Trois Epis et Petit Hohnack

Trois Epis - Meyerhof - Obschel - Petit Hohnack - Labaroche - Les Evaux - Trois Epis

Description de la randonnée
Départ

Trois Epis (666 m) : prendre la

direction Turckheim

Propriétés

Distance : 13 km

Dénivelé : 400 m

Restauration :

Hotel Restaurant au Tilleul

Autres points de ravitaillement :

La Rochette à Labaroche,

La Croix d'Or (03 89 49 83 55)

aux Trois Epis,

auberge l'Obschel (03 89 78 94 73).

 

Carte IGN : 

Remarques

Mise à part la montée aux Evaux,

petite randonnée facile et agréable.

 

Une variante permet de

découvrir la Roche du Corbeau et

le Chaos (+ 3km environ).

 

Emprunter le sentier Marie Louise à la hauteur de l’Hôtel Restaurant de la Croix d’Or (rectangle jaune) qui mène au Meyerhof puis à l’Obschel (triangle jaune 770 m).

 

Rejoindre la route qui mène à la Croix de Wihr et au Linge, puis sur la droite prendre le sentier jusqu’à Giragoutte (rectangle jaune).

Se diriger vers le Petit Hohnack (croix jaune) et le contourner pour rejoindre la place centrale de Labaroche (disque rouge 751 m ).

 

NB : Les courageux escaladeront au préalable le Petit Hohnack pour admirer les ruines du Château et l'étendue du ban de Labaroche.

 

Aller sur la place centrale de Labaroche où se trouve le restaurant Au Tilleul.

Revenir aux Trois Epis en passant par Labaroche Evaux (disque bleu 702 m) et l'Eglise du pèlerinage.

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Variante par la roche du Corbeau et le chaos rocheux

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L'origine du pèlerinage

"Vers la fin du XVème siècle, l'endroit où s'élève actuellement la chapelle des Trois Epis était connu sous le nom de (1) "Place de l'Homme Mort"". Le 3 mai de l'année 1791 un habitant d'Orbey, Thierry Schoeré, voulant se rendre à Niedermorschwihr, y acheter du blé, passa à cheval par cet endroit.

 

Soudain une forme blanche apparut à ses côtés. L'apparition tint dans une main trois épis, montés sur une seule tige, de l'autre main, elle tint un glaçon. D'une voix douce et suave elle lui ordonna d'élever à cette place une chapelle en l'honneur de son fils Jésus, afin que les habitants de Niedermorschwihr y viennent prier. Le pauvre paysan hésite, et objecte qu'on ne lui croira pas. Mais l'apparition, lui montrant les épis et le glaçon, dit : "Explique le sens de ces deux signes et l'on te croira".

 

Là-dessus, elle disparaît. Thierry Schoeré, chevauchant vers la vallée, ne sait pas quoi faire, enfin il décide de ne rien dire de son aventure. Arrivé au marché, il achète son blé. Mais ô miracle, quand il veut charger le sac de blé sur le cheval, il lui est impossible de le soulever. Thierry demande secours, mais, malgré les efforts réunis de plusieurs personnes, le sac reste immobile. Alors Schoeré se souvient de l'apparition et, sans plus tarder, raconte son histoire.

 

Sa mission accomplie, il put charger le blé sur sa monture et il retourna allègre et content chez soi."

(1) D'après la légende le nom provient du fait suivant : un faucheur maladroit, voulant tuer un limaçon, s'était blessé au cou avec sa faux. Privé de tout secours, il était mort sur place.

 

Robert Wolf : Récits Historiques et Légendaires d'Alsace 1922.

 

 

"... En 1503 cette chapelle était administrée comme une fondation et une dépendance de l'église-mère paroissiale d'Ammerschwihr, dont elle était devenue une chapelle filiale. Le prieur de Feldbach*, qui était collateur de l'église d'Ammerschwihr, les trois coseigneurs d'Ammerschwihr**, c'est à dire le Reichsvogt de Kaysersberg, le seigneur de Hohenlandsberg, le seigneur de Ribeaupierre et le magistrat d'Ammerschwihr, furent les véritables fondateurs, patrons et collateurs de la chapelle des Trois-Epis.

...

En 1633, la chapelle des Trois-Epis fut livrée aux flammes par les Suédois.

Par une lettre de l'année 1651, le magistrat d'Ammerschwihr informa le sieur Daser, conseiller et prévôt de Ribauvillé, que l'abbé de Pairis lui avait fait savoir que le seigneur de Ribeaupierre, comme coseigneur d'Ammerschwihr et patron de la chapelle des Trois-Epis, avait donné son consentement pour la construction, près de la chapelle des Trois-Epis d'un couvent dont les religieux desserviraient la dite chapelle...

 

... par une transaction du 2 juin 1651 passée entre Pierre Du Lys, chanoine du chapitre de Saint Dié et de la famille de Jeanne Darc, et le magistrat, prévôt et conseillers de la ville d'Ammerschwihr, du consentement des trois coseigneurs et de l'évêque de Bâle, le chanoine Du Lys fonda et dota le prieuré de Notre Dame des Trois-Epis et l'unit à l'ordre des chanoines réguliers de Saint Augustin. Ce prieuré fut uni, en 1660, à l'ordre des chanoines réguliers de Saint-Antoine de Vienne et desservi par des chanoines réguliers Antonites d'Issenheim.

 

... en 1672, le seigneur de Ribeaupierre écrivit à l'évêque de Bâle une lettre par laquelle il se plaignait de ce que les religieux établis aux Trois-Epis ne parlaient pas l'allemand, de ce que leur conduite était peu exemplaire et qu'ils dégradaient les forêts et détruisaient le gibier...

... des religieux Cisterciens, détachés de l'abbaye de Pairis, remplacèrent plus tard les Antonites d'Issenheim dans le prieuré de Notre-Dame des Trois-Epis.

 

* Conrad Huttlin

** Lutelmann de Rathsamhausen, prévôt impérial de Kaysersberg, le comte Sigismond de Lupfen, seigneur de Hohenlandsberg et Guillaume de Ribeaupierre.

 

Revue d'Alsace 1867 : L'Eglise et le Prieuré de Notre-Dame des Trois-Epis : F. Blanc de l'école des Chartes.

Dessin : ND des Trois Epis Hubert Clerget.

 

NB : site de Notre-Dame des Trois Epis.

 

 

Le château du Hohnack

"...Bâti entièrement en pierres de taille de grès rouge, le petit Hohnack devait présenter une position à peu près inexpugnable et défendre largement l'entrée de la vallée d'Orbey.

 

Il y a une trentaine d'années les ruines étaient dans un assez bon état de conservation, mais depuis que les habitants d'alentour utilisent ces vénérables débris pour leurs constructions économiques, la masse en fond à vue d'oeil et il est permis d'en prévoir la disparition dans un avenir qui n'est pas très éloigné.

 

L'histoire du château de Hohnack est des plus incomplètes et se borne à quelques indications relatives à des changements successifs de propriétaires ou de destination, que nous allons résumer le plus succintement possible, afin de ne pas lasser la patience du lecteur.

 

C'est au XIème siècle que les comtes d'Eguisheim, alors propriétaires de la vallée d'Orbey, jetèrent les fondations du manoir qui nous occupe. Dans la suite, il passa successivement entre les mains des comtes de Ferrette, de l'évêque de Bâle et des comtes de Ribeaupierre. Ces derniers le cédèrent à Sigefroi de Gundolsheim, alors prévôt de Colmar, qui obtint de l'empereur Rodolphe I (1282) la permission de le fortifier davantage.

 

Dans la suite des temps, les comtes de Ribeaupierre* devinrent une seconde fois propriétaires du château et y entretinrent une garnison permanente, jusqu'en 1635, époque à laquelle le commandant de Manicamp en prit possession au nom du roi de France, intéressé alors plus ou moins dans l'occupation  de l'Alsace par les troupes suédoises.

 

En 1654, Louis XIV fit sauter l'antique demeure féodale, qui depuis ne s'est plus relevée de ses ruines...."

 

* un reste de linteau porte encore trace des armes des Ribeaupierre.

 

La vallée de Munster et les Vosges centrales : Jean Bresch 1871.

Reconstitution du Château du Hohnack d'après Ch. Winckler architecte de Colmar.

 

"Au Xe siècle, le val d’Orbey appartenait aux comtes d’Eguisheim. Avant cette date, on ne sait rien de positif sur l’histoire du val. Le pays est encore inculte, guère peuplé, à demi sauvage. Au début du XIIe siècle, des moines défricheurs venus de Lucelle fondent une abbaye à Pairis. Les moines enseignent aux habitants le travail de la terre, et leur apportent tous les bienfaits de la civilisation chrétienne, Dès lors, la prospérité de la région ne cesse de s’accroître. L’abbaye de Pairis connut successivement des heures de gloire et de détresse, jusqu’à la révolution de 1789, qui entraîna sa disparition définitive.

 

Au début du XIIe siècle, le val d’Orbey devient possession des comtes de Ferrette, puis passe aux mains des archiducs d’Autriche* qui, en 1277, le cèdent en fief aux seigneurs de Ribeaupierre. C’est ce que nous enseignent tous les livres. La domination des dynastes de Ribeauvillé ne s’établit pas sans difficultés. Longtemps, la seigneurie du Hohnack fut convoitée par les familles de Sarrewerden et de Lupfen. Ecoutons ce que nous dit M. Scherlen à ce sujet : « Un changement passager intervint avec le mariage de Herzlande de Ribeaupierre et du Hohnack, qui épousa le comte Henri de Sarrewerden (1336 à 1397) et convola en secondes noces avec le landgrave de Stühlingen, Jean de Lupfen, auxquels elle apporta, entre autres, comme dot, la seigneurie du Hohnack, le val d’Orbey, le château du Judenbourg et le Bonhomme. Après le décès de Herzlande, qui mourut avant le 8 juin 1401, sans enfants, la seigneurie du Hohnack et les autres biens demeurèrent, jusqu’en 1477, dans les mains de la famille de Lupfen, qui résidait à Kientzheim. Puis, elle repassa dans celles des seigneurs de Ribeaupierre.

 

Au XVIe siècle, les seigneurs de Ribeaupierre, en collaboration avec le prévôt, les jurés et tous les gens expérimentés du val, entreprennent la rédaction d’une véritable charte constitutionnelle réglant les droits des habitants, en respectant le plus possible les usages et les traditions jusqu’alors en vigueur. Le texte de 1513 est modifié une première fois par Guillaume II en 1536, puis par Egenolphe III en 1564. Deux de ces textes furent publiés par M. Bonvalot en 1864, dans

ses Coutumes du Val d’Orbey...

 

Les seigneurs de Ribeaupierre demeurent maîtres du pays jusqu’en 1673. A cette date, le château du Hohnack et toutes ses dépendances sont acquis par la maison palatine de Birckenfeld **. La situation reste inchangée jusqu’à la Grande Révolution.

 

Ouvrons maintenant les documents du XVIe siècle et voyons ce qu’ils nous apprennent. Toute une partie de l’histoire du Val d’Orbey va nous devenir familière. Le texte français de 1564 fait mention des quatre baroches, ou paroisses, auxquelles s’applique le Coutumier à savoir Orbey, La Poutroye, Pagonzelle (vieux nom de La Baroche) et Fréland. Du Bonhomme, il n’est pas question, on ne sait trop pourquoi. Dans chacun des trois actes, les seigneurs de Ribeaupierre déclarent qu’ils se réservent le droit de transformer les différentes ordonnances des Coutumiers, chaque fois qu’ils le jugeront nécessaire, et selon leur bon plaisir. Ainsi les droits et les coutumes du bailliage d’Orbey ne sont pas fixés en un texte immuable... "

 

* suite au mariage d'Albert II de Habsbourg avec Jeanne de Ferrette en 1324.

** suite au mariage de Christian II de Birckenfeld avec Catherine Agathe de Ribeaupierre en 1667.

 

Extrait de l'Alsace Française du 10 août 1935 : Henri Schneider.

 

 

La reddition du château du Hohnack

 

"...Lorsque Simon de Mason se rendit à la cour, il put apporter la nouvelle que Manicamp, le commandant de Colmar, avait occupé, par finesse, vaillance et industrie, la forteresse du Hohnack qui surveillait le passage du Bonhomme à la Lorraine.

 

Cette prise, qui suscitait beaucoup d'intérêt et d'indignation, a été relatée dans une édition, à Mulhouse en 1849, des chroniques et légendes alsaciennes. D'après ce récit, une ordonnance de la cavalerie française arriva, un soir de l'année 1634, dans la cour du château du bas à Ribeauvillé. En ce temps là, le château était occupé par les comtes Georges Frédéric et Jean Jacques de Ribeaupierre. Leur père, Eberhard, un des conseillers familiers de Ferdinand II, résidait sur injonction de l'empereur à Strasbourg.

 

Le soldat français remit aux deux jeunes seigneurs une lettre de Manicamp qui les invitait à participer à une partie de chasse ; Le rendez-vous était fixé au pont dit Katzenwang près du Rosenkranz (actuelle gare de Bennwihr). Les deux Ribeaupierre étaient des Nemrod réputés. Cette partie de chasse leur donnerait l'occasion de montrer aux officiers français leur adresse. Toutefois ils ne purent cacher leur inquiétude. Les troupes françaises étaient en guerre aux côtés de leurs alliés suédois. Qu'allait penser leur père, conseiller impérial, de cette partie d'agrément ? D'un autre côté, il n'était pas judicieux de décliner cette invitation au moment ou 30000 soldats, au service du roi de France, occupaient le pays.

 

Les deux Ribeaupierre se résolurent à donner une suite favorable à l'invitation.

 

Le lendemain, par une belle journée de Septembre, ils montèrent à cheval, précédés de deux rabatteurs, qui conduisaient la meute et suivis de deux maîtres d'écurie. Après avoir franchi la Fecht, l'escorte s'engagea dans un sentier qui devait les conduire au lieu de rendez-vous. Soudain, des officiers français vinrent à leur rencontre. L'un d'eux s'approcha, les salua poliment et se fit reconnaître comme étant Monsieur de Manicamp. Tout en tirant de sa poche une lettre il s'exclama « Je souhaitais vous offrir une journée agréable mais je viens de recevoir une lettre du roi qui me charge de vous dire qu'il souhaite que vous lui remettiez le Hohnack pour loger ses troupes. Il vous appartiens donc de veiller à ce que la garnison qui occupe le château fasse bon accueil à la troupe que je vais y envoyer. ».

 

« C'est impossible !' s'exclamèrent les deux comtes. "Seul notre père Eberhard, à qui le prévôt a juré fidélité, peut prendre pareille décision".

 

« Dans ce cas », répondit l'officier, toujours aussi poliment, «je dois vous prier de m'accompagner à Colmar, nous attendrons le temps qu'il faudra jusqu'à ce que l'affaire soit résolue »...

 

Après environ une semaine, pendant laquelle Monsieur de Manicamp s'évertua à être de bonne compagnie pour les deux nobles prisonniers, mais précisant toutefois qu'il ne les libérera que contre la reddition du Hohnack, le comte Enerhard donna enfin son accord pour l'occupation du château.

 

Les deux prisonniers furent libérés et purent rejoindre Ribeauvillé pendant que 20 soldats français remplacèrent la petite garnison des Ribeaupierre..."

 

Extrait de Der dreissigjährige Krieg im Elsass : J. B. Ellerbach 1928 : traduction B. Meistermann.

Lettre de Louis XIII au comte de Ribeaupierre

"Monsieur le comte de Ribeaupierre.

 

Ayant appris combien il importe pour mon service que votre chateau de Hohnack fut gardé par une garnison françoise, Jay bien voulu faire ceste depeche particulier pour vous dire que je desire que vous me le remettiez entre les mains du Sieur de Manicamp auquel jay donne le gouvernement du pays et de toutes les villes de la Haute Alsace, et particulierement commandant d'Establir la garnison necessaire pour la conservation et seurte du dit Honack.

 

Auquel vous ferez Inventaire de tout ce que vous avez, dont il vous donnera un receu, vos promettant au temp et lieu de remettre la dicte place entre voz mains et por ce que vous y avez dedans hors les munitions de guerre vous le pouvez faire transporter ou il vous plaira. Le Sieur de Manicamp vous fera entendre le surplus de mes intentions croyant que vous ne ferez faulte a les executer. Je prie Dieu Monsieur le comte de Ribeaupierre vous tenir en sa saincte garde.

 

Fait à Gentilly, ce troisième Aoust 1635

 

Louis "

Châteaux des Vosges et du Jura Alsacien : Trendel et Ulrich : 1969.

Portrait de Louis XIII : Philippe de Champaigne (1602-1674).

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