé à un support par une tige composée d' "entroques" (sortes de petites vertèbres) empilées les unes sur les autres. Quand la mer s'est retirée, (150 millions d'années), ces encrines se sont affaissées, disloquées puis pétrifiées.
Flore d'Alsace et des contrées limitrophes : F. Kirschleger 1862.
Dessin : Kunstformen der Natur : Ernst Haeckel 1904.
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