Du Bilstein au Climont

Charbes - la Sachelingoutte - Bilstein - Climont - Pransureux - Charbes

Description de la randonnée
Départ 

Petit parking situé à proximité du

dépôt communal de Charbes

Propriétés

Distance : 15 km

Dénivelé : 600 m

Restauration : Ferme Auberge des Cimes

Carte IGN : 3617 ET

Remarques 

Pour atteindre la ruine du Bilstein il faut

compter avec un dénivelé  de 200 m sur

environ 3 km.

 

Ensuite, un chemin forestier pratiquement

horizontal et très agréable conduit au pied

du Climont.

 

L'essentiel du parcours se déroule en forêt.

 

Suivre la route forestière (balisage triangle jaune) qui conduit à la Sachelingoutte et au chemin qui mène au Climont (chevalet jaune).

 

Faire un aller-retour pour visiter la ruine du Bilstein qui offre une belle vue sur le Val d'Urbeis.

 

Le retour se fait par le GR 532 (rectangle jaune), passe au-dessus de la colonie de vacances du Pransureux jusqu'au point de vue sur l'Ungersberg qui se trouve à proximité du lotissement du Blanc Noyer situé en contrebas.

 

Descendre sur Charbes par la petite route forestière (disque rouge).

 

NB : l'itinéraire peut naturellement se faire aussi en sens inverse.

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L'infortune du chevalier Jean Marx de Eckwersheim

" … Au-dessus d'Urbeis sont les ruines du château de Bilstein*, qui était autrefois une dépendance de celui d'Ortenberg. Il fut habité au 15ème siècle, par le chevalier Jean Marx, qui se distingua par sa valeur à la bataille de Nancy, où il fit le comte de Nassau prisonnier et le conduisit à Bilstein.

 

Ayant refusé de livrer le comte à la ville de Strasbourg, sous la bannière de laquelle Marx avait fait la guerre, les Strasbourgeois surprirent le château et s'emparèrent du prisonnier, qui leur paya une rançon de 50 000 florins.

 

Plus tard, Jean Marx eut un procès avec Antoine Wilsperger, bailli épiscopal de Saverne**.

 

Ce dernier d'un caractère brutal et cruel, jura qu'il ferait de son adversaire un vrai Marx (cette famille avait dans ses armoiries deux mains coupées). Jean tomba en effet au pouvoir de son ennemi et eut les deux mains tranchées. Avant de mourir il assigna Wilsperger au tribunal de Dieu et l'on assure que le bailli fut saisit d'une telle terreur qu'il tomba mort à l'instant même, sans pouvoir prononcer une seule parole ... "

 

 *ne pas confondre avec le château de Bilstein situé au-dessus de Riquewihr, près d'Aubure.

**cette histoire est rapportée par Specklin dans les Collectanées.

 

Dictionnaire Géographique, Historique et Statistique du Haut et Bas Rhin : Jacques Baquol 1851.

Blason de la famille Marx von Eckwersheim : Bulletin communal d'Eckwersheim : été 2010. 

D'argent au chef de sable et deux bras en pals accostés brochant sur le tout de l'un en l'autre posés de telle manière que les mains seules qui sont appaumées se trouvent dans le chef Cimier un bonnet de sable retroussé d'argent sommé des deux bras.

Le déroulement du siège du Bilstein

"Le 5 janvier 1477, l’armée du « grand duc d’Occident », Charles le Téméraire, avait été écrasée par ses ennemis coalisés, au nombre desquels figuraient, aux côtés du duc de Lorraine, la ville et l’évêque de Strasbourg.

 

Au cours de la bataille, deux Strasbourgeois, Hans Marx et son parent Adam Zorn, d’une part, et un mercenaire de la ville Hans Lembel, d’autre part, firent prisonnier le comte Engelbert de Nassau. Ils auraient dû le livrer aux autorités qui les avaient pris à leur service, l’évêque pour Marx, la ville, pour Zorn et Lembel. Ils décidèrent de se soustraire à cette obligation.

 

Au comte, ils ne réclamèrent qu’une rançon relativement modérée mais qui représenterait pour eux un profit inespéré puisque normalement elle aurait dû revenir partie à l’évêque, partie à la ville.

 

Malheureusement pour eux, ils avaient eu l’imprudence d’écarter de leur entreprise un certain Ramberg, auquel ils avaient donné le nom de leur prisonnier, tout en lui recommandant de n’en parler à personne. Ramberg, naturellement, s’empressa de les dénoncer à leurs chefs. Aussi, Marx, Zorn et Lembel qui croyaient avoir emmené le comte en un lieu sûr, reçurent-ils, à peine installés au Bilstein, une missive de la ville de Strasbourg leur interdisant de relâcher leur captif après s’être fait payer par lui. Ainsi mis en garde, les possesseurs du Bilstein, persuadés qu’ils pourraient soutenir un siège, s’y préparèrent ; ils rasèrent les superstructures du donjon et en firent une plateforme de tir pour leur couleuvrine, leur mortier et leur onze arquebuses.

 

Une vingtaine d’hommes constituait une garnison suffisante pour un château de petite taille. Leurs adversaires leur laissèrent le temps de prendre leurs dispositions. En effet, la ville dut négocier avec l’évêque dont Marx était le vassal et qui réclamait sa part de la rançon. Les pourparlers prirent du temps. Ils n’aboutirent qu’à la fin du mois de février. Strasbourg se chargea du plus gros de l’effort militaire qui s’avérait indispensable pour mettre les occupants du Bilstein à la raison.

 

Le 11 mars enfin une troupe de 150 fantassins fournis par 10 corporations se mit en route. Comme elle ne pouvait pas atteindre le Bilstein en moins de 3 ou 4 jours, la ville estima qu’il fallait dépêcher sur place une avant-garde d’une bonne soixantaine de cavaliers. Marx et Zorn les aperçurent le 13 mars, au pied du château. Même lorsque la piétaille eut rejoint ces hommes, qui en tout état de cause n’étaient utiles qu’une fois mis pied à terre, les assiégés ne se sentirent pas inquiets.

 

Leur humeur changea lorsqu’ils virent arriver l’arme décisive : l’artillerie. Il s’agissait de deux pièces, la plus grosse, le Struss (l’autruche) – on donnait alors des noms aux canons - et le Narr (le fou) de calibre plus faible... Les instructions venues de Strasbourg étaient claires : « Tirez jour et nuit. Transformez le Bilstein en passoire! » Ne prenons pas à la lettre ces propos. La cadence de tir des grosses pièces en fer forgé – qu’il était indispensable de refroidir après chaque coup - était d’une lenteur extraordinaire. Un canonnier de Metz fut traité de sorcier en 1437 parce qu’il avait pu décharger son canon trois fois en une seule journée!

 

Remarquons que les artilleurs strasbourgeois n’avaient emporté que 20 boulets de pierre. Ils n’envisageaient donc pas d’en utiliser plus. Sans doute les assiégés n’avaient-ils jamais fait l’expérience d’un bombardement. En tout cas, dès le 20 mars, ils firent savoir à leurs adversaires qu’ils étaient disposés à négocier. On négocia donc et le 22 mars la capitulation eut lieu.

 

Nassau changea de geôle : il fut conduit à Strasbourg. Quant à Marx, Zorn et Lembel, ils s’en tirèrent à bon compte. Certes, ils ne touchèrent pas un sou alors qu’ils avaient cru se remplir les poches, mais ils ne furent pas punis, bien qu’ils eussent contrevenu gravement à la discipline militaire de l’époque. Il était urgent de régler l’affaire. Elle s’avéra profitable aux Strasbourgeois. Nassau paya 52 000 florins de rançon qui furent répartis entre la ville de Strasbourg, l’évêque et le duc de Lorraine à raison d’un tiers, soit 17 300 florins.

 

En principe, mais en réalité, le duc de Lorraine ne reçut rien ; la ville lui avait prêté 14 000 florins et elle lui demanda de payer la moitié de ce qu’avait coûté le siège du Bilstein. Quant à l’évêque, il dut payer lui aussi sa part de ces frais. Finalement, ce fut la belle somme de 36 000 florins qu’encaissa Strasbourg. En 3 ans de guerre la ville en avait dépensé 150 000. La rançon d’Engelbert de Nassau lui rapportait à peu près le quart de ce qu’elle avait dû débourser au cours de sa lutte contre le duc de Bourgogne. Assurément, de toutes les opérations militaires menées par les Strasbourgeois entre 1474 et 1477, le siège du Bilstein avait été la plus fructueuse.

 

Extrait de : Siège du Bilstein : Francis Rapp, Bulletin communal d'Urbeis 2009.

Reproduction : le ruine du Bilstein et Urbeis.

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